Lundi 4 mars, Eric Alauzet et moi avons rencontré deux des initiateurs d’une expérimentation régionale d’épandage des boues de station d’épuration rurale en forêt, qui a eu lieu pendant 3 ans sur 6 sites expérimentaux répartis dans les départements du Doubs (Mercey-le-Grand, Arc-et-Senans et Villers-sous-Chalamont), du Jura (Saint-Lupicin et Parcey) et de la Haute-Saône (Melisey). L’occasion pour moi de mieux connaître le sujet de l’élimination des boues qui peut poser problèmes aux communes rurales.

Forêt de Chantilly

Forêt de Chantilly

En effet, a la demande de plusieurs collectivités rurales (communes et syndicats d’assainissement), il a pu être mis en place une expérimentation pluriannuelle dès 2006, pour l’épandage des boues de station d’épuration rurale en zone boisée, grâce au soutien financier des Conseils généraux du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône, du Conseil régional, de l’Ademe et de l’Agence de l’eau.

Si la filière agricole d’épandage reste la voie privilégiée pour l’épandage de boues de STEP (stations d’épuration et lagunes), elle tend à très nettement se fragiliser voire disparaître : les cahiers des charges, dont celui de l’AOP Comté, demandent de réduire fortement voire déconseillent cet épandage. La réglementation impose de disposer de filières alternatives. Mais à ce jour, la loi ne permet pas l’épandage en zone boisée.

La Franche-Comté disposant d’un territoire boisé à près de 50 %, les collectivités concernées ont naturellement proposé de pouvoir utiliser certaines surfaces forestières communales pour l’épandage. Depuis le début des années 1970, l’ONF et le syndicat parisien d’assainissement testent d’ailleurs ce type d’épandage en forêt de Chantilly.

L’expérimentation franc-comtoise, qui a nécessité une autorisation préfectorale comme l’impose la réglementation sur les épandages de boues, a permis de montrer l’innocuité des épandages. Elle s’est réalisée dans les 6 communes volontaires avec l’appui d’un comité technique regroupant les maires concernés, les services Environnement des Conseils généraux, l’ONF, l’enseignement agricole et forestier, les Chambres d’agriculture et deux organismes scientifiques (l’un pour le sol : le groupe régional agronomie pédologie environnement - GRAPE à Besançon, l’autre pour le fonctionnement forestier et la matière organique : recherche innovation et transferts de technologies pour les matières organiques - RITTMO à Colmar).

Cette expérimentation a par ailleurs reçu le soutien de l’INRA de Bordeaux, qui, à travers un réseau national de sites expérimentaux, coordonne et valide les actions expérimentales dans le domaine de l’épandage des boues de STEP en zones boisées (réseau ERESFOR : épandage de produits résiduaires sur parcelles forestières).

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