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L’échec du pacte de responsabilité appelle un changement de politique économique
3/12/14
Le collectif « Vive la gauche » félicite Emmanuel Macron d’avoir pris conscience de l’inefficacité du pacte de responsabilité.
Le ministre de l’Economie a, en effet, déclaré ce matin, sur Radio classique, à propos du pacte de responsabilité : « Dans pacte de responsabilité, il y a responsabilité. Très peu d’accords de branches ont été signés. C’est un échec. »
Depuis plusieurs mois, « Vive la gauche » met en garde le gouvernement contre une politique de l’offre naïve. Ce sont 46 milliards d’euros, sous forme de crédits d’impôt, de baisses de cotisation et d’allègements fiscaux, qui sont distribués aux entreprises sans contrôle ni ciblage, ni contreparties.
Les négociations dans les branches sur les contreparties sont au point mort. L’action du MEDEF témoigne de son incapacité à se mobiliser pour l’intérêt général. Aussi, le constat d’échec d’une politique injuste et inefficace conduit « Vive la gauche » à demander expressément la fin des baisses de cotisations et des allègements fiscaux sans conditions.
Le CICE doit être remplacé par un crédit d’impôt moins onéreux et ciblé sur les entreprises qui investissent. Enfin, les moyens publics ainsi libérés doivent être affectés à la mise en œuvre de la grande réforme fiscale promise par François Hollande et aux investissements des collectivités territoriales.
La hausse du chômage, conséquence de la stagnation de l’économie française, appelle un changement majeur des politiques menées. Le gaspillage de l’argent public ne peut être toléré dans la période que nous connaissons. La vraie faute est celle qu’on ne corrige pas : l’exécutif doit accepter de revoir en urgence et de fond en comble le pacte de responsabilité.
Que faut-il attendre du pacte de responsabilité ? : réécoutez la conférence
29/06/14
Jeudi 26 juin 2014, j’ai invité Eric Heyer, économiste à l’OFCE pour une conférence à la salle de la Malcombe à Besançon autour de la question d’actualité : « Que faut-il attendre du pacte de responsabilité ? ».
En effet, les résultats aux élections municipales et européennes ont illustré gravement la coupure et souvent la défiance existant entre les citoyens et les élus chargés de les représenter. Une interrogation s’est installée sur la capacité des politiques à répondre aux défis du chômage de masse, à l’augmentation des inégalités et à la relance de l’activité économique auxquels est confronté notre pays.
Aussi, nous avons besoin de débat pour redonner du sens à notre action et nous autoriser à élaborer d’autres réponses, qui ne soient pas celles de l’austérité. Au moment d’engager des sommes considérables à travers le pacte de responsabilité – entre 50 et 80 milliards d’euros – n’est-il pas indispensable d’engager un débat approfondi sur les choix à opérer ? Comment concilier l’investissement productif et le soutien aux revenus des ménages ? Quelles seraient les propositions alternatives réalistes pour sortir de cette impasse ?
Afin d’avoir des éléments de réflexion, je vous propose de réécoutez l’enregistrement de cette conférence :
Introduction par Barbara Romagnan
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Intervention d’Eric Heyer
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Echanges avec la salle
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Conclusion par Barbara Romagnan
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Vous pouvez également consulter le diaporama qui a servi de support à la présentation d’Éric Heyer :
Conférence : « Que faut-il attendre du pacte de responsabilité ? » avec Eric Heyer le 26 juin
24/06/14
Les résultats aux élections municipales et européennes ont illustré gravement la coupure et souvent la défiance existant entre les citoyens et les élus chargés de les représenter. La colère, la déception et plus souvent le doute envers les politiques, liés à l’absence de résultats observables, expliquent largement la désaffection des citoyens pour les urnes et le rejet des partis traditionnels. Plus profondément, une interrogation s’est installée sur la capacité des politiques à répondre aux défis du chômage de masse, à l’augmentation des inégalités et à la relance de l’activité économique auxquels est confronté notre pays.
Députée PS de la majorité présidentielle, j’entends et comprends cette impatience et cette inquiétude. Comme plusieurs de mes collègues, je m’interroge aussi et ne pense pas que le pacte de responsabilité réponde aujourd’hui efficacement aux enjeux de la crise actuelle.
C’est pour cette raison, et aussi par fidélité aux engagements pris devant mes concitoyens, que j’ai décidé de m’abstenir lors du vote de la confiance au gouvernement ainsi que lors du vote sur le pacte de responsabilité. Je pense que face au désarroi et à la crise de confiance politique actuelle, nous avons besoin de débat pour redonner du sens à notre action et nous autoriser à élaborer d’autres réponses, qui ne soient pas celles de l’austérité.
L’enjeu politique est important. En entretenant l’idée qu’il n’existe qu’une seule politique économique qui passerait par la baisse des dépenses publiques, de la protection sociale et du coût du travail, nous laissons le monopole de l’alternative à la démagogie des partis populistes. Le succès du Front national aux dernières élections illustre cette dérive dangereuse.
