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« L’observation a conforté nos recherches et notre théorie » / Hubert Montagner
23/05/11
Invité la semaine dernière pour la table ronde que j’ai organisée autour de la petite enfance, Hubert Montagner a répondu aux questions de L’Est Républicain, tout comme Sylviane Giampino, le lundi précédent.
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Arrivé à Besançon comme maître de conférence en 1968, Hubert Montagner est resté 19 ans à la fac de sciences où il a notamment participé à la création du laboratoire de psycho-physiologie. Il y a mené des recherches qui ont bouleversé le regard sur la petite enfance. Invité mardi dernier par Barbara Romagnan pour une conférence débat avec la psychologue Sylviane Giampino, il s’est rendu mercredi à la crèche de l’Antenne petite enfance de la Maison de la famille créée il y a 27 ans à partir de ses travaux théoriques.
La reconnaissez-vous ?
Oui… Je ne l’ai pas revue depuis 3 ou 4 ans. Il y a sans arrêt des améliorations, dont le lieu d’accueil. Les enfants doivent s’y sentir rassurés, apaisés, mais aussi les parents : c’est important qu’ils puissent accompagner l’enfant dans le lieu…
N’est-ce pas toujours le cas ?
Il arrive que les parents n’y aillent pas… On n’attache pas assez d’importance à l’accueil. Il est important de dépasser les conflits éventuels, les frustrations, les colères… Cela doit s’apaiser en arrivant à la crèche.
Comment avez-vous contribué à la création du lieu ?
À partir de nos recherches, avec Yvette Durin, conseillère pédagogique, Mme Ménétrier, Pierre Burtel, responsable du CCAS de Vesoul… C’était un lieu répondant à un besoin. La petite enfance a besoin de sécurité affective, de sommeil, de liberté d’exploration, de découverte, de transformation des objets.
Toutes les crêches ne sont-elles pas ainsi ?
Il faut encore convaincre de l’importance des besoins des enfants. On se focalise souvent sur l’alimentation, la propreté, les soins corporels et tout cela est assuré. Mais ici, le lieu de sommeil qui est un cocon se prêtant à l’endormissement, au rêve, chaque enfant peut s’endormir à côté de l’enfant qu’il veut…
Hubert Montagner, sur France 3 Franche-Comté ce mardi à 12h
17/05/11
Hubert Montagner, que j’ai invité ce 17 mai au Centre Nelson Mandela pour débattre avec nous de la question de la petite enfance et des inégalités sociales, était l’invité du journal de France 3 Franche-Comté ce mardi à 12h.
Cliquez sur l’image pour revoir l’interview (à 5:25′)
Docteur ès sciences, professeur des universités en retraite, ancien directeur de recherche à l’INSERM, ancien directeur de l’Unité “Enfance Inadaptée”, Hubert Montagner est spécialiste du développement, des comportements et des rythmes de l’enfant. Durant toute sa carrière, il s’est battu pour faire connaître les besoins des enfants en termes de santé, d’environnement, d’accueil en crèche, de scolarité… Il a publié récemment L’arbre enfant. Une nouvelle approche de l’enfant.
Le risque des « modes de garde à deux vitesses » / Sylviane Giampino
16/05/11
Sylviane Giampino, psychanalyste, psychologue et spécialiste de la petite enfance, que j’ai invitée ce mardi 17 mai pour débattre avec nous, a été interviewée par L’Est Républicain paru aujourd’hui.
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Psychanalyste libérale à Paris et psychologue en structures publiques en Seine-Saint-Denis, Sylviane Giampino est une spécialiste de la petite enfance. Chercheur, elle est notamment auteur de « Notre société n’aime-t-elle plus ses enfants ? »
Elle débattra demain soir à Besançon avec le pionnier de l’observation des rythmes des tout-petits, Hubert Montagner, autour du thème « Inégalités sociales, inégalités scolaires inévitables ? Les enjeux de la petite enfance », organisé par la conseillère générale de Planoise, Barbara Romagnan (PS).
Vous êtes engagée dans le réseau associatif et syndical «Pas de bébé à la consigne» après avoir animé en 2006 le collectif «Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans ». Êtes-vous une militante ?
Je suis une professionnelle qui pense qu’elle doit restituer à la société le matériau qui lui a été confié pendant son travail. Je suis désolée de voir les affres de culpabilité des mères qui travaillent.
