Avec plusieurs de mes collègues députés et sénateurs socialistes, je co-signe une tribune publiée dans Mediapart sur la nécessité et l’urgence d’une réponse européenne à la dramatique crise migratoire.
« Assumer l’immigration, et changer de regard » : c’est l’appel que lancent plusieurs élus socialistes, dont Christian Paul, Aurélie Filippetti, Benoît Hamon, Pouria Amirshahi, Laurence Dumont, Isabelle Thomas, Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, après les récents naufrages de bateaux de migrants en Méditerranée. « Qui fera croire que les 507 millions d’Européens ne sont pas capables d’accueillir 100 000 à 200 000 migrants ? », écrivent-ils alors que se tient ce jeudi à Bruxelles un conseil européen extraordinaire consacré au sujet.
Aux migrants des guerres, de la misère, du climat ou de l’eau, l’Europe doit une réponse. Immédiate autant que de long terme. Par devoir moral autant que pour notre sécurité collective, mais aussi parce que le renouveau démocratique européen que nous appelons à construire l’exige. L’Union européenne ne peut continuer à accumuler les preuves d’impuissance. Nous devons aux milliers de victimes autre chose que des parenthèses de compassion ou, pire, l’interminable pente du repli xénophobe. Le moment de la reconquête et des réponses solidaires est venu.
Sauver d’abord. Sans attendre, les actions de sauvetage en Méditerranée doivent reprendre et s’amplifier avec des moyens européens renforcés. Les Etats européens doivent renouer avec l’esprit de l’opération Mare Nostrum qui, bien qu’essentiellement militaire, avait pour mission le secours humanitaire. Cette décision implique d’une part une coopération intergouvernementale et d’autre part un retour au budget à hauteur, au moins, des 9 millions d’euros mensuels (contre 2,3 que coûte aujourd’hui l’opération Triton, minimaliste).
Accueillir ensuite. Les femmes, les hommes et les enfants qui parviennent sur les côtes européennes doivent y être dignement accueillies. Leur dignité, c’est la nôtre. La barbarie se nourrit de la barbarie, et l’Europe ne peut plus tolérer cette concurrence entre damnés de la terre.