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Pour la refondation de l’école de la République
27/03/13
Le projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République a été présenté en conseil des ministres le mercredi 23 janvier 2013 par le Ministre de l’Éducation nationale. Le décret de modification des rythmes scolaires du 24 janvier dernier prévoit le retour à 4,5 journées de cours par semaine pour les élèves du primaire, soit une demi-journée supplémentaire, de préférence placée le mercredi matin (ou le samedi avec dérogation). Ce décret prévoit également une journée d’enseignement limitée à 5h30 avec une pause méridienne minimale d’1h30. Les communes sont invitées à mettre en œuvre cette réforme dès la rentrée 2013 ou, par dérogation, en septembre 2014.
Depuis la rentrée scolaire de septembre, je rencontre régulièrement, à ma demande, ou à la leur, des équipes enseignantes, des élus locaux, des parents d’élèves. Dans le cadre de ces rencontres, nous avons régulièrement évoqué la réforme, en particulier son volet sur les rythmes scolaires. Les personnes que j’ai rencontrées sont à la fois impliquées dans leur travail, soucieuses de l’intérêt et de l’avenir des enfants, mais sont aussi inquiètes des coûts, de la mise en œuvre pratique de la réforme des rythmes, et de leur rôle et place dans le dispositif. Les enseignants sont aussi parfois, il faut bien le dire, déçus. Ils ont l’impression de ne pas avoir été associés au débat, de ne pas être considérés. Parfois également désemparés, parce que dans certaines écoles, la rentrée a été difficile, pas moins que les précédentes : manque de psychologues, d’enseignants, d’EVS… avec des enfants en grandes difficultés auxquelles on ne peut répondre dans l’immédiat. Cette déception est d’autant plus grande, que les attentes sont toujours, fortes.
Peut-être que le ton et le discours du ministre à l’égard des enseignants a pu, parfois, paraître trop péremptoire. Néanmoins, reprocher à Vincent Peillon un manque de concertation me semble injuste parce qu’il l’a engagée très tôt, il y a plus d’un an, avant les élections. Puis, pendant plusieurs mois, en tant que ministre. Le décret laisse une large part d’autonomie aux enseignants, parents ou élus, pour la mise en œuvre des rythmes au niveau local. C’est une chance à saisir.
Pour autant, ces revendications s’entendent et doivent être prises en compte, car s’il y a bien eu 1000 postes de professeurs des écoles créés pour pallier les difficultés importantes suscitées par les suppressions d’emplois massives et pour faciliter l’accueil des enfants en situation de handicap, dans l’immense majorité des écoles rien n’a encore vraiment changé. Par ailleurs, même si 280 professeurs certifiés ont été recrutés dans les disciplines en souffrance, même si le recrutement d’un plus grand nombre d’enseignants, la mise en place d’une vraie formation au métier, la création des emplois d’avenir professeur sont clairement engagés, il est évident que l’effet de ces mesures ne sera réellement perçus que dans quelques années.
Refondation de l’école : la loi ouvre une dynamique nouvelle
13/03/13
Ce lundi 11 mars s’est ouvert le débat sur le projet de loi sur la refondation de l’école, avec le discours de Vincent Peillon auquel j’ai assisté dans l’hémicycle. Le texte proposé est à la fois une loi d’orientation et une loi de programmation. C’est-à-dire qu’elle fixe les grands objectifs à atteindre, les principes sur lesquels elle se fonde, mais elle prévoit aussi la répartition des moyens qui sont accordés aux différentes politiques du gouvernement dans le domaine éducatif.
Cette refondation est nécessaire parce que le système éducatif fonctionne mal. En effet, chaque année, 150 000 jeunes quittent l’école sans formation ni qualification. Cette refondation est également nécessaire parce que ce système, dont l’une des vocations essentielles est de réduire les inégalités, non seulement ne les réduit pas mais les aggrave, comme en attestent différents rapports, notamment internationaux.
Si la loi fixe des priorités, elle ne clôt pas la refondation, mais vise au contraire à ouvrir une dynamique. Les points qui me paraissent essentiels sont ceux qui ont trait à la priorité au primaire, à la formation des maîtres et à la pédagogie.
La priorité au primaire s’explique parce que c’est là que les fondamentaux sont acquis ou pas, c’est aussi là que les inégalités se créent, c’est donc ici qu’il faut y répondre. Bien sûr, il faut lutter contre l’échec scolaire, il faut surtout tout faire pour l’éviter. L’entrée par la pédagogie s’explique par le fait que le problème n’est pas le niveau de formation disciplinaire (math, français…), mais la formation pédagogique. Apprendre à apprendre est un métier. C’est la première fois qu’une loi sur l’école est abordée d’abord sous l’angle de la pédagogie et non des structures.
Cette réforme est exigeante car elle implique le travail en équipe des enseignants entre eux, de tous les acteurs du système éducatif, donc pas uniquement l’Education nationale mais également les collectivités, les acteurs associatifs, les parents d’élèves. Cette démarche novatrice doit être particulièrement stimulante pour imaginer de nouvelles synergies, des collaborations innovantes permettant d’effacer le cloisonnement auquel on peut être habitué. J’y vois, en tout cas, une perspective collective très intéressante et au long cours.
En savoir plus…
La refondation de l’école sur le site du ministère de l’Education nationale