Vendredi 18 janvier, j’ai répondu à l’invitation de la FDSEA du Doubs qui tenait son congrès annuel à l’Espace du Marais de Saône, afin de conclure les deux tables rondes consacrées à l’installation des jeunes agriculteurs et au succès de 4 coopératives locales (Monts et Terroirs, Géniatest, Terre Comtoise et Franche-Comté Elevage).

Comme je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises, ce moment d’échange avec la profession agricole est l’occasion de faire le point sur la situation dans le département et la région, et de dresser des perspectives pour l’agriculture dans le contexte de révision de la PAC (politique agricole commune) 2014-202, de la fin des quotas laitiers et de la future loi pour l’avenir de l’agriculture présentée en fin d’année 2013.

La situation de l’agriculture dans le Doubs

Congrès de la FDSEALa Franche-Comté est une région qui compte encore beaucoup de jeunes agriculteurs : 24 % contre 19 % en moyenne au niveau national et 14 % au niveau européen. Le Doubs confirme son statut de locomotive avec 28 % de jeunes agriculteurs de moins de 40 ans. Ce niveau de « jeunesse » très élevé n’est pas un hasard puisque le nombre d’installation est très soutenu dans le Doubs (78 en moyenne par an), y compris hors cadre familial (33 %) et y compris des femmes (21 %).

Même si cela mériterait d’être nuancé, notamment entre la plaine et la montagne et entre la zone des productions AOP et le reste, il est possible de dire qu’actuellement dans le département, les grands indicateurs sont au vert : installation, prix du lait, revenu moyen, hausse des ventes de Comté, bons résultats des outils coopératifs…

Au fond, il n’y a pas de hasard dans cette situation favorable. C’est sans doute d’abord dû à un « écosystème » particulier et vertueux dans cette région. C’est le fruit d’une tradition presque érigée en mode de vie et qui trouve ses racines à la fois dans le monde agricole et dans la pensée des intellectuels locaux : la coopération, le mutualisme, l’humanisme et l’innovation.

Ce sont des valeurs partagées, autour desquelles on peut facilement se retrouver. Elles signifient, que les acteurs de l’agriculture comtoise ont fait le choix de travailler ensemble, de s’organiser tant en interprofessions comme pour les AOP Comté, Morbier qu’en coopératives, en faisant passer l’intérêt général du territoire et l’intérêt du groupe, avant les intérêts particuliers. Ce qui guide et motive les agriculteurs, ici, c’est d’abord la passion de du métier, l’accomplissement de cette belle et essentielle mission de nourrir les Hommes, avant le profit financier à court terme.

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