Sénatoriales 2011Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, le Sénat compte une majorité d’élus de gauche. Cette victoire est d’autant plus notable que le mode de scrutin rendait cet événement quasi-impossible et que c’est bien pour cela qu’il avait été choisi. Cela en dit long sur le rejet et le discrédit de la politique gouvernementale et de ceux qui la portent.

Cette victoire, qui n’est pas encore celle de la Présidence du Sénat, met la gauche dans une situation paradoxale et lui donne une responsabilité particulière.

SénatSituation paradoxale parce que même détenu par la gauche, le Sénat reste une assemblée illégitime au regard de son mode de désignation. D’une part, pour être autorisé à voter, il faut soi-même être déjà élu ou choisi par un élu. D’autre part, ceux que l’on nomme « les grands électeurs » – comme si les autres étaient des électeurs de seconde zone – n’ont pas tous les mêmes poids.

Responsabilité particulière parce qu’en attendant la réforme ou la suppression du Sénat, la gauche, si elle emporte les élections législatives de 2012, aura enfin l’opportunité de décider, de la mise en place d’une nouvelle République plus démocratique avec entre autres choses, le droit de vote des étrangers et une limitation stricte du cumul des mandats. Deux propositions maintes fois revendiquées par la gauche mais qui n’ont pu entrer en vigueur en raison du poids du Sénat.