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Commémoration de la guerre d’Algérie : le message de Kader Arif
19/03/13
A l’occasion de la journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, Kader Arif, ministre délégué chargé des Anciens combattants, a fait parvenir un message, qui a été lu lors de chacune des cérémonies, organisées pour la première fois officiellement le 19 mars. Un message de rassemblement.
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« En cette journée nationale de commémoration, la Nation rend hommage à tous les « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie.
Le retour sur cette mémoire douloureuse, du fait de la commémoration cette année du 50ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, donne à cette célébration un relief particulier.
Les drames personnels vécus par les acteurs multiples de ce conflit, propulsés dans une guerre d’une violence extrême par son impact sur les chairs comme sur les mémoires, sont rappelés avec une actualité qui interroge et interpelle.
Cinquante ans, c’était jadis la durée de deux générations. Combien de temps faudra-t-il encore pour cette période commune à l’histoire du peuple français et du peuple algérien soit regardée avec lucidité, franchise, sans repentance et dans un réel souci d’apaisement ?
La guerre d’Algérie a profondément et durablement divisé les opinions publiques, déchiré les familles. Tous, soldats de métier ou du contingent, harkis, « pieds-noirs », ont conservé de ce terrible conflit non seulement une peine et une douleur réelles, mais aussi un goût d’amertume, nourri par l’incompréhension.
Certains ont voulu tourner la page, d’autres se sont ancrés dans leurs souvenirs, beaucoup enfin n’ont jamais pu trouver les mots pour exprimer l’indicible. Si les cicatrices incrustées dans les chairs se soignent avec le temps, les blessures qui traversent les mémoires sont plus longues à guérir.
Commémoration de la guerre d’Algérie : la reconnaissance du 19 mars 1962
9/11/12
Hier, le Sénat a adopté la proposition de loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
Plus de dix ans après son adoption par l’Assemblée nationale, cette décision achève la reconnaissance des sacrifices consentis par tous ceux qui ont perdu la vie durant la guerre d’Algérie.
Je tiens à saluer ce choix historique et symbolique très significatif qui doit servir de point d’appui pour la mémoire et l’histoire car l’oubli et le déni ne font qu’aggraver le ressentiment et la haine.
Je sais que cette question suscite le débat dans le monde des anciens combattants et dans la société. Il ne s’agit pas ici de blesser les uns ou les autres et encore moins de nier la réalité historique complexe de cette guerre douloureuse.
Le 19 mars 1962, date des Accords d’Evian instaurant le cessez-le-feu, ne marque certes pas la fin de la guerre. Des combats, des actes et des crimes tragiques ont également été commis après ces accords. Il n’en demeure pas moins qu’ils signent le tournant historique de cette guerre qui ne disait pas son nom. Il est essentiel de reconnaître la souffrance de certains, en particulier les rapatriés et les harkis, mais aussi d’assurer la transmission aux générations futures du souvenir de ces années de guerre et de leurs dizaines de milliers de victimes. Nos valeurs républicaines et humanistes doivent nous encourager à poursuivre le chemin de la réconciliation.
La guerre d’Algérie a droit à une date historique de mémoire, ce qui n’était pas le cas du 5 décembre, jour sans autre signification que l’inauguration d’un monument de commémoration par Jacques Chirac en 2002. Cette guerre longtemps restée sans nom ne devait pas rester sans fin.