Depuis 1988, hier, le 1er décembre, avait lieu la journée mondiale de lutte contre le sida. Actuellement, près de 35 millions de personnes sont touchées par la maladie dans le monde.

Si la mobilisation est heureusement constante et quotidienne, cette journée participe d’une meilleure visibilité des enjeux, et d’une plus grande sensibilisation des publics. Alors que les évènements du 13 novembre ont conduit certaines associations à reporter ou annuler leurs actions de sensibilisation, il reste nécessaire d’en rappeler l’importance et de profiter de cette journée pour inscrire notre vigilance et notre solidarité sur le long terme.

Grâce au combat assidu mené par des associations (Aides, Sidaction, Act Up pour ne citer que des exemples français), des organisations mondiales telles qu’ONUSIDA et des équipes médicales, les progrès sont notables et très encourageants. Ainsi, l’ONUSIDA estime que les actions menées au niveau mondial ont permis d’éviter 30 millions de nouvelles infections et près de 8 millions de décès depuis 2000, au moment de l’établissement par Kofi Annan des Objectifs du Millénaire à l’ONU.

Toutefois, depuis plus de 30 ans, la maladie perdure et peine à être endiguée, singulièrement à certains endroits de la planète. Les pays d’Afrique subsaharienne restent les plus dramatiquement touchés par la pandémie. Les nouvelles infections y sont encore très nombreuses, liées notamment au délabrement des systèmes de santé publics. Pourtant, il faut garder à l’esprit qu’en Europe également, et en particulier en France, le sida est encore bel et bien présent. En France, il continue de se transmettre à un rythme stable depuis une quinzaine d’années, faisant environ 7000 nouvelles contaminations chaque année. Parmi les nouveaux malades on trouve beaucoup de jeunes. En plus de la sensibilisation, notamment dans les établissements scolaires et d’enseignement supérieur, les efforts de prise en charge concernent également la génération qui partira bientôt à la retraite, et qui devra alors bénéficier d’un suivi médical à proximité par exemple des maisons de retraite. Au-delà de la maladie elle-même, les malades continuent à être victimes de discriminations comme par exemple le refus de soin d’environ 50% des dentistes et 24% des gynécologues, selon le rapport de l’association Aides.

A l’heure où arrive en France un traitement préventif, le but fixé par l’ONUSIDA reste plus que jamais d’actualité : « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au SIDA ». C’est le sens de la journée du 1er décembre.