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Manifeste de la FNARS pour un pacte de responsabilité sociale et citoyenne
19/03/14
Jeudi 6 mars, plusieurs responsables associatifs, experts et personnalités engagés dans la lutte contre la pauvreté ont adressé au Président de la République un Manifeste pour un pacte de responsabilité sociale et citoyenne afin que celui-ci prenne clairement en compte, de manière prioritaire, la situation des plus éloignés de l’emploi et en situation de précarité. Initié par la FNARS (fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), je m’associe pleinement à ce manifeste et à son contenu.
Depuis de trop longues années, la société française étouffe sous le poids d’un chômage de masse, à la fois en nombre de personnes concernées et en intensité. De plus en plus de nos concitoyens connaissent un chômage de longue durée, supérieur à un an. Dans une société où le travail signifie à la fois revenus, droits et statut social, cette situation est inacceptable. Un pays comme la France ne peut laisser plus de 5 millions de personnes privées totalement ou partiellement d’emploi, plus de 8 millions vivre sous le seuil de pauvreté. Vous avez proposé, Monsieur le Président de la République, un pacte de responsabilité pour lutter contre le chômage. Il est essentiel que le Pacte ne laisse pas sur le bord du chemin les plus précaires et ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi. Il doit au contraire être l’occasion de faire face au drame de l’exclusion qui est la conséquence la plus terrible du chômage de masse. Pour nous, responsables associatifs et personnalités engagées dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités, il nous appartient de veiller à ce que ces nouvelles mesures profitent aux personnes les plus éloignées de l’emploi. C’est un impératif de justice sociale, qui jusqu’à présent, n’apparait pas dans le contenu du pacte de responsabilité. Nous vous demandons donc, en particulier, de réorienter les négociations qui vont s’engager pour prendre directement en compte les problèmes de l’emploi des personnes peu qualifiées, car ce sont elles qui sont les premières victimes du chômage.
Les partenaires sociaux ont été invités ces deux dernières années à conclure des accords nationaux interprofessionnels sur la sécurisation de l’emploi et sur la formation professionnelle. Il faut conclure un nouvel accord national interprofessionnel dédié cette fois à l’intégration en entreprise des personnes peu qualifiées. Nous ne demandons pas à ce stade de quotas de personnes en insertion dans les entreprises : ces personnes méritent mieux qu’une obligation. Nous demandons que le monde de l’entreprise s’engage à développer des méthodes de recrutement centrées sur les compétences et non pas uniquement sur les savoirs académiques, à tisser des liens avec les acteurs de l’insertion socioprofessionnelle pour favoriser les stages en entreprise, à structurer des processus de tutorat en interne ; nous demandons qu’il crée des relations avec des services sociaux pouvant aider à résoudre les problèmes, de santé ou de logement par exemple, qui menacent le maintien dans l’emploi. L’Economie Sociale et Solidaire coopère aussi avec les entreprises pour créer des activités et de l’emploi ; cet accord devra donc permettre également de développer ces synergies économiques, dans une logique de complémentarité. En associant dans une conception élargie du dialogue social les acteurs de l’insertion et, surtout, les personnes privées d’emploi elles‐mêmes, nous sommes convaincus qu’il sera possible d’obtenir un accord national interprofessionnel de qualité, partie prenante du Pacte de responsabilité, pour la création d’emplois et l’accès à l’emploi des personnes peu qualifiées.
L’accès à la formation des personnes peu qualifiées est aussi un enjeu majeur pour favoriser leur retour à l’emploi. Cet enjeu peut être traité dans le cadre de ces négociations interprofessionnelles ou au sein d’une branche, comme le prévoit la loi sur la formation professionnelle votée par le Parlement. Nous considérons que l’ensemble des acteurs de la formation doit s’en saisir et faire clairement de la formation des demandeurs d’emploi, y compris des salariés à temps partiel subi, une priorité nationale. Crédité au gré du temps de travail réalisé, le compte personnel de formation risque de reproduire une inégalité d’accès à l’emploi puisque ceux qui acquièrent le plus de droits sont ceux qui travaillent déjà. Un abondement fort de ce compte, par l’ensemble des acteurs publics et économiques, et non pas uniquement par les branches professionnelles, permettrait de renforcer la formation de ceux qui cotisent peu : chômeurs, salariés à temps partiel ou qui occupent des emplois d’insertion, créateurs d’entreprise en situation de précarité.
Association patrimoine insertion : des chantiers solidaires
30/04/13
J’ai rencontré une partie des responsables et des salariés d’API 25 (Association patrimoine insertion) sur le site du parc Colette aux Montboucons, ce lundi 29 avril. Cette association a pour but d’organiser des chantiers d’insertion ayant pour vocation de permettre la mise ou la remise au travail de personnes en situation d’exclusion, éloignées de l’emploi et ce à travers la mise en œuvre d’activités économiques.
Cette jeune association a vu le jour suite à la liquidation d’Alternative chantiers et d’Aqua Vert (en mai 2011) et la volonté de certains de ces membres, dont M. Spitz, actuel directeur, de permettre à ceux qui en ont besoin de poursuivre cette activité. API 25 compte trois équipes de neuf personnes, qui bénéficient par ailleurs d’un accompagnement socioprofessionnel réalisé par Intermed à Besançon et Haut Services à Pontarlier.
Le chantier sur lequel je me suis rendue consiste dans la réfection d’un muret de pierres sèches longeant le chemin de la Naitoure, que les promeneurs connaissent bien. Les hommes (les femmes sont très rares dans ce secteur de l’insertion) qui réalisent ce chantier non seulement travaillent – dans des conditions pas toujours faciles (pluie, froid) – mais ont la satisfaction de faire quelque chose d’utile, de beau et d’acquérir une qualification.
« La Roue de Secours » vers l’emploi
3/10/11
Cette après-midi, j’ai rendu visite à l’association La Roue de Secours, qui travaille au service des plus fragiles et des plus isolés d’une manière remarquablement utile : mettre des véhicules à disposition des personnes. Cela peut sembler peu de choses, tout comme les renseigner sur des déplacements grâce à une plateforme de mobilité… Mais cela représente beaucoup au contraire, pour celui ou celle qui vient de retrouver un emploi ou une formation, et ne dispose pas de solution pour s’y rendre.
On est malheureusement souvent prompt à oublier à notre époque que tout le monde n’a pas la chance d’avoir un véhicule… Grâce à aux membres de l’association, ce sont 193 personnes qui ont bénéficié de deux-roues en 20101. Ce sont, je pense, autant de personnes qui ont accédé à un emploi, qui s’y sont maintenus, ou qui ont pu suivre une formation.
Ce qui est donné, c’est un « coup de pouce » qui peut s’avérer crucial, et qui peut faire toute la différence entre une personne sans emploi et une personne en activité. Alors, en tant que citoyenne mais aussi en tant qu’élue, je salue le travail réalisé au quotidien sur nos territoires, non seulement ici à Besançon, mais aussi à Montbéliard et à Pontarlier, et ce depuis une douzaine d’années2. Cette association fait partie de ces très nombreuses associations sur lesquelles le Conseil général du Doubs a la chance de pouvoir s’appuyer pour mener à bien ses missions de solidarité.