Article tagué terrorisme
Projet de loi relatif au renseignement : une protection insuffisante des libertés individuelles
14/04/15
L’Assemblée examine en ce moment le projet de loi relatif au renseignement. Ce nouveau texte de loi, annoncé au lendemain de l’attentat de Tunis, s’inscrit dans la volonté manifestée par le Gouvernement à la suite des attentats de janvier de renforcer la protection contre la menace terroriste. En septembre dernier, l’Assemblée avait déjà adopté un texte de loi relatif au renforcement de la lutte contre le terrorisme. Cette loi prévoyait notamment de créer une interdiction de sortie de territoire dans le code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), et de durcir les peines prévues pour faits de terrorisme. Si l’on ne peut que comprendre la volonté de renforcer la sécurité, il convient de rappeler que les textes travaillés dans l’urgence sont rarement ceux qui apportent des réponses durables.
Après Toulouse…
29/03/12
Après les obsèques, le recueillement et la fin de la traque du tueur de Toulouse et de Montauban, la campagne présidentielle reprend son cours. Néanmoins, nous sommes encore sous le choc et nous avons tous besoin de comprendre. La tâche est difficile : au-delà de l’acte terrifiant qui nous a glacé d’horreur et que nous ne pouvons expliquer ; au-delà de l’émotion qui s’est emparée de nous, les questions se pressent : comment cela a-t-il été possible dans notre pays ? Comment un jeune de nos quartiers devient-il un tueur fou ? Pourquoi n’avons-nous rien vu venir et rien fait pour le prévenir ? Il est encore trop tôt pour entrer dans cette réflexion : nous ne disposons pas de toutes les informations, les émotions sont trop vives et le contexte de la campagne électorale ne permet pas une réflexion sereine. Mais nous ne ferons pas l’économie de cette réflexion parce que l’irruption de cette violence brutale, proprement inhumaine interroge l’ensemble de notre société.
Cette réflexion de fond que notre société doit avoir sur elle-même ne doit pas nous dispenser de poser des questions simples et de bon sens, non pas sur le déroulement technique de la traque et la mort du meurtrier, nous n’en avons pas la compétence, mais sur les défaillances qui sont apparues en matière de sécurité et de prévention en amont de ce drame.
Comment a-t-on pu laisser sans surveillance un islamiste expulsé d’Afghanistan et fiché comme tel ?
Comment ce même individu a-t-il pu constituer une collection impressionnante d’armes de guerre chez lui, sans être repéré ?
Quelle suite a été donné aux rapports de médecins, psychiatres, éducateurs de prison signalant les déséquilibres psychologiques graves de celui qui n’était pas encore un meurtrier ?
Ces questions nous les posons à ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, mais nous devons les poser à nous-mêmes si nous avons l’ambition de gouverner.
Qu’aurait-on pu / dû faire pour éviter que ce genre de comportement soit possible ? Quelles politiques devrons-nous mettre en œuvre au niveau social, culturel, carcéral, au niveau de la justice, de la police, pour limiter la possibilité d’apparition de ces drames, pour éviter qu’un délinquant de droit commun se transforme en criminel fanatique ?
Quelle politique la gauche propose-t-elle en matière de sécurité ?
Comment peut-elle être efficace sur le terrain, là où s’établit le lien entre les trafics, l’activité des réseaux fondamentalistes et le terrorisme ?