Vendredi 20 mars, j’ai participé à Yverdon-les-Bains, à la journée de clôture du projet FARAH (Femmes en Agriculture : Responsables et Autonomes en complémentarité avec les Hommes), un programme de coopération territoriale franco-suisse 2012-2015, dans le cadre des fonds INTERREG, mené côté français par TRAME (centre de ressources agricole et rural) et côté suisse par Agridea (développement de l’agriculture et de l’espace rural). L’après-midi, la table ronde lors de laquelle je suis intervenue avait pour thème « L’égalité homme-femme : au-delà des lois ».
Le projet FARAH constitue à mon sens une démarche particulièrement intéressante et innovante. Il part du constat que les femmes jouent un grand rôle dans le secteur agricole, en France comme en Suisse. Mais elles souffrent d’un manque de visibilité, tant au niveau de l’exploitation que des instances représentatives agricoles. Quelques chiffres et faits en témoignent :
- 5 500 femmes participent à l’activité agricole en Franche-Comté (28 % des actifs agricoles permanents) et 61 300 en Suisse (37 % des actifs agricoles permanents)
- 19 % des chefs d’exploitations ou coexploitants sont des femmes en Franche-Comté, contre seulement 5 % en Suisse, où les femmes ne bénéficient pas d’un statut aussi étoffé qu’en France
- Les femmes sont moins présentes dans les organisations techniques et spécialisées, et davantage dans les organisations économiques et sociales
- Peu de femmes occupent des postes clés, surtout quand les responsabilités s’éloignent du local, tant en Franche-Comté qu’en Suisse
Pourtant, bien souvent, les femmes endossent le rôle d’intermédiaire entre différents secteurs de la population : famille, associations, activités hors exploitation, tourisme…, ce qui les conduit à bénéficier d’un « capital social » supérieur et plus varié que les hommes.
Pour des raisons économiques, les femmes conservent de plus en plus souvent un emploi à l’extérieur de l’exploitation agricole ou s’engagent dans la diversification, ce qui se traduit de fait par une surcharge de travail dans la mesure où elles ne sont pas soulagées dans la même proportion de leurs activités « traditionnelles » (tâches domestiques, familiales…).