Vous êtes invitée par une élue de la gauche du PS…
Je travaille aussi, par exemple, pour la municipalité UMP de Lambersart (banlieue de Lille), bien connue pour son action en faveur de la petite enfance.
Quels sont les avantages et inconvénients des différents modes de garde ?
Je ne vais pas faire de tableau comparatif. Un bon mode de garde correspond à la sensibilité et au mode de vie de la famille. Il garantit que la garde est confiée à un professionnel formé, encadré, soutenu.
Débat : Inégalités sociales, inégalités scolaires inévitables ? L’enjeu de la petite enfance.
16/05/11
J’ai le plaisir de vous inviter à un débat que j’organise sur le thème « Inégalités sociales, inégalités scolaires inévitables ? L’enjeu de la petite enfance » :
Mardi 17 mai 2011
19h30
Centre Nelson Mandela
13 avenue d’Île-de-France à Besançon
(Bus 5 et 10 - Arrêt « Île-de-France »)
Activités prévues pour les enfants
Pour débattre avec nous, j’ai convié :
- Sylviane GIAMPINO, psychanalyste, spécialiste de la petite enfance, auteur de Notre société n’aime t-elle plus ses enfants ?, A l’écoute des bébés et de ceux qui les entourent, Les mères qui travaillent sont-elles coupables ?, a mené le combat contre le retour du déterminisme dans la politique de la petite enfance.
- Hubert MONTAGNER, Docteur ès sciences, professeur des universités en retraite, ancien directeur de recherche à l’INSERM, ancien directeur de l’Unité “Enfance Inadaptée”, spécialiste du développement, des comportements et des rythmes de l’enfant. Durant toute sa carrière, il s’est battu pour faire connaître les besoins des enfants en termes de santé, d’environnement, d’accueil en crèche, de scolarité… Il a publié récemment L’arbre enfant. Une nouvelle approche de l’enfant.
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La petite enfance désigne les enfants ayant moins de 6 ans, les enfants qui n’ont pas encore l’âge de fréquenter l’école primaire élémentaire.
Les enfants de moins de 3 ans peuvent être accueillis de façon individuelle, par les assistantes maternelles, de façon collective, dans les structures multi-accueil (crèche, halte-garderie) ou à l’école maternelle pour les enfants de 2 ans en zones d’éducation prioritaires en particulier, s’il y a des places et s’ils sont propres. A partir de 3 ans, la quasi-totalité d’entre eux est scolarisée à l’école maternelle.
La prise en charge individuelle ou collective des jeunes enfants joue un rôle très important dans l’apprentissage de l’autonomie, du rapport aux autres, de la vie collective. C’est aussi un atout pour notre société qui permet également aux parents, presque toujours les femmes, d’engager ou de poursuivre une activité sociale et/ou professionnelle, tout en donnant aux enfants la possibilité de construire ou reconstruire des dimensions essentielles et complémentaires de celles qui se développent dans le milieu familial.
L’accueil, dans de bonnes conditions, des jeunes enfants dans des crèches, écoles maternelles mais aussi dans des structures de prévention et de socialisation est fondamental pour que chacun puisse être acteur de son développement, et ainsi se réaliser dans toutes ses dimensions, quelles que soient ses particularités et celles de sa famille. A défaut d’être suffisantes, ces structures sont indispensables pour prévenir les fragilités psychiques, réduire ou éviter les inégalités sociales et culturelles qui peuvent conduire plus tard les êtres humains à la marginalité sociale, aux “troubles” du comportement, aux conduites d’agression et de destruction.
Comment construire ou développer des structures pour que tous les jeunes enfants puissent s’installer dans l’apaisement, l’épanouissement, l’éducation et l’acquisition de toutes les formes de compétences et d’apprentissage, en particulier quand leur famille est démunie, fragile, vulnérable, “abîmée” par les blessures de la vie et/ou isolées ?
Au moment où un certain nombre de mesures et de menaces frappent ce secteur (manque de places dans les crèches, maisons d’assistantes maternelles et jardins d’éveil médiocres, décrets régressifs de la Secrétaire d’État Nadine MORANO, postes d’enseignants et de psychologues de RASED supprimés dans les écoles, système scolaire en panne…), il nous a semblé important de demander à deux professionnels reconnus dans ce domaine d’apporter leur éclairage de chercheur et de praticien sur les enjeux d’une prise en compte améliorée et intelligente de la petite enfance, mais aussi d’une amélioration de l’école.
Je vous attends nombreux !
Barbara Romagnan