Archives pour mars, 2011
Après la catastrophe nucléaire de Fukushima : l’urgence d’un débat démocratique.
24/03/11
La catastrophe nucléaire de Fukushima ébranle le monde et nos certitudes. La question du nucléaire et plus généralement des choix en matière énergétique se pose avec acuité maintenant à l’ensemble des pays du monde et en particulier à notre pays qui a fait du nucléaire la clé de son indépendance énergétique et un élément central de sa politique industrielle.
L’interrogation concernant le choix nucléaire n’est pas simple ; nous avons sans doute été nombreux à faire confiance aux « gens compétents » pour arbitrer entre les avantages et les inconvénients de cette technologie. Le choix du nucléaire a été fait dans notre pays sans vrai débat mais il était présenté comme le moyen « le plus sûr » de faire face à la hausse du prix des énergies fossiles tout en évitant le rejet d’énorme quantité de gaz à effet de serre. On passait sous silence ses inconvénients : la dépendance en amont de l’uranium étranger et l’absence de solutions efficaces à la nocivité radioactive de ses déchets. Quant aux dangers possibles d’accidents, techniques, climatiques ou terroristes, les spécialistes de sécurité affirmaient de façon catégorique et suffisante que la filière française était « la plus sûre » du monde et que les risques d’accidents graves étaient « hautement improbables » sinon impossibles. Nous avons eu tendance à déléguer notre citoyenneté aux experts sur le sujet.
Nous ne sommes pas des spécialistes et n’avons aucune compétence technique dans ce domaine mais c’est en tant que citoyens responsables que nous nous interrogeons aujourd’hui au moment même où on ne connaît pas encore toutes les conséquences humaines, écologiques et économiques de cette terrible catastrophe nucléaire. Nous ne nous sentons pas « indécents » en nous interrogeant et en formulant ces quelques remarques.
Des atteintes à l’Ecole, une atteinte à la République !
17/03/11
Face aux suppressions de postes :
A Planoise comme ailleurs, défendons l’école : le patrimoine de ceux qui n’en ont pas !
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Luc Chatel l’a annoncé en ce début d’année 2011, à la prochaine rentrée scolaire, 16 000 postes seront supprimés. Dans le Doubs, l’inspectrice d’Académie a confirmé la suppression de 29 postes budgétaires.
La répétition de ce type de mesures finit par nous rendre indifférent ou fataliste. Encore une réduction de postes qui s’ajoute aux précédentes ! Après les 50 000 postes qui ont déjà été supprimés depuis 2007, on déplore une nouvelle fois la politique menée par Nicolas Sarkozy… Pourtant, je crois profondément qu’avec cette nouvelle réduction des moyens alloués à l’éducation nous sommes entrés dans une situation beaucoup plus grave.
Les conditions d’enseignement sont déjà très difficiles depuis plusieurs années, mais avec cette nouvelle « coupe » dans le budget de l’éducation, les conséquences vont être aggravées, en particulier à Planoise.
- Un alourdissement de toutes les classes avec les conséquences que l’on connaît… : à Planoise, 1 classe supprimée dans chaque école primaire, soit 5 classes en moins.
- La fermeture de nombreuses filières, options et formations professionnelles dans les lycées.
- Une réduction très forte du nombre d’enfants scolarisés à deux ans ; alors que l’on sait que c’est un véritable moyen de lutte contre les inégalités culturelles et sociales. A Planoise, où 12 écoles et un collège (Diderot) sont en Zone d’Education Prioritaires (ZEP), il n’y aura pas toujours assez de places dans les écoles pour les prendre tous les enfants de deux ans.
- Une mise à mal des réseaux d’aide en difficultés (RASED) qui permettent d’accompagner les enfants en grande difficulté : à Planoise, 2 postes et demi, un demi poste de psychologue à Champagne, 1 poste de rééducateur à Bourgogne, 1 poste d’aide pédagogique à Ile de France sont supprimés.
- Une dégradation des conditions de formation et de travail des élèves et des enseignants : à Planoise, fermer des postes, c’est augmenter les effectifs de toutes les classes, priver les élèves en difficulté d’un temps précieux d’aide par leur enseignant. C’est aussi, la moitié des décharges des directeurs des école à Champagne et Dürer, qui vont être supprimées, c’est moins de temps pour recevoir les familles, moins de temps pour suivre les élèves et leurs dossiers, moins de temps pour travailler en équipe et faire vivre l’école.
