Retour sur la conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale
Les 10 et 11 décembre dernier, était organisée une conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Plusieurs associations, des experts spécialisés sur ces questions et des personnes touchées directement par la précarité, étaient réunis autour de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, et de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, afin de présenter leurs travaux et recommandations.
Jean-Marc Ayrault a clôturé ces deux journées d’étude par un discours, dont je veux vous présenter les principaux éléments.
Les propositions annoncées sont élaborées à partir des rapports remis pour cette occasion. Mais avant de présenter la feuille de route qu’il entend mettre en œuvre, le Premier Ministre s’est arrêté un instant sur la gravité du contexte social.
Le pourcentage de personnes en situation de pauvreté est passé de 12,9 % en 2002 à 14,1 % en 2010, de plus en plus de jeunes sont sans qualification et sans emplois, 2, 7 millions d’enfants pauvre en 2010 dans notre pays, les familles qui ne parviennent plus à se chauffer, à se nourrir décemment, à se loger… Et dans le même temps, une société moins solidaire en 2012 qu’elle ne l’était il y a 10 ans et qui affiche cynisme et stigmatisation à l’égard des populations les plus pauvres.
Jean-Marc Ayrault s’est engagé auprès de Marie-Arlette Carlotti pour travailler à renverser ces deux tendances. Aussi, pour enrayer la multiplication des situations de précarité et favoriser une société solidaire, il a proposé 5 axes d’action :
- Revaloriser et réformer le RSA. Le RSA socle ne représente aujourd’hui plus que 43% du salaire minimum alors que le RMI s’élevait jusqu’en 2002 à 50 % du SMIC. Le 1er ministre s’est ainsi engagé à augmenter le RSA socle de 10% d’ici à 2017 avec une première revalorisation dès la rentrée 2013. L’objectif affiché est d’ici 10 ans un retour à son niveau d’origine de 50%.
- Aider les jeunes en grande difficulté d’insertion. Jean-Marc Ayrault a annoncé la mise en place d’une « garantie jeune ». Celle-ci permettra au jeune à la fois un accompagnement conséquent vers l’accès à l’emploi et des ressources d’un niveau équivalent au RSA. Ce dispositif sera lancé dès 2013 dans 10 départements pilotes et devrait concerner à terme 100 000 jeunes par an. Je me réjouis particulièrement d’un tel mécanisme, qui constitue une des mesures annoncées les plus audacieuses proposées depuis bien longtemps à destination des jeunes sans qualification.
- Soutenir les familles précaires. Pour cela, le Premier Ministre a indiqué que l’accès aux crèches et à la cantine scolaire serait facilité, que le plafond de la CMU complémentaire serait révisé pour permettre à 500 000 personnes supplémentaires d’en bénéficier et que les allocations à destination des familles monoparentales seront augmentées.
- Faciliter l’accès au logement. Au-delà de l’engagement du gouvernement de construction de 150 000 logements sociaux par an, il est annoncé la création de 4 000 places de CADA (centre d’accueil de demandeurs d’asile) et 4000 places d’hébergement, ainsi qu’une réflexion sur les modalités d’une garantie universelle des risques locatifs.
- Réformer la gouvernance de l’action sociale. L’idée serait de permettre aux personnes en situation de précarité d’être davantage associées à l’élaboration des politiques sociales qui leurs sont destinées.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 17 décembre 2012 à 18 h 08, et placée dans Affaires sociales. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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