Je ne pleure pas Oussama Ben Laden, l’homme qui a incarné le djihadisme international et le culte de la violence terroriste la plus aveugle. Mais j’avoue éprouver un peu de gêne devant certaines images de liesse à New-York à l’annonce de sa mort.

Même si on peut parfois le comprendre ou même, soi-même en avoir éprouvé le désir, la réjouissance  publique et collective devant la mort d’un homme est pour moi toujours un peu obscène et me rappelle trop le « lynchage » et la loi de la jungle.

C’est justement pour cela que les hommes ont inventé le droit et la justice, afin que la société ne se transforme pas en un champ de bataille avec « oeil pour oeil, dent pour dent » comme dogme, où le plus fort écrase le plus faible. Un homme est un homme, même paradoxalement, quand il commet des actes inhumains et il faut le juger et le mettre hors d’état de nuire à partir de règles communes établies par la société. Quand on est contre la peine de mort, on l’est dans tous les cas, ou alors on ne vaut guère mieux que ceux que l’on condamne.

Il est légitime et indispensable de lutter contre le terrorisme en se donnant les moyens de le faire, mais l’obligation de la démocratie exige de le faire dans le respect du droit et des droits de l’homme.

A cet égard, les révoltes du « printemps arabe », au Caire, à Tunis, en Syrie, à Ben Gazi, n’ont-elles  pas, au nom de la démocratie et de la liberté,  porté le coup le plus fatal à Ben Laden ?