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Cablac : de l’industrie artisanale à Grandfontaine
6/10/13
Une femme dynamique dans un univers que l’on dit « d’hommes ». Vendredi, j’ai fait la connaissance de Florence Gautheron, de son mari Christian et des salariés de l’entreprise Cablac, au cours d’une visite que j’ai effectuée avec Gérard Galliot, mon suppléant. Créée en 1999 à Velesmes-Essarts, cette PME d’une vingtaine de salariés a déménagé en 2006 à Grandfontaine pour avoir davantage de place et être propriétaire de ses murs. Peu connue du grand public, elle est pourtant un fleuron national dans son secteur, très spécialisé : les câbles et accessoires de levage. Il peut s’agir de câbles ou sangles de traction, d’élingues textile pour engins de levage, de câbles pour les installations techniques de plateaux télévision. Le champ est vaste et les clients variés : des forestiers, des entreprises de travaux publics, de grandes entreprises comme Alstom, des chaînes de télévision, des collectivités mais aussi des particuliers pour des besoins très spécifiques (lignes de vie pour toitures terrasses, décoration…).
Le travail des salariés est divers lui aussi : couture des fourreaux textile, découpe, assemblage, reprise manuelle de câbles pour du sur-mesure, test… Selon les domaines, Cablac est l’un des 3 ou des 10 seules entreprises en France à réaliser cette production, avec un avantage concurrentiel : tout est fait sur place, y compris en innovant, tant dans le domaine de la décoration ou des aménagements urbains que dans celui des travaux publics avec un système permettant de remplacer sans ouvrir les routes, les tuyaux au plomb par de nouveaux sans plomb.
Mais Cablac, ce sont aussi deux autres entreprises. L’une concerne la vérification périodique des câbles de levage, qui nécessitent une révision annuelle pour assurer la sécurité. L’autre concerne un centre de formation à l’utilisation des accessoires de levage : en effet, jusqu’à la création de cette formation en 2008 par Mme Gautheron, aucune n’existait en France.
C’est donc une entreprise familiale dynamique qu’il m’a été donné de visiter, en bonne santé, avec un carnet de commande à 4-5 jours (ce qui est extrêmement court mais constitue la règle dans le secteur). La structure est industrielle mais le travail est quasi-artisanal tant les produits s’adaptent aux demandes et besoins spécifiques des clients.
J’ai également pu aborder de manière plus générale les problématiques auxquelles le couple de dirigeants est confronté au quotidien. Les formalités administratives lourdes représentent, d’après eux, un frein important, notamment pour le dépôt de brevets qui, par conséquent, n’est pas effectué. D’après eux, outre la simplification engagée pour faciliter les relations entre l’administration et les entreprises ou les citoyens, il conviendrait d’avoir une plateforme, un intermédiaire entre les entreprises et ces formalités spécifiques et complexes que peuvent être les dépôts de brevet. Cela pourrait prendre la forme de fonctions support opérationnelles (et non pas prospective ou d’accompagnement), mutualisées à l’échelle d’un département ou d’une région, pourquoi pas auprès des chambres consulaires qui peuvent avoir ces missions.
Papeterie de Boussières : du sur-mesure de qualité
4/04/13
Lundi 25 mars dernier, j’ai passé l’après-midi dans la commune de Boussières, à la rencontre du maire et d’un artisan horloger récemment installé. J’ai également pu visite la papeterie Zuber-Rieder, dont chacun peut apercevoir la grande cheminée depuis la route départementale. Comme je le fais régulièrement, ces visites d’entreprises, d’associations, de structures me permettent de connaître plus finement encore le territoire, ses atouts, les préoccupations de ses acteurs.
Fondée à la fin du XIXème siècle par le groupe alsacien Zuber-Rieder, la fabrique de papier a su s’adapter à un marché qui a beaucoup évolué en 150 ans pour être aujourd’hui une référence à rayonnement mondial en matière de conception et de réalisation de papier haut de gamme.
S’appuyant sur le savoir-faire de ses employés et une volonté d’innovation soucieuse de l’environnement, la papeterie Zuber-Rieder, après un dépôt de bilan en 1995, a mis en place un plan de relance efficace. Afin de réaliser les investissements nécessaires, les actionnaires ont accepté de ne percevoir aucune rémunération de leur capital depuis 2003. L’implication de tous a permis la sauvegarde d’environ 90 emplois, et l’établissement, à présent, propose à ses clients des produits sur-mesure. Ce ne sont plus des cahiers d’écoliers qui sont désormais fabriqués à Boussières mais des emballages de produits de luxe ou des étiquettes de grands crus pour une production destinée à 76% à l’export.
