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Abolir la prostitution : discours de Najat Vallaud-Belkacem à l’Assemblée nationale
3/12/13
Alors que ce mercredi aura lieu le vote solennel sur la proposition de loi visant à lutter contre le système prostitutionnel, à laquelle j’apporterai ma voix, je tiens à vous faire partager ici le discours de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, en ouverture de l’examen du texte le 29 novembre à l’Assemblée nationale.
Abolition de la prostitution : discours de… par Najat-Belkacem
Monsieur le Président,
Monsieur le Président de la Commission spéciale,
Madame la Rapporteure,
Mesdames et messieurs les Députés,
Avant qu’un client puisse acheter une prestation sexuelle, quelque part dans l’une de nos rues ou à la lisière de nos bois, il y a des femmes et parfois des hommes qui sont vendus et achetés, échangés, séquestrés, violés et torturés, trompés, rackettés, spoliés, soumis aux pires aux chantages ainsi que leurs familles et leurs enfants, exportés et importés comme n’importe quelle marchandise, animal ou denrée périssable.
Ensuite, seulement, leur vie de prostitués peut commencer : n’oublions pas, n’oubliez pas avant de les considérer comme des prostituées, qui sont ces êtres humains.
Et si vous manquiez de force pour imaginer ces derniers, pensez seulement à ces jeunes femmes africaines dont le réseau de proxénétisme nigérian a été démantelé hier soir en Espagne, des jeunes femmes dont les enfants de 3 ans avaient été séquestrés attachés aux pieds d’un lit depuis plus de 2 ans, pour obliger leurs mères à se prostituer, d’abord vendue au Maroc avant d’être exploitées en Europe, en France.
Pourquoi tant de violence ? Précisément parce que si la prostitution pouvait être exercée sans répugnance et sans souffrance, il serait moins nécessaire d’utiliser de tels moyens.
Que les visages, les corps, et les destins de ces victimes à jamais abîmées ne vous quittent pas : elles sont l’essentiel de la prostitution aujourd’hui, elles sont l’essentiel du système prostitutionnel.
Un système qui brasse 40 milliards de dollars chaque année, qui enrichit d’abord ceux qui vivent de la traite, du crime, du trafic de drogue.
Un système qui n’existerait pas, si à l’autre bout de la chaine, il n’y avait pas quelqu’un pour accepter et pour payer.
Pourquoi payer le corps d’une femme ? J’entends les arguments qui s’expriment depuis plusieurs jours de la façon la plus décomplexée. C’est d’ailleurs, ce débat, un moment de révélation pour notre société. Un moment, avec au cœur de ce débat, les travaux du Parlement. Un moment de démocratie aussi.
Pourquoi payer le corps d’une femme ? Parce que cela a toujours été comme ça, disent certains. Les femmes s’achètent, ce serait une loi cachée du monde. Il y aurait dans notre planète une loi de gravité qui ramènerait systématiquement les femmes en dessous des hommes. Quelle chose curieuse et quelle paresse que de s’arrêter là. Je n’ose croire que, parmi vous, vous qui faites les lois et qui en suivez jour après jour, mois après mois, les effets de ces lois, vous puissiez être atteints par cette idée.
Mieux remboursés grâce aux réseaux de soins des mutuelles
29/11/12
L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi la proposition de loi du groupe socialiste sur le fonctionnement des réseaux de soins créés par les mutuelles. Ma collègue Fanélie Carrey-Conte, députée de Paris, était la rapporteure de ce texte important que j’ai particulièrement suivi.
En autorisant les mutuelles à appliquer des remboursements bonifiés pour les adhérents se rendant chez des professionnels de santé conventionnés, ce texte permettra de faire baisser le reste à charge trop souvent cause du renoncement aux soins.
Le texte adopté modifie le Code de la mutualité afin de permettre aux mutuelles de rembourser différemment leurs adhérents selon qu’ils passent ou non par les professionnels de leurs réseaux agréés. En cela, la proposition de loi de Bruno Le Roux rétablit l’égalité entre d’un côté les mutuelles, et de l’autre les complémentaires santé privées avec lesquelles elles sont en concurrence et qui disposaient déjà du droit de procéder à des remboursements différenciés.