« Folie », « Cadeau électoral », « Affaire extrêmement grave »… Que n’a-t-on pas entendu de la part de la droite sur le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans ? Jean-François Copé, Valérie Pécresse et leurs comparses sont pourtant bien mal placés pour donner aujourd’hui des leçons de bonne gestion. Ce sont eux qui, entre 2007 et 2012, ont alourdi la dette française de plus de 500 milliards d’euros.

« La faute à la crise » diront-ils… Mais la crise n’explique pas tout. Qui a voté en 2007 le bouclier fiscal via la loi TEPA ? Qui a voté en en 2009 la baisse de la TVA dans la restauration, avec des résultats très peu convaincants sur l’emploi ? Et qui a voté en 2011 la hausse du seuil d’entrée dans l’Impôt de Solidarité sur la Fortune ? Nicolas Sarkozy, François Fillon, et tous ceux qui ont prétendu « parler au peuple » durant les élections présidentielles, ont amputé de plusieurs millions d’euros les recettes budgétaires de l’Etat, favorisant au passage uniquement les plus fortunés.

Justice sociale

La mesure prise aujourd’hui par la gauche a certes un coût. Mais un coût justifié par une double nécessité sociale… En premier lieu, cette décision revient sur une injustice criante : avec le passage progressif de la retraite à 62 ans, les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et ne bénéficiant pas du dispositif « carrière longue » se retrouvaient dans la situation de cotiser plus longtemps que les 41,5 années légales ! En second lieu, ces personnes sont bien souvent celles qui ont effectué les métiers les plus physiques et les plus pénibles. Il est ainsi parfaitement normal qu’elles n’en fassent pas davantage que les autres.

Du reste, comme candidat et comme Président de la République, François Hollande n’a jamais fait mystère de la manière de financer cette réforme. Celle-ci sera payée par une augmentation de 0,5% en cinq ans des cotisations sociales et patronales. Un coût collectif parfaitement acceptable pour permettre à celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt de bénéficier du même droit à la retraite que les autres.