- Une remise en question des moyens donnés aux ZEP : à Planoise, c’est la suppression des crédits ZEP de toutes les écoles et la suppression d’un des postes supplémentaire d’enseignant pour les écoles.
Le Monde / A la ville, à la campagne, deux élus racontent leur mission de conseiller général
16/03/11
Lettre à Martine Aubry
11/03/11
La publication dans la presse d’un certain nombre d’éléments d’enquête ou de contenus d’écoutes judiciaires mettant en cause Jean-Noël Guerini, président du Conseil général des Bouches du Rhône sont, s’ils sont avérés, d’une extrême gravité pour l’image et l’avenir de notre parti et de la démocratie dans notre pays. Tu as raison de rappeler qu’il « faut laisser faire la justice » et que « nous n’avons pas à anticiper ses décisions ».
Mais le « rapport de constatation » d’Arnaud Montebourg révèle également un fonctionnement, qui certes n’a « rien de répréhensible » sur le plan légal mais qui néanmoins nous interpelle car il décrit une dérive qui dépasse largement cette fédération. « La culture du chef », « le clientélisme féodal » constituent des pratiques qui s’installent peu à peu dans le quotidien de la vie de nos fédérations. Ces habitudes ne relèvent pas d’un projet prémédité ou de la volonté malfaisante de quelques grands élus, elles se mettent banalement en place au nom d’une efficacité politique à courte vue. Le résultat semble en apparence positif en terme électoral mais il est détestable et dangereux à long terme, au regard de nos valeurs et de la démocratie elle-même. La défiance généralisée envers la « classe politique », l’abstentionnisme et le développement des différentes formes du populisme nous le rappellent tous les jours.
Une politique toujours plus hostile aux étrangers
7/03/11
La dernière intervention publique de Nicolas Sarkozy, dimanche dernier, le démontre à nouveau : les étrangers ne sont pas les bienvenus en France !
On aurait pu espérer que le Président félicite vivement les peuples qui se sont battus pour la liberté et la démocratie de l’autre côté de la méditerranée et s’en réjouisse ; mais c’était un discours de peur et non d’enthousiasme ; de peur liée à un risque d’immigration massive issue à ces mouvements populaires.
Ce discours est en parfaite cohérence avec la politique qu’il mène depuis trois ans et plus encore, lorsqu’il était ministre de l’intérieur.
Compte rendu / Débat « Le quartier, résumé de l’état de notre société ? »
6/03/11
Jeudi 17 février dernier, j’ai organisé une table-ronde intitulée « le quartier : résumé de l’état de notre société ? ».
L’idée était de s’interroger sur l’ambivalence du rapport que l’on peut avoir avec le quartier, selon que l’on soit dehors ou dedans. S’agit-il d’attachement ou de stigmatisation, d’intégration ou d’exclusion, d’un refuge ou d’un ghetto ? Il ne s’agissait pas de parler spécifiquement du quartier de Planoise (que les intervenants ne connaissent pas, d’ailleurs), mais Planoise était notre point de départ pour la réflexion.
Pour nous y aider, le sociologue Didier Lapeyronnie (auteur de Le ghetto urbain : ségrégation, violence, pauvreté) et le journaliste à Libération Olivier Bertrand (qui vient de terminer un film sur les 20 ans des émeutes à Vaulx-en-Velin), ont eu la gentillesse de répondre à mon invitation. L’assistance était nombreuse (170 personnes) et attentive, composée essentiellement d’habitants du quartier mais aussi de quelques personnes venues du reste de la ville et des communes alentours.
Les intervenants ont su rendre compte de leur travail exigeant et intéresser un public très varié : des habitants de différents lieux du quartier, des professionnels concernés par le sujet, des responsables d’associations, des personnes de tout âge, des anciens du quartier depuis 40 ans, de nouveaux arrivants et même quelques élus qui avaient fait le déplacement… Les questions nombreuses qui ont suivies ont permis de saisir les manières très différentes de vivre le quartier. Nous avons poursuivis assez longuement la discussion autour d’un pot convivial.
Le texte qui suit vise à rendre compte des interventions de Didier Lapeyronnie et Olivier Bertrand, ainsi que des discussions qui leur ont fait suite.