Archives pour février, 2012

« Délocaliser n’est pas une fatalité », par Marie Coris (Le Monde)

Je vous propose la lecture de ce « Point de vue » de Marie Coris, chercheuse sur les délocalisations, publié sur Le Monde.fr le 27 février.

Après la « prime à la relocalisation », en 2009, une nouvelle mesure a été annoncée, dimanche 29 janvier, par le chef de l’Etat pour lutter contre les délocalisations : baisser le coût du travail. L’idée est simple : diminution des charges sociales patronales et compensation par une hausse de la TVA (baisse des recettes oblige). Face à l’inefficacité de la mesure prise en 2009 (voir le point de vue d’El Mouhoub Mouhoud, Le Monde du 9 mars 2010), que peut-on attendre de cette proposition ? Au regard des connaissances disponibles sur la question, rien. Et ce d’autant plus que la mesure se fonde sur une idée reçue, celle de la responsabilité seule du coût du travail.

Acceptons temporairement l’hypothèse selon laquelle le coût du travail serait bien responsable des délocalisations et de la désindustrialisation. Dans ce cas, ce n’est certainement pas la mesure annoncée qui modifiera la tendance. La baisse supposée du coût de production en France (induite par la baisse du coût du travail) ne peut absolument pas être suffisante pour compenser les différentiels de coûts du travail, y compris si elle est accompagnée d’une hausse de la TVA sur les produits importés. A moins d’un très sérieux alignement par le bas, d’une précarisation de l’emploi poussée à l’extrême, voire d’un recours aux formes illégales du travail, il n’y a aucun moyen de lutter contre les délocalisations motivées par les différentiels de coût du travail. Ceux-ci sont beaucoup trop importants. La tendance naturelle, c’est l’alignement vers le haut. Progrès social oblige, les salaires augmentent dans les pays dits « low cost », comme en Chine où on a assisté à un triplement du salaire moyen entre 1990 et 2005, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

La mesure ne peut qu’être inefficace, mais là n’est pas la question. Inéluctables, les délocalisations ? Pas toujours, car la relation entre désindustrialisation, délocalisation et coût du travail est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.

Désindustrialisation et délocalisation ne sont pas synonymes

Les termes de désindustrialisation et de délocalisation ne vont pas de pair. Aucune relation causale n’est clairement établie entre ces deux réalités. Sacrifions au rite actuel pour s’en convaincre : la comparaison avec l’Allemagne. Les délocalisations vers les pays de l’Est sont une donnée structurelle de l’économie allemande. L’Allemagne est l’un des pays qui délocalise le plus, sans pour autant être victime de désindustrialisation. Tout ici est question de politique et de spécialisations industrielles. La faute n’incombe pas aux délocalisations. Allons encore plus loin.

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Interview de Benoît Hamon sur France 3 Franche-Comté

Benoît Hamon, porte parole du Parti socialiste, était dans la 1ère circonscription du Doubs ce jeudi 23 février à mon invitation. Avant notre grande réunion publique à Pouilley-les-Vignes qui a rassemblé plus de 350 personnes autour des propositions de François Hollande, il a accordé une interview à France 3 Franche-Comté.


Benoît Hamon à Besançon par F3FrancheComte

« Quelles réponses à la crise ? », avec Benoît Hamon - 23 février à 20h, Pouilley-les-Vignes

Quelles réponses à la crise ?, avec Benoît HamonDans le cadre des élections présidentielles et législatives de ce printemps, j’ai le plaisir de vous convier à une grande réunion publique autour du thème :

“Quelles réponses à la crise ?”

avec Benoît Hamon,
porte-parole du Parti socialiste

jeudi 23 février à 20h

Salle des fêtes de Pouilley-les-Vignes

Les Français souffrent dans leur vie quotidienne. Se loger, se soigner est de plus en plus difficile, l’école n’assure pas l’égalité entre les citoyens, le chômage est au plus haut, les jeunes désespèrent de pouvoir trouver leur place dans la société, la hausse des prix et des taxes grève les budgets… Notre pays vit une crise majeure, dans un contexte où la dette publique n’a jamais été aussi élevée…

La droite fait de l’austérité la seule réponse possible : le candidat-président Sarkozy vient d’annoncer une hausse de 1,6 pt. de la TVA, à 21,2 % Un impôt injuste, qui pénalisera encore plus les classes populaires et moyennes.

Alors que faire ? François Hollande est aujourd’hui le candidat qui porte l’espoir du changement. Dans les 60 engagements de son projet, il propose une autre réponse à la crise.

Venez nombreux découvrir ces propositions.