Une politique toujours plus hostile aux étrangers
La dernière intervention publique de Nicolas Sarkozy, dimanche dernier, le démontre à nouveau : les étrangers ne sont pas les bienvenus en France !
On aurait pu espérer que le Président félicite vivement les peuples qui se sont battus pour la liberté et la démocratie de l’autre côté de la méditerranée et s’en réjouisse ; mais c’était un discours de peur et non d’enthousiasme ; de peur liée à un risque d’immigration massive issue à ces mouvements populaires.
Ce discours est en parfaite cohérence avec la politique qu’il mène depuis trois ans et plus encore, lorsqu’il était ministre de l’intérieur.
Toutes les lois qui se sont succédés depuis 2002, n’ont eu de cesse que de fermer les frontières de la France aux étrangers notamment avec les lois Sarkozy I et II respectivement de 2003 et de 2006 qui ont eu, toutes deux, pour objectif de durcir les conditions de séjour et d’installation des immigrés en France : présomption de paternité frauduleuse et de mariage blanc, instauration d’un critère d’« intégration républicaine »…
Le discours de Grenoble de l’été 2010 marque encore un tournant avec une assimilation insupportable de la délinquance et de l’immigration, ainsi qu’une volonté affirmée de réduire toujours davantage les droits des étrangers. Une volonté que Nicolas Sarkozy, ne se contente pas de déclamer comme il en a l’habitude mais qu’il met en œuvre avec une ardeur particulière.
N’oublions pas en effet les expulsions massives de Roms qu’il a commanditées et pour lesquelles la France a été blâmée par la Commission européenne. Viviane Reding, la commissaire européenne des droits des citoyens, scandalisée, a même déclaré à propos de ces expulsions, fondées sur la seule origine ethnique: “Je pensais que l’Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Deuxième Guerre mondiale “
Mais ces avertissements ne freinent en rien le gouvernement dans la mise en place de sa politique indigne de l’immigration. La loi “Besson” qui passera en seconde lecture devant l’Assemblée Nationale le 8 mars annonce, à nouveau, une très nette régression des droits des étrangers : déchéance de nationalité aux meurtriers de représentants de l’autorité publique, restriction du droit au séjour pour les étrangers atteints de pathologies graves, allongement de la durée de rétention de 32 jours à 45 jours, création de zones d’attentes itinérantes, bannissement du territoire européen…
Le Président va même, pour s’assurer d’une exécution effective de ces lois, jusqu’à réduire les pouvoirs du juge en retardant l’intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention à cinq jours au lieu de deux actuellement et en prévoyant en parallèle, une réforme du contentieux judicaire qui viendrait à nouveau réduire les prérogatives de l’autorité judicaire.
Je crois, qu’il est important de suivre de très près toutes ces actualités liées à une “immigration jetable” selon l’expression des associations tells que le Gisti, la Cimade, ADDE… qui se sont unies au sein d’un collectif pour combattre un tel projet de loi. Si le sénat a adoucit un peu la loi Besson en rejetant certaines propositions en première lecture; l’Assemblée nationale devrait s’empresser de les réintégrer, selon les propos de Brice Hortefeux.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 7 mars 2011 à 10 h 20, et placée dans Non classé. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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about 4 years ago
en effet, ce discours, qui non seulement ne reconnaît pas ce formidable mouvement de démocratie qui a lieu au sud de la méditerrannée, est un discours xénophobe et d’un terrible populisme.
Si on y ajoute les commentaires sur les racines chrétiennes de la France, plus ceux parlant de « français d’origine musulmane », rappelant ce qui se disait il y a 60 ans sur les « français d’origine juive », on a tous les ingrédients pour fabriquer Marine Le Pen à 23% dans les sondages.
La gauche doit réagir fortement en défendant son socle de valeurs, sans faire de clientélisme à court terme.