Archives pour avril, 2010

1er mai

Ce samedi, de nombreux défilés vont se dérouler partout en France. A Besançon, je vous invite à vous joindre au cortège. RDV fixé à 10h30 place de la Révolution.

Cette tradition ouvrière, née dans le contexte du combat syndical pour la limitation du temps de travail à la fin du XIXème siècle est depuis l'occasion de rappeler les revendications des travailleurs. D'abord violentes et souvent interdites, ces manifestations sont beaucoup plus paisibles et désormais habituelles. D'autant plus que depuis 1947, ce jour est férié et payé selon le code du travail.

On peut espérer que dans cette période de fortes tensions sociales (chômages, salaires, pouvoir d'achat, retraites…) les manifestants seront nombreux dans la rue. Au moment où les retraites et le droit du travail sont menacés et où la précarité gagne du terrain, il est toujours utile de rappeler que les droits des salariés ont été durement acquis par des luttes sociales. Le 1er doit permettre de rappeler le rôle indispensable des syndicats dans la transformation sociale et l'amélioration des conditions de travail.

Cette année, après la victoire de la gauche aux élections régionales, notre responsabilité est particulière et il importe ../../../date/2010/de_renouveler_et_d__39.css;amplifier notre mobilisation face à la politique injuste du gouvernement et de la droite.

Il faut être nombreux pour avoir une chance d'être entendu et préparer l'avenir.

Parrainage républicain

Ce samedi 24 avril, j'ai participé à la cérémonie de parrainage républicain de personnes sans-papiers, salle Renée et Jules Rose, dans le quartier de Montrapon. Avec Jean-Paul Vogel, Président de la Ligue des droits de l'Homme de Besançon, nous parrainons un monsieur kurde de 50 ans.

Il appartient à cette forte minorité kurde de Turquie, qui est violentée pour cette seule raison. Il est venu pour la première fois en France en 1988 et a du retourné en Turquie en 1992 où il a été emprisonné et torturé en raison de ses engagements politiques. Il est revenu en France en 2004 où il a demandé l'asile politique qui lui a été refusé par deux fois. Il a donc du repartir. Il est à nouveau revenu en 2007 parce que trop menacé. On ne lui reconnait pourtant toujours pas le droit à l'asile politique.

C'est la 4ème fois que je participe à ces parrainages républicains et je continuerai à le faire car je crois que c'est mon devoir de citoyenne et d'élue. Ces familles et ces personnes seules qui quittent des lieux dans lesquels eux et leur familles sont menacés, dans lesquels ils ont souvent été torturés, soit pour leur engagement, soit pour leur croyance, soit simplement parce qu'ils ne sont pas nés au bon endroit, au bon moment. Ces familles pourraient être les nôtres, si nous n'avions pas eu la chance d'être nés en France.

C'est ainsi aussi un honneur qu'ils nous font en choisissant notre pays pour vivre leur vie libre et faire grandir leurs enfants. Ce parrainage est pour les parrains que nous sommes une façon de leur accorder une sorte de protection, notre soutien dans leurs démarches et une façon de les accueillir dans la République telle que nous la concevons.

En tant qu'élue, je considère qu'il est dans mon rôle de soutenir le travail des associations mobilisées (RESF, CDDLE, LDH, CIMADE) et de soutenir ces familles, en étant leur parole, car eux n'ont plus guère de voix tant leur existence est difficile et en disant que je ne fais pas mienne la politique gouvernementale et internationale concernant les victimes de violence, de la guerre, pour lesquelles ils ne sont pour rien.

Enfin, si notre pays est aujourd'hui la destination d'émigrants du sud et de l'est, c'est aussi parce qu'on ne s'attaque pas aux déséquilibres entre le nord et le sud et aux graves inégalités mondiales. De plus,  je tiens à dire à tous ceux qui s'interrogent sur le fait que ces personnes soient en situation irrégulière, que les irrégularités commises à leur égard sont autrement plus graves et sont la cause de leur situation d'aujourd'hui. De même, il est vrai que nous ne pouvons pas "accueillir toute la misère du monde". Néanmoins, aujourd'hui ils sont sur notre territoire. Je crois que la France a les moyens et le devoir de les accueillir dans des conditions dignes.

Retraite des infirmières : des reculs inacceptables

Les mobilisations sociales ne faiblissent pas avec le printemps. Bien au contraire. Alors que s'ouvrent le débat et la négociation sur la réforme des retraites dans notre pays, j'ai été alerté par de nombreuses infirmières sur de premiers reculs inacceptables qui touchent leur régime, au détour d'un article du projet de loi gouvernemental « relatif à la rénovation du dialogue social dans la fonction publique » (sic).

