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Violences faites aux femmes : l’enjeu de la médiation pénale
27/01/14
Dans le cadre du débat sur la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, il a été question de la médiation pénale, à l’article 8. La médiation pénale est ce qui peut être proposé par le procureur, dans le cadre de certaines infractions que l’on juge de faible gravité, pour assurer la réparation du dommage causé à la victime. La victime et l’auteur de l’infraction doivent donner leur accord.
Le Sénat avait supprimé la possibilité d’avoir recours à cette médiation dans le cadre de violences conjugales. En effet, les violences faites aux femmes sont des violences spécifiques, presque toujours marquées par des phénomènes d’emprise qui fausse le consentement de la victime. Ces violences sont commises au sein du couple donc dans un contexte où se mêlent des sentiments contradictoires entre colère et affection. Il est ainsi compliqué pour un juge d’appréhender si la victime est véritablement consentante ou non à la médiation pénale.
Une femme, puisqu’il s’agit presque toujours d’une femme, en refusant la médiation pourra ressentir une grande culpabilité à menacer l’équilibre d’un foyer qui dure fréquemment depuis plusieurs années, sans parler du traumatisme pour les enfants quand il y en a. Elle va subir un chantage affectif ou une pression l’enjoignant à ne pas prendre l’initiative d’une rupture.
Comme l’a dit, je crois très justement, ma collègue Marie-Hélène Favre dans l’hémicycle, ce ne sont pas des conflits ponctuels au sein d’un couple qui arrivent devant les juges. A ce stade, des violences non signalées ont presque toujours été déjà commises, sans avoir fait l’objet de plaintes. Une victime qui n’est pas sous emprise se défend ; si elle ne se défend pas, c’est qu’elle est sous emprise d’une manière ou d’une autre.
Néanmoins, le rapporteur du projet de loi à l’Assemblée nationale a rétabli le texte du Gouvernement qui prévoyait un encadrement strict du recours à la médiation pénale et non une interdiction. En effet, les auditions réalisées dans le cadre des travaux parlementaire ont montré que l’interdiction de la médiation pouvait avoir un effet pervers : les parquets pourraient classer sans suite, dans des situations où le renvoi devant le tribunal correctionnel paraîtrait disproportionné.
Le recours à la médiation ne sera donc possible qu’à la demande expresse de la victime. L’auteur fera obligatoirement l’objet d’un rappel à la loi et en cas de réitération des violences après une première médiation, une nouvelle médiation sera exclue et le procureur sera tenu (sauf circonstances exceptionnelles) de mettre en œuvre une composition pénale ou d’engager les poursuites.
Journée de lutte contre les violences faites aux femmes : un plan triennal pour agir et sensibiliser
25/11/13
Aujourd’hui 25 novembre, journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a lancé une grande campagne de sensibilisation destinée à libérer la parole des femmes victimes de violence et à les orienter vers des professionnels formés pour les accompagner et les soutenir dans leur volonté de dire stop aux différentes formes de violence dont elles sont victimes. Elle a développé les différentes actions prévues par le plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes pour lequel le Gouvernement a décidé de doubler les moyens, soit 66 millions d’euros sur 3 ans.
Ainsi, le numéro unique dédié aux femmes victimes de violence (39 19) sera dès le 1er janvier prochain ouvert 7/7 jours.
En outre, seulement 20% des femmes victimes de violence se déplacent à la gendarmerie ou à la police. Aussi, pour que les femmes puissent trouver dans ces lieux des personnels formés aux problèmes spécifiques des violences faites aux femmes (solutions d’hébergement dédiées , prise en charge des enfants, accompagnement judiciaire, sanitaire, social) ce sont 350 intervenants sociaux qui officieront dans les commissariats et les gendarmeries d’ici 2017.
Par ailleurs, le plan triennal prévoit la création de 1650 solutions d’hébergement d’urgence nouvelles.
Ce plan s’inscrit dans une volonté marquée de la part du Gouvernement d’apporter une réponse systématique et complète pour chaque violence déclarée. L’ensemble des services publics sera mobilisé à travers la construction d’un programme de formation initiale et spécifique pour tous les professionnels impliqués.
Les violences faites aux femmes sont une violence privée (400 000 femmes victimes de violences conjugales déclarées en 2 ans) qu’il est temps de rendre visible pour protéger les victimes et sensibiliser l’ensemble de la société.
25 novembre : journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes
25/11/12
26 % des femmes sont concernées par des violences à leur encontre. Ces violences, physiques mais aussi psychologiques, économiques, verbales, sexuelles, se rencontrent dans toutes les classes sociales mais touchent encore plus durement les femmes les plus fragiles, jeunes ou en situation de précarité.
L’agresseur fait souvent partie de l’entourage de la victime et ces violences sont commises pour la plupart d’entre elles dans l’intimité de la maison, là où la puissance publique n’a pas l’habitude d’entrer. Pour autant, il ne s’agit pas là d’un problème d’ordre privé.
Ces violences sont le symptôme d’une société dans laquelle perdurent les comportements sexistes. Dominer l’autre et faire entrer les femmes dans un processus de culpabilisation engendre l’inégalité d’où découle la violence.
Luttons contre les violences faites aux femmes
25/11/10
Les résultats d’une enquête approfondie sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF) réalisée en 2000 indiquaient qu’une femme sur 10 est victime de violences conjugales et que 50 000 viols sont commis chaque année sur des femmes, enfin 140 d’entre elles en meurent chaque année.
A ces chiffres s’ajoutent plusieurs constats : d’une part, il s’avère que les jeunes femmes subissent au quotidien le sexisme en milieu urbain, d’autre part, si les violences sexuelles sont moins fréquentes au sein du ménage, c’est bien en revanche à l’intérieur même de la sphère familiale ou privée qu’a lieu la majorité des violences physiques et psychologiques. Ces violences concernent toutes les classes sociales et revêt des formes variées : menaces, chantage affectif sur les enfants, mépris, séquestration, rapports sexuels imposés, coups, tentative de meurtre. Dans un cas sur 2, c’est le conjoint qui en est l’auteur. Par ses actes, l’agresseur porte atteinte à l’identité, l’intégrité, aux droits fondamentaux de sa victime et lui transfère sa responsabilité. De fait, ces violences intra-conjugales sont très mal rapportées, à peine une femme sur 10 porte plainte ou dépose une main courante alors que la loi condamne à présent les auteurs de ces actes.
Lever le tabou et briser le silence est la première étape pour les femmes pour accéder au soutien, à la solidarité et à la justice afin de leur permettre de retrouver à la fois leur santé, leur équilibre psychique et leur dignité.