Réforme de l’éducation prioritaire : des mesures pour une école plus juste
Avec l’objectif de réduire à 10 % les écarts de maîtrise des compétences entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a annoncé ce jeudi 16 janvier les mesures qui vont être mises en place dans le cadre des engagements pris dans la loi d’orientation pour la refondation de l’école, pour donner à l’éducation prioritaire les moyens de sa réussite.
Ainsi, 1 000 réseaux d’éducation prioritaire (REP) vont-ils être créés, dont 350 regrouperont les situations les plus difficiles (REP+).
Pratiques pédagogiques innovantes, enseignants valorisés et environnement scolaire propice aux apprentissages sont les 3 axes de cette refonte de la politique de l’éducation prioritaire.
La scolarisation des enfants de moins de 3 ans sera assurée dans chaque REP avec un objectif de scolarisation de 30 % à la fin du quinquennat, pour favoriser la réussite des enfants dont la famille est éloignée de la culture scolaire. À l’école élémentaire, le dispositif « plus de maîtres que de classes » sera étendu dans chacune des 7 000 écoles de l’éducation prioritaire pour réduire les inégalités en apportant une aide renforcée aux populations scolaires les plus fragiles en particulier au CP et au CE1. Grâce au recrutement d’assistants d’éducation, les élèves de 6ème des collèges de l’éducation prioritaire seront pris en charge jusqu’à 16h30 : ils bénéficieront d’activités pédagogiques et éducatives visant à développer leur autonomie dans leur travail personnel. Enfin, des internats de proximité vont être développés pour permettre aux élèves n’ayant pas de conditions optimales de réussite scolaire à domicile de pouvoir y être accueillis.
Parce que les enseignants de l’éducation prioritaire ont des besoins particuliers et pour favoriser la stabilité des équipes éducatives, les indemnités d’exercice spécifiques vont être substantiellement revalorisées. Au-delà de cette revalorisation, leur temps de travail sera adapté avec une décharge horaire de leur service d’enseignement qui se traduira par 1h30 de cours en moins à assurer pour les professeurs certifiés au collège et neuf jours libérés par an pour les professeurs des écoles pour favoriser le travail collectif de l’équipe éducative, le suivi des élèves et les rencontres avec les familles, qui améliorent la qualité de la relation entre l’institution scolaire et les parents . Dans les réseaux les plus difficiles, 3 journées de formation leur seront par ailleurs proposées.
Enfin, afin de créer un environnement scolaire propice aux apprentissages, les réseaux établiront des projets pérennes basés sur un référentiel des meilleures pratiques recensées reconnues comme principaux leviers de la réussite des élèves. 500 assistants de prévention et de sécurité (APS) supplémentaires seront recrutés pour prévenir les violences scolaires. Un infirmier scolaire, spécifiquement dédié aux écoles, sera affecté dans chaque réseau ainsi qu’un assistant social dans les réseaux les plus difficiles.
Créée il y a 30 ans, force est de constater que l’éducation prioritaire n’a pas permis de gommer les inégalités sociales ni d’améliorer sensiblement les conditions de réussite et d’égalité des chances des élèves concernés. Il est donc nécessaire et même indispensable de procéder à une refonte en profondeur, issue des conclusions des Assises de l’éducation prioritaire.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 17 janvier 2014 à 12 h 42, et placée dans Culture et éducation. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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