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A Saint-Claude, 2 500 personnes contre la fracturation hydraulique et le gaz de schiste
24/10/13
Samedi 19 octobre, j’ai participé à Saint-Claude (Jura) à une manifestation organisée par les collectifs francs-comtois, rhône-alpins et suisses à l’occasion de la 2ème journée internationale contre la fracturation hydraulique et les gaz de schiste. Ce rassemblement a connu un franc succès avec près de 2 500 personnes dans le Jura, dont plusieurs dizaines d’élus locaux, et des milliers d’autres ailleurs en France. Une délégation, dont je faisais partie, a été reçue par le Sous-Préfet de Saint-Claude.
Le lieu choisi n’est pas un hasard : nos secteurs du Haut-Jura, du Haut-Doubs, du Haut-Bugey et de Suisse sont concernés par plusieurs permis d’exploration – en cours, en renouvellement ou en projet – attribués à différentes compagnies pétrolières : permis des Moussières, permis de Pontarlier, permis de Neuchâtel, du Jura bernois et de Léman Vallorbe, permis de Lons-le-Saunier, permis de Gex, permis de Blyes et de Gex Extension.
Le moment lui-même était particulièrement important et symbolique, quelques jours après la décision du Conseil constitutionnel de rejeter la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la loi du 13 juillet 2011 qui a interdit l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures au moyen de la fracturation hydraulique. Il s’agissait donc d’encourager le Gouvernement à tenir bon sur sa position d’opposition à cette technique non conventionnelle et plus globalement à l’exploration ou l’exploitation des gaz de schiste, ici comme ailleurs en France. Cette mobilisation visait également à rappeler aux compagnies pétrolières l’implication et l’opposition des populations locales.
Plusieurs points me semblent importants à souligner. Tout d’abord, l’utilisation de la fracturation hydraulique, qui consiste à injecter à très haute pression de l’eau, du sable et des détergents pour disloquer la roche et provoquer la remontée des poches éparses de gaz de schiste, est une impasse écologique tant ses conséquences sur l’environnement sont importantes, en particulier à travers le risque de pollution définitive des nappes phréatiques traversées. Les techniques conventionnelles de forages pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures sont déjà, elles-mêmes, très risquées, comme a pu nous le rappeler le maire de Lantenay, dans l’Ain, dont l’une des sources (la source de la Moullaz) a été polluée et condamnée suite à un forage classique réalisé par Esso-Rep en 1989-1990. Sans pour autant que du pétrole soit trouvé…
Ces risques sur l’environnement sont autant de menaces sur la qualité de notre eau, le respect de nos paysages et de leur biodiversité, le maintien et le développement du tourisme de nature et plus globalement sur toute notre économie rurale locale et notre agriculture fondée sur des fromages AOP de qualité.
Comme j’ai pu l’indiquer lors de ce rassemblement, les énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz de schiste, sont des énergies non renouvelables et il ne me semble pas souhaitable de continuer à les encourager. Les moyens publics et privés devraient, au contraire, être mobilisés en faveur du développement des énergies renouvelables et de la réduction de nos consommations énergétiques. C’est, à mon sens, la seule voie durable et crédible pour l’avenir.