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Les 50 ans du Traité de l’Elysée
23/01/13
Mardi, plus de 400 députés se sont rendus à Berlin afin de célébrer les 50 ans du Traité de Berlin. Cette date anniversaire est importante et nous nous devions de commémorer ce qui à l’époque n’était pas forcément une évidence : la mise en place d’une coopération étroite entre la France et l’Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Le traité signé le 22 janvier 1963 prévoyait une consultation régulière des deux pays sur les questions essentielles de politique étrangère, de défense et de sécurité, de défense et de culture.
François Hollande avait dans un premier temps montré sa volonté de continuer à œuvrer au rapprochement de ces deux pays en effectuant son premier voyage en tant que Président de la République en Allemagne. Cette semaine il a également réaffirmé que la réussite des jeunes devait être au centre des politiques des deux pays frontaliers.
Alors que l’Allemagne et la France représentent aujourd’hui 33% de la population de l’Union Européenne et 31 % de son PIB, il est nécessaire de perpétuer ces consultations régulières, d’autant plus que le rôle moteur de de ces deux pays tant en matière de construction européenne que détermination des politiques communes a toujours été reconnu.
Nous devons nous accorder sur la mise en place d’une ligne commune pour sortir de la crise et rompre avec certaines pratiques qui ont favorisé la dégradation de l’économie européenne. C’est pourquoi nous devons désormais aller au-delà des domaines prévus par le Traité de l’Elysée en matière de concertation et agir de concert sur la régulation des marchés financiers, la fiscalité, la mise en place de minimas sociaux et une union bancaire solide.
C’est aussi à nous de construire une Europe plus sociale. Je m’inquiète de l’annonce qui a été faite de réduire de façon drastique le financement attribué au Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD). Alors que le budget alloué s’élevait à 3.5 milliards d’euro pour 7ans, la Commission Européenne propose de le faire passer à 2.5 milliards d’euros, alors que la fréquentation d’associations d’aide alimentaire a augmenté de 10% rien qu’en France. Cette décision est en totale contradiction avec les objectifs de lutte contre la pauvreté que s’est fixé l’Union Européenne pour 2020 et ne contribuera pas à rendre l’Europe plus populaire.
Au contraire, si le Programme doit être revu et maintenu c’est pour l’adapter aux dures réalités de la société dans laquelle nous vivons actuellement. De prochaines décisions doivent être prises pour éviter la précarisation des populations fragiles, soutenir les banques alimentaires et prévenir les risques sanitaires encourus du fait des privations et de la malbouffe.
Devenez « Porteur d’eau »
6/10/10
Dans une étude à paraître dans la revue américaine Geophysical Research Letters (cf Le Monde du 2 octobre), des chercheurs montrent que les nappes phréatiques s’appauvrissent et que ce phénomène s’accélère. C’est l’occasion de rappeler le combat mené par Danielle Mitterand, présidente de la Fondation France Libertés, pour la reconnaissance de l’eau comme bien commun de l’humanité.
Son constat est simple : L’eau est à l’origine de la vie. Il n’y a pas de vie sans eau. C’est un bien aussi naturel que l’air ou la gravité. Pourtant l’eau est aujourd’hui devenue une marchandise. Or payer l’eau c’est acheter le droit de vivre.
La fondation refuse d’accepter cet état de fait. C’est pourquoi, elle se bat sur trois fondements majeurs.
Tout d’abord sur l’universalité de l’eau. L’eau n’a pas de frontière. Aucune Nation n’en est propriétaire. Ainsi, elle défend une gouvernance mondiale de l’eau qui serait administrée de façon démocratique et qui constituerait une protection efficace face aux atteintes du capital.
La fondation déclare ensuite que l’eau ne doit pas être à l’origine de profits. On ne doit pas concilier la rentabilité économique et la satisfaction d’un besoin vital. Pour cela un contrôle strict de la puissance publique et des citoyens sur la gestion de l’eau doit être institué.
Enfin, l’eau doit être un bien partagé entre tous. C’est là une des réalisations les plus concrètes du principe d’égalité, qui est inscrit dans notre Constitution. Or, le seul moyen d’assurer à chacun ce droit à l’eau est d’instituer la gratuité des 40 premiers litres d’eau par jour et par personne. C’est pourquoi la fondation insiste pour que la régie publique de l’eau redevienne la règle et non plus l’exception (Aiujourd’hui en France, 75 % de la gestion de l’eau relève d’entreprises privées). La gestion de l’eau doit répondre à une logique d’intérêt général et non plus à une logique marchande.
Afin de porter cette cause majeure et d’inciter nombre d’élus, de militants et de citoyens à défendre ce projet, la fondation a lancé depuis le 5 juin 2010 un grand mouvement de sensibilisation : le Mouvement des Porteurs d’eau.
Pour devenir porteur d’eau il suffit de se procurer une feuille d’eau, dessinée par Philippe Starck sur laquelle figure ce principe essentiel : « L’eau bien commun de l’humanité, n’a pas de prix ».
Ce symbole témoigne de l’engagement sur la charte de valeurs suivantes :
- L’eau n’est pas une marchandise.
- Elle doit être restituée à la nature dans son état de pureté initiale.
- L’accès à l’eau est un droit qui doit être garanti par la puissance publique et inscrit dans la Constitution comme un droit inaliénable. (Cinq Etats d’Amérique latine ont d’ailleurs déjà intégré ce droit à leur Constitution interne.)
Les porteurs d’eau doivent ensuite militer localement en faveur de la gestion publique de l’eau et surtout partager ce message.