Retraites : mon intervention en séance pour soutenir un amendement
Mardi 8 octobre 2013, je suis intervenue en séance lors de l’examen du projet de loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraite, pour défendre l’amendement n°2536 que j’ai déposé et signé avec d’autres collègues, concernant la demande d’un rapport pour étudier la possibilité d’un retour de 67 à 65 ans pour l’âge de départ en retraite à taux plein. L’amendement identique (n°1537 rect) de Catherine Coutelle, présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, a été voté à l’issue de cette discussion commune.
Voici la vidéo de mon intervention et des échanges qui ont suivi, jusqu’au vote, ainsi que le verbatim.
Amendement - Réforme des retraites par barbara-romagnan
Mon amendement a le même but : étudier l’opportunité de ramener l’âge de départ en retraite de soixante-sept à soixante-cinq ans à travers un rapport, comme Catherine Coutelle vient de le dire. Certes, on ne peut pas encore mesurer les effets du passage de soixante-cinq à soixante-sept ans, pour autant on sait que cette mesure affecte principalement les assurés aux carrières courtes marquées par des interruptions d’activité, c’est-à-dire principalement principalement les femmes.
Or, l’âge moyen de départ à la retraite des femmes est déjà plus tardif que celui des hommes. Et malgré le fait qu’elles travaillent plus longtemps, elles sont encore 40 % à ne pouvoir partir à la retraite à taux plein, alors que c’est le cas de seulement 23 % des hommes. Il y a risque d’accroître encore cet écart. Des études montrent également qu’entre 2005 et 2011, les années de vie sans incapacité à soixante-cinq ans ont baissé de 0,2 an pour les femmes, ce qui ramène cette grandeur à 8,6 ans. On peut dire que ce n’est pas beaucoup, mais ce n’est pas une évolution positive. Ce décalage a pour conséquence de diminuer les années de retraite en bonne santé, particulièrement pour les femmes.
J’insiste sur ce point que si elles ont des carrières hachées, sont moins bien rémunérées et ont des retraites plus faibles, c’est parce qu’elles interrompent leur carrière, de façon temporaire ou totale, pour s’occuper des enfants : certes des leurs, mais ce sont aussi ceux des hommes, qui pendant ce temps vont au travail. Je ne dis pas que c’est facile, mais ils poursuivent leur carrière professionnelle et cotisent. Et ces enfants sont aussi ceux de la société, qui vont permettre plus tard de payer les retraites. Il serait juste de pouvoir mesurer les choses correctement pour étudier l’opportunité de revenir à l’âge limite de soixante-cinq ans.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 9 octobre 2013 à 12 h 13, et placée dans Affaires sociales. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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about 1 year ago
Merci, Barbara de continuer sans relâche la longue lutte pour les femmes
about 1 year ago
Vous voyez bien que vos richissimes ministres ne sont pas de gauche
about 1 year ago
Bravo pour votre dernier vote