Dans le cadre des Primaires citoyennes et du second tour qui aura lieu ce dimanche 16 octobre de 9h à 19h dans toute la France, je vous invite à prendre connaissance de la réponse de Gérard Filoche, inspecteur du travail, membre du Conseil national du Parti socialiste, à la lettre ouverte adressée par Arnaud Montebourg à Martine Aubry et François Hollande.

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Gérard FilocheCher Arnaud,

Je viens de découvrir ta lettre ouverte à Martine Aubry et à François Hollande.

Je ne résiste pas à te répondre en direct, à mon niveau militant. Après tout, c’est cette démocratie que tu souhaites, à juste raison.

Assurément, le PS doit être le parti des salariés, pas celui de l’élite dominante. À l’occasion de la terrible crise que nous impose la finance, non seulement nous ne voulons pas payer une « dette » qui n’est pas la nôtre, mais nous voulons changer le système qui l’a produit, qui faillit, et non pas le replâtrer.

Pour cela nous devons répondre aux préoccupations immédiates, élémentaires, vitales de nos concitoyens. Et il nous semble qu’il faut prendre les choses par le bon bout en partant du vécu quotidien. C’est ce qui nous étonne dans tes questions à Martine Aubry et à François Hollande : tu n’interroges ni sur la hausse des salaires, ni sur la retraite à 60 ans, ni sur le retour à l’emploi, ni sur la durée et le droit du travail, ni sur la protection sociale, la santé et l’école.

Nous, c’est ce qui nous préoccupe le plus :

  • 1. Il y a eu 8 millions de manifestants l’an passé en défense de nos retraites, les lois Balladur, Fillon et Woerth ont été imposées brutalement, en 1993, 2003 et 2010 contre une majorité écrasante de 75 % de l’opinion, et elles échouent puisque la moyenne des annuités cotisées réelle des salariés a baissé en 15 ans de 37,5 à 36 annuités alors que les lois imposaient de passer de 37,5 annuités à 41,5. Le seul résultat est une forte baisse du niveau de pensions que nos concitoyens n’acceptent pas. Comme il y a ambiguïté dans notre parti à ce sujet, non pas sur le droit à partir à 60 ans, heureusement presque tout le monde le défend, mais sur les annuités, le niveau, la pénibilité, on pensait que tu interrogerais François Hollande et Martine Aubry là-dessus. Il n’y a pas que l’allongement de l’espérance de vie qui compte comme paramètre, mais la réalité du chômage grandissant des jeunes et des « seniors ».
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