Une voix libre
Dimanche, la moitié d’entre vous ne sont pas allés voter, comme si le choix principal avait été fait lors de l’élection présidentielle. Ceux qui se sont exprimés, dans l’ensemble du pays, ont souhaité donner une très large majorité au parti d’Emmanuel Macron.
En me permettant d’accéder au second tour, vous m’avez invitée à vous représenter et à faire vivre une opposition libre, démocratique, rassembleuse et constructive, face aux nombreux députés qui suivront, les yeux fermés, les consignes du Président de la République.
Je veux remercier celles et ceux qui m’ont accordé leur suffrage ; et je veux dire à toutes et tous que vous avez encore le choix, et que votre voix comptera. L’Assemblée nationale vous appartient : elle ne peut pas être une simple chambre d’enregistrement, composée de députés qui ne seront que les porte-parole du Gouvernement.
Je tiens à rappeler qu’un député est le représentant du peuple et non du Président de la République. Il incarne la diversité des opinions et doit être capable de décider de son vote en son âme et conscience, en fonction de ses convictions et des engagements pris devant vous. Il doit pouvoir porter le débat dans l’hémicycle et faire des propositions constructives, tournées vers l’avenir.
Le projet défendu par Emmanuel Macron comporte des risques majeurs pour notre cohésion nationale : la régression des droits des travailleurs, une fiscalité injuste qui pénalisera notamment les retraités et les salariés de la fonction publique avec la hausse de la CSG. Ceux qui ne veulent pas d’une société du chacun-pour-soi doivent faire entendre leur voix et être représentés.
Je vous propose de porter cette voix. J’ai plus d’une fois montré que j’étais prête à défendre, en toute honnêteté, en toute indépendance et fidèle aux engagements que j’avais pris devant vous, nos emplois, nos territoires, nos droits et nos services publics. Vous pouvez compter sur moi pour faire respecter, au sein de la prochaine assemblée, les valeurs de la démocratie, de l’écologie et de la solidarité.
Vous êtes des citoyennes et des citoyens libres, je serai votre voix.
Barbara Romagnan
un président de la république n’est pas un messie quand même.