Voici la lettre que je viens d'adresser aux infirmiers et infirmières.

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Mesdames, Messieurs, 

Administratrice au CHU de Minjoz, au CH de Novillars, à l’EPHAD de Bellevaux et Présidente du CA du Centre de soins et d’hébergement d’Avanne, j’ai été alertée, en tant que telle, par nombre d’entre vous, à propos de la remise en cause de votre régime de retraite par le projet gouvernemental. Je tiens à vous assurer de mon soutien dans votre mobilisation contre ce projet de loi « relatif à la rénovation du dialogue social dans la fonction publique » et plus particulièrement contre l’article 30 qui remet en cause le bénéfice de la majoration de la durée d’assurance égale à 10% de la période de service pour les infirmières prévues par les dispositions de l’article 78 de la loi Fillon de 2003. 

Le gouvernement utilise le projet de loi sur le dialogue social dans la fonction publique pour introduire une régression législative qui fait passer le droit de partir en retraite des infirmiers et personnels paramédicaux de 55 à 60 ans en échange d’un passage en catégorie A de la Fonction Publique. 

Les infirmières doivent ainsi choisir entre la non revalorisation de leur salaire et le recul de départ à la retraite. Pourtant, même en 2003, la droite a voté la loi dite Fillon reconnaissant la spécificité et la dureté du métier d’infirmière. La pénibilité dans le métier n’a sûrement pas diminué à ce point en sept ans que cela justifie un tel revirement. 

Il y a un double discours de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites. D’un côté, il affirme ne pas vouloir « passer en force ». De l’autre, son gouvernement impose en moins de deux mois, la modification d’un régime de retraite dans le secteur hospitalier alors même que les infirmières et leurs organisations syndicales l’ont massivement rejetée.

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Mixité sociale aux Hauts-du-Chazal

Ce vendredi, j’ai participé à la pose de la première pierre d’un programme de Grand Besançon Habitat aux Hauts-du-Chazal. Ce projet de 60 logements s’inscrit dans le cadre du plan de rénovation urbaine (PRU) de Planoise.

L’idée des PRU est d’améliorer la ville pour améliorer la vie des habitants des quartiers concernés. Pour cela on essaie de construire des équipements publics collectifs (comme la Médiathèque Nelson Mandela), de faire venir des commerces, pour que les quartiers ne soient pas que des cités où l’on dort.

De même, on tente d’aménager la ville autrement, de diminuer la concentration des logements et de favoriser la mixité sociale (qu’il n’y ait pas des quartiers de riches et des quartiers de pauvres).

Par exemple, les Planoisiens savent que les 1-3-5 rue de Cologne (logements de Grand Besançon Habitat) et 2-4-6 avenue Ile-de-France (Habitat 25) vont être prochainement détruits afin de refaire des logements de meilleure qualité, en nombre moins important, de refaire le Collège Diderot et déplacer son entrée à la place des actuels immeubles de la rue de Cologne. Cela permettra d’avoir une grande entrée devant le collège qui ne donne pas directement sur la route, ce qui est évidemment dangereux.

En même temps, ces opérations ne doivent pas voir le nombre de logements publics diminuer. C’est ainsi que pour remplacer les 132 logements détruits rue de Cologne, 17 seront construits à Velotte, 20 au Vallon-du-Jour, 35 et 60 aux Hauts-du-Chazal. C’est cette dernière opération qui a été lancée ce vendredi.

Dans le même temps, le comité d’évaluation et de suivi de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) a rendu son rapport. Il relève qu’alors que l’objectif des programmes de destruction-reconstruction est de briser la logique d’assignation à résidence qui relègue les familles sur un territoire subi, 68 % des nouvelles habitations sont construites en ZUS (zones urbaines sensibles).

Ainsi, ces opérations perpétuent la concentration urbaine de la pauvreté. Il est, de plus, très difficile de maintenir le niveau de loyer, ce qui diminue l’impact des rénovations.
Parmi les difficultés, on peut relever le comportement scandaleux de certaines communes qui ne prennent par leur part dans la construction de logements sociaux, ce qui oblige les autres communes à compenser l’effort pour que toutes les familles puissent se loger.

De plus, ces communes sont hors la loi, car elles ne respectent pas leur obligation en matière de construction. Enfin, l’urbain ne peut pas tout. Ce qui est cassé dans le champ social ne peut être réparé dans celui de l’urbain. On ne remplacera pas la formation et l’accès à l’emploi par une nouvelle forme urbaine ou des HLM repeints, même si cela peut être utile.