Au moment où il s’agit d’engager des sommes considérables – entre 50 et 80 milliards d’euros – n’est-il pas indispensable d’engager un débat approfondi sur les choix à opérer ? N’est-il pas paradoxal au moment où l’on souhaite vouloir réduire les déficits, d’engager 41 milliards d’euros d’allègement de cotisations indifférenciées aux entreprises ? Peut-on affirmer que les baisses de cotisations entraîneraient de façon décisive et durable la baisse du chômage et la relance de l’activité économique ? Comment articuler la réduction du déficit et la relance économique ? Comment concilier l’investissement productif et le soutien aux revenus des ménages ? Quelles seraient les propositions alternatives réalistes pour sortir de cette impasse ?
Pour nous aider à répondre à ces questions et apporter son expertise, j’ai invité :
Éric HEYER
économiste, directeur adjoint
au département analyse et prévision
de l’Observatoire français
des conjonctures économiques (OFCE)
.
Je vous donne rendez-vous :
jeudi 26 juin à 20h
salle de la Malcombe à Besançon
Manifeste de la FNARS pour un pacte de responsabilité sociale et citoyenne
19/03/14
Jeudi 6 mars, plusieurs responsables associatifs, experts et personnalités engagés dans la lutte contre la pauvreté ont adressé au Président de la République un Manifeste pour un pacte de responsabilité sociale et citoyenne afin que celui-ci prenne clairement en compte, de manière prioritaire, la situation des plus éloignés de l’emploi et en situation de précarité. Initié par la FNARS (fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), je m’associe pleinement à ce manifeste et à son contenu.
Depuis de trop longues années, la société française étouffe sous le poids d’un chômage de masse, à la fois en nombre de personnes concernées et en intensité. De plus en plus de nos concitoyens connaissent un chômage de longue durée, supérieur à un an. Dans une société où le travail signifie à la fois revenus, droits et statut social, cette situation est inacceptable. Un pays comme la France ne peut laisser plus de 5 millions de personnes privées totalement ou partiellement d’emploi, plus de 8 millions vivre sous le seuil de pauvreté. Vous avez proposé, Monsieur le Président de la République, un pacte de responsabilité pour lutter contre le chômage. Il est essentiel que le Pacte ne laisse pas sur le bord du chemin les plus précaires et ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi. Il doit au contraire être l’occasion de faire face au drame de l’exclusion qui est la conséquence la plus terrible du chômage de masse. Pour nous, responsables associatifs et personnalités engagées dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités, il nous appartient de veiller à ce que ces nouvelles mesures profitent aux personnes les plus éloignées de l’emploi. C’est un impératif de justice sociale, qui jusqu’à présent, n’apparait pas dans le contenu du pacte de responsabilité. Nous vous demandons donc, en particulier, de réorienter les négociations qui vont s’engager pour prendre directement en compte les problèmes de l’emploi des personnes peu qualifiées, car ce sont elles qui sont les premières victimes du chômage.
Les partenaires sociaux ont été invités ces deux dernières années à conclure des accords nationaux interprofessionnels sur la sécurisation de l’emploi et sur la formation professionnelle. Il faut conclure un nouvel accord national interprofessionnel dédié cette fois à l’intégration en entreprise des personnes peu qualifiées. Nous ne demandons pas à ce stade de quotas de personnes en insertion dans les entreprises : ces personnes méritent mieux qu’une obligation. Nous demandons que le monde de l’entreprise s’engage à développer des méthodes de recrutement centrées sur les compétences et non pas uniquement sur les savoirs académiques, à tisser des liens avec les acteurs de l’insertion socioprofessionnelle pour favoriser les stages en entreprise, à structurer des processus de tutorat en interne ; nous demandons qu’il crée des relations avec des services sociaux pouvant aider à résoudre les problèmes, de santé ou de logement par exemple, qui menacent le maintien dans l’emploi. L’Economie Sociale et Solidaire coopère aussi avec les entreprises pour créer des activités et de l’emploi ; cet accord devra donc permettre également de développer ces synergies économiques, dans une logique de complémentarité. En associant dans une conception élargie du dialogue social les acteurs de l’insertion et, surtout, les personnes privées d’emploi elles‐mêmes, nous sommes convaincus qu’il sera possible d’obtenir un accord national interprofessionnel de qualité, partie prenante du Pacte de responsabilité, pour la création d’emplois et l’accès à l’emploi des personnes peu qualifiées.
L’accès à la formation des personnes peu qualifiées est aussi un enjeu majeur pour favoriser leur retour à l’emploi. Cet enjeu peut être traité dans le cadre de ces négociations interprofessionnelles ou au sein d’une branche, comme le prévoit la loi sur la formation professionnelle votée par le Parlement. Nous considérons que l’ensemble des acteurs de la formation doit s’en saisir et faire clairement de la formation des demandeurs d’emploi, y compris des salariés à temps partiel subi, une priorité nationale. Crédité au gré du temps de travail réalisé, le compte personnel de formation risque de reproduire une inégalité d’accès à l’emploi puisque ceux qui acquièrent le plus de droits sont ceux qui travaillent déjà. Un abondement fort de ce compte, par l’ensemble des acteurs publics et économiques, et non pas uniquement par les branches professionnelles, permettrait de renforcer la formation de ceux qui cotisent peu : chômeurs, salariés à temps partiel ou qui occupent des emplois d’insertion, créateurs d’entreprise en situation de précarité.