Depuis 2009, la papeterie a mis au point un papier 100 % écologique issu des résidus de canne à sucre (la bagasse) mélangés à des fibres de chanvre et de lin. En utilisant des sous-produits issus de plantes annuelles ne nécessitant ni pesticide ni irrigation et en économisant environ 10 % d’énergie par rapport à la fabrication d’un papier traditionnel, l’entreprise s’inscrit dans une démarche d’éco-conception avec une gestion raisonnée des ressources qui a déjà su séduire les professionnels de la cosmétique bio.
Visite : la Literie Bonnet ne s’endort pas sur ses lauriers
21/11/12
Auparavant installée rue Jacquard à Besançon, la Literie Bonnet a déménagé il y a un peu plus d’un an pour rejoindre ses nouveaux locaux, deux fois plus vastes, sur la zone de l’Echange à Vaux-les-Prés, au niveau de l’échangeur d’autoroute. Outre la meilleure fonctionnalité des lieux, c’est un placement stratégique pour la visibilité.
Avec 8 employés, l’entreprise que j’ai visitée lundi, dirigée par Marc Rognon, excelle dans la fabrication de literie haut de gamme pour les particuliers, l’hôtellerie… Présente dans de nombreux salons professionnels, la manufacture observe encore une bonne dynamique de marché, même si la crise conduit à reporter les achats et à décaler les projets. Mais elle dispose d’une arme : la diversification de ses produits, l’adaption aux commandes très particulières et sur-mesure, le savoir faire. D’autant que pour se faire connaître et progresser sur ses marchés, la Literie Bonnet ne dépense pas d’importantes sommes en marketing et publicité. Outre les salons professionnels, elle mise sur le bouche à oreille, y compris chez les particuliers.
La production totale est de 1200 matelas environ par an, un volume comparable à celui d’une grand marque standard en quelques jours. La manufacture réalise 85 % de son chiffre d’affaires en France, et les 15 % restant à l’étranger, principalement en Suisse.
Visite du Moulin d’Avanne : fabrication d’aliments du bétail et innovation
16/11/12
Ce vendredi 16 novembre, j’ai souhaité visiter l’entreprise Chays, et plus particulièrement le site bien connu du Moulin d’Avanne, au cœur du village. Créée en 1896, cette entreprise est spécialisée dans l’agro-fourniture, avec deux sites principaux. Le premier à Vercel, berceau de la société, pour l’activité machines agricoles et le siège administratif. Le second à Avanne-Aveney avec le rachat en 2007 au groupe Evialys, du Moulin d’Avanne, pour la fabrication d’aliments pour animaux.
Les dirigeants, Jean-Luc et Philippe Chays, m’ont présenté en détail l’entreprise et les différentes étapes de la production d’aliments pour bétail. C’est un domaine extrêmement technique, dans lequel de nombreux paramètres entrent en ligne de compte : les qualités nutritionnelles, la quantité de fibre, les graisses, le niveau des oméga 3 et des oméga 6… Le « régime alimentaire » des animaux, qu’il s’agisse de vache, de porcs, de poules, est complexe et étudié sur mesure pour correspondre aux besoins des éleveurs, aux objectifs de production.
Entreprise privée, le Moulin d’Avanne achète une grande partie de ses matières premières que sont le maïs ou le blé, dans la région auprès des producteurs pour ensuite les transformer en aliments et les commercialiser dans toute la Franche-Comté.
Groupe Simonin : une entreprise qui ne manque pas de ressort
21/10/12
Vendredi 19 octobre, j’ai eu le plaisir de découvrir le groupe Simonin en visitant l’usine siège de l’entreprise, à Beure. Bertrand Simonin, le directeur général, a pu me présenter en détail l’activité, les méthodes de production et les questions actuelles de cette entreprise familiale créée par son arrière-grand-père en 1929 pour produire des ressorts pour l’industrie horlogère.
Avec la crise de l’horlogerie dans les années 1980, l’entreprise a dû se diversifier au fil des années, en s’appuyant sur son savoir-faire. Aujourd’hui, elle est spécialisée dans la fabrication de pièces métalliques, plastiques et électroniques : autant de composants qui rentrent ensuite dans la conception de voitures, d’appareils électroniques ou électro-ménagers… L’activité est donc exclusivement en sous-traitance. Le groupe Simonin compte environ 500 clients, dont une partie à l’étranger. Certains sont importants : PSA, Valéo, Faurécia Schneider électrique, etc. Il réalise 47 M€ de chiffre d’affaires, dont 50 % pour le secteur automobile et 20 % pour l’automatique de la maison. Ce chiffre d’affaires est essentiellement réalisé en France (85 %) et dans une moindre mesure dans le reste de l’Europe (11 %).
Le siège de l’entreprise, à Beure, compte environ 120 salariés. La diversification des activités a conduit l’entreprise à être implantée également à Saône (injection plastique, 50 salariés), à Saint-Vit, en Bretagne, et enfin au Maroc près de Casablanca. En tout, l’entreprise compte 450 salariés, dont 200 environ dans le Doubs.