Archives pour août, 2011
Triste record !
29/08/11
Si pour la grande majorité d’entre nous, un record est avant tout un exploit sportif ; pour Claude Guéant, le record à battre concerne le nombre d’étrangers en situation irrégulière qui seront reconduits à la frontière en 2011.
Ce lundi 8 aout, il a en effet affirmé très clairement que si son objectif de 30 000 reconduites d’étrangers en situation irrégulière était atteint en 2011, il s’agirait du « meilleur résultat historiquement enregistré ». Brice Hortefeux, son prédécesseur, s’était fixé 28 000 reconduites à la frontière. Claude Guéant affirme fièrement avoir souhaité réévalué cet objectif à 30 000 !
Je dois avouer qu’il m’a fallu relire à plusieurs fois cet article du Monde avant de croire que de tels propos puissent être tenus sans le moindre état d’âme.
Comment peut-on employer l’adjectif « meilleur » pour évoquer un nombre croissant d’étrangers reconduits à la frontière, dans des conditions bien souvent à la limite du respect des droits de l’homme ?
On connaît en effet le mauvais traitement hélas trop souvent infligé aux migrants dans nos centres de rétention liés essentiellement à une surpopulation et à un cruel manque de moyens. (L’exemple le moins reluisant est sans nul doute le centre de rétention de Mayotte, malheureusement célèbre en vertu des mauvais traitements qui y étaient pratiqués, qui ont été révélés en décembre 2008 par une vidéo envoyée à Amnesty International)
Nationaliser les banques
29/08/11
Je vous recommande la lecture de cette interview de Marc Fiorentino, spécialiste des marchés financiers, parut le 18 août dans Le Nouvel Observateur. En ce qui me concerne, une lecture inhabituelle, qui rappelle l’intérêt de lire au-delà de ses chapelles respectives, y compris quand on ne partage pas forcément ce qui est défendu.
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« Il faudrait nationaliser les banques pendant 3 ou 4 ans »
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Pour le spécialiste des marchés financiers Marc Fiorentino, seule une restructuration générale des dettes souveraines permettrait de sortir de la crise.
Le Nouvel Obs : Marchés boursiers en montagne russe, extrême nervosité des investisseurs… Est-ce qu’on va vers le krach ?
Marc Fiorentino : La situation n’a rien d’étonnant. Ce qui est plus surprenant - et même alarmant - c’est que les responsables politiques américains et européens ne comprennent rien au message des marchés. Et s’ils continuent de se contenter de rafistolages, la baisse va s’accélérer, et on finira dans le mur !
Contrairement à ce qui se dit partout, la dégringolade boursière du mois d’août n’est pas provoquée par « les spéculateurs ». Les hedges funds sont très peu présents sur le marché. La baisse des actions et la hausse des CDS souverains (ndr, ces contrats d’assurance contre les défauts sur les dettes publiques) sont le fait des acteurs normaux des marchés.
Ce sont les établissements qui gèrent l’épargne de « Monsieur tout le monde » - les compagnies d’assurance, les gestionnaires de Sicav et les fonds de pension - qui essaient de se protéger des risques. Dans une période de doute sur la croissance à venir et la capacité des Etats à rembourser leurs dettes, ils ne font que leur métier en allant vers la qualité et les valeurs refuge.
Déficit, Constitution et démocratie
29/08/11
Le gouvernement souhaite inscrire la lutte contre le déficit budgétaire dans la Constitution. Le projet est de créer une loi cadre de programmation des finances publiques d’au moins trois ans. Ensuite, une loi organique définira le contenu de la loi cadre.
Ce projet de loi de révision de la Constitution vise à instaurer « une règle d’or » de maîtrise des déficits publics comme l’a annoncé Nicolas Sarkozy.
Si, le but est, comme l’annonce François Baroin, de « fixer un objectif clair d’équilibre budgétaire à atteindre », on peut s’interroger sur le sens de son inscription dans la Constitution. Pourquoi inscrire dans la Constitution le principe de la maîtrise des déficits ? Gérer les finances publiques avec soin et rigueur relève du bon sens et de l’éthique. Faut-il y substituer une obligation constitutionnelle ?
- On peut tout d’abord trouver cette proposition pour le moins hypocrite. Elle émane en effet, d’un gouvernement qui a augmenté le déficit budgétaire de 40 à 140 milliards et qui a doublé la dette de la France ! Ce projet n’est il pas d’abord une opération de communication pour dédouaner le gouvernement de cette réalité ?
Oslo, l’effroi
29/08/11
Comme la plupart d’entre nous, je suis totalement sous le choc et saisie d’effroi par l’attentat d’Oslo et le massacre d’Utoya.
Cet acte terroriste est d’autant plus horrible qu’il est commis au coeur d’une société qui a bien des égard fait figure de modèle : profondément pacifique, égalitaire, démocratique, attentive à sa jeunesse. A travers le massacre des jeunes travaillistes réunis dans l’île d’Utoya, c’est la future génération ce « modèle social-démocrate de l’état providence » que l’auteur de l’attentat voulait détruire.
En effet comme toute les sociétés européennes, la Norvége est confrontée aux tensions sociales et culturelles produites par la mondialisation. La montée du racisme, l’islamophobie ont fait le lit d’un depuis plusieurs décennies d’un parti populiste anti-immigrés et isolationniste qui est aujourd’hui le principal parti d’opposition.
J’exprime aujourd’hui ma solidarité avec le peuple norvégien et mes camarades travaillistes. Je salue le Premier ministre social-démocrate Stoltenberg qui a répondu avec beaucoup de grandeur et courage à cet acte criminel en affirmant « la seule réponse est plus de démocratie, plus d’ouverture… » .