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Après Toulouse…
29/03/12
Après les obsèques, le recueillement et la fin de la traque du tueur de Toulouse et de Montauban, la campagne présidentielle reprend son cours. Néanmoins, nous sommes encore sous le choc et nous avons tous besoin de comprendre. La tâche est difficile : au-delà de l’acte terrifiant qui nous a glacé d’horreur et que nous ne pouvons expliquer ; au-delà de l’émotion qui s’est emparée de nous, les questions se pressent : comment cela a-t-il été possible dans notre pays ? Comment un jeune de nos quartiers devient-il un tueur fou ? Pourquoi n’avons-nous rien vu venir et rien fait pour le prévenir ? Il est encore trop tôt pour entrer dans cette réflexion : nous ne disposons pas de toutes les informations, les émotions sont trop vives et le contexte de la campagne électorale ne permet pas une réflexion sereine. Mais nous ne ferons pas l’économie de cette réflexion parce que l’irruption de cette violence brutale, proprement inhumaine interroge l’ensemble de notre société.
Cette réflexion de fond que notre société doit avoir sur elle-même ne doit pas nous dispenser de poser des questions simples et de bon sens, non pas sur le déroulement technique de la traque et la mort du meurtrier, nous n’en avons pas la compétence, mais sur les défaillances qui sont apparues en matière de sécurité et de prévention en amont de ce drame.
Comment a-t-on pu laisser sans surveillance un islamiste expulsé d’Afghanistan et fiché comme tel ?
Comment ce même individu a-t-il pu constituer une collection impressionnante d’armes de guerre chez lui, sans être repéré ?
Quelle suite a été donné aux rapports de médecins, psychiatres, éducateurs de prison signalant les déséquilibres psychologiques graves de celui qui n’était pas encore un meurtrier ?
Ces questions nous les posons à ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, mais nous devons les poser à nous-mêmes si nous avons l’ambition de gouverner.
Qu’aurait-on pu / dû faire pour éviter que ce genre de comportement soit possible ? Quelles politiques devrons-nous mettre en œuvre au niveau social, culturel, carcéral, au niveau de la justice, de la police, pour limiter la possibilité d’apparition de ces drames, pour éviter qu’un délinquant de droit commun se transforme en criminel fanatique ?
Quelle politique la gauche propose-t-elle en matière de sécurité ?
Comment peut-elle être efficace sur le terrain, là où s’établit le lien entre les trafics, l’activité des réseaux fondamentalistes et le terrorisme ?
Politique de sécurité : ma réponse aux propositions de MM. Sassard et Omouri
11/11/10
Conseillère générale et habitante du canton de Besançon Planoise, je souhaite réagir aux propositions des deux conseillers municipaux, MM. Sassard et Omouri, de l’édition du samedi 6 novembre de L’Est Républicain.
Je suis comme eux, préoccupée par la violence dans notre ville et notre société et je n’ai aucune complaisance pour les délinquants, quels qu’ils soient, jeunes ou vieux. Je trouve que les élus sont dans leur rôle quand ils font des propositions, je suis néanmoins en désaccord profond avec les leurs. Je constate que leurs propos concernent les quartiers populaires, et particulièrement les jeunes, et cette façon de les stigmatiser est pour moi insupportable. Comme s’ils étaient les responsables de la violence de notre société ! Quant aux propositions, elles me paraissent à la fois inacceptables et inefficaces.
Placer des caméras de videosurveillance à Planoise, Battant ?
Je ne nie pas que dans certains endroits fermés, et donc de statut privatif ou semi privatif, la vidéosurveillance, associée à du personnel policier, ne puisse pas jouer un rôle positif. Pourtant,toutes les études et statistiques sérieuses montrent qu’elle n’a pas fait la preuve de son efficacité. Ce que l’on sait en revanche, c’est que cela coûte très cher. Ainsi, les moyens mis dans ce dispositif incertain ne seront pas affectés à d’autres dépenses publiques importantes et urgentes (encadrement des enfants dans les écoles, éducateurs au sens larges, policiers, infirmiers…). Et je n’évoque pas ici, le risque possible d’atteinte aux libertés de ce dispositif si il tombait dans des mains malveillantes…
Appel citoyen contre la xénophobie d’Etat : liberté, égalité, fraternité
2/09/10
RASSEMBLEMENT LE 4 SEPTEMBRE A 15h
PLACE DE LA REVOLUTION, A BESANÇON
La politique sécuritaire du gouvernement et du Président de la République occupe le champ médiatique avec son cortège de mesures injustes, violentes et xénophobes. Cette agitation sert d’abord à masquer sa politique économique et sociale désastreuse : chômage, remise en cause des retraites, destruction des services publics, bouclier fiscal, délinquance financière…
La brutalité des destructions des campements des Roms rappelle tristement les techniques de propagande qu’on croyait révolues depuis 70 ans. Au lieu d’être le garant de la Constitution qui assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », le Président Sarkozy rend légitimes les thèses du Front National en attisant la haine et la peur de l’étranger.
Reprenant à son compte la vieille politique du bouc-émissaire (contre le Juif, le Polonais, l’Italien ou l’Arabe…), Sarkozy et son gouvernement stigmatisent aujourd’hui les Roms, les Gens du voyage, les parents d’enfants délinquants, les français d’origine étrangère (au risque d’en faire des apatrides). Il les accuse d’être responsables de la crise de l’emploi, de l’insécurité et de la délinquance. Il accrédite les vieux mensonges d’une immigration coûteuse.
Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche ne s’inscrit pas dans le débat légitime, dans une démocratie, sur la manière d’assurer la sûreté républicaine. Le nécessaire respect de l’ordre public n’a pas à être utilisé pour opposer les habitants de ce pays les uns aux autres. De même, instituer des peines de prison automatiques est contraire aux principes fondamentaux du droit pénal, et à l’indépendance de la justice.
Face à cette politique dangereuse pour la paix civile, notre devoir de citoyens est de défendre les valeurs universelles des Droits de l’Homme, et de montrer au monde que la société française refuse de vivre repliée sur elle-même.
Cette première initiative sera suivie par d’autres formes de résistance, notamment contre la Loi BESSON (remise en cause du droit d’asile, délit de solidarité, durcissement des conditions de rétention, bannissement des expulsés de l’espace Schengen, déchéance de la nationalité) qui arrivera à l’Assemblée le 27 septembre.
Appel signé à ce jour par :
APIC 25, CISIA FC, Comité de soutien à Siva, CDDLE, LICRA, LDH, Ligue de l’Enseignement, La CIMADE, MRAP, Pastorale des Migrants, Radio Bip, RESF, Vie Nouvelle, CFDT, CGT, FSU, Solidaires, Syndicat de la Magistrature, Alternatifs, Les Verts/EE, NPA, PCF, PG, PS.