Plan cancer 2014-2019 : guérir, rechercher, vivre et prévenir
« Donner les mêmes chances à tous, partout en France, de guérir du cancer » : c’est l’ambition du 3e plan Cancer présenté par le président de la République, François Hollande, le 4 février dernier.
Si aujourd’hui un cancer sur deux est guéri, on estime encore à 150 000 le nombre de personnes qui décèdent chaque année de la maladie. Tous les ans, 355 000 de nos concitoyens apprennent qu’ils sont atteints d’un cancer.
Cette dure réalité est accentuée par le fait que la France est un des pays d’Europe de l’Ouest où les inégalités sociales de mortalité par cancer sont les plus importantes. En effet, le risque de décéder d’un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres. Ces inégalités concernent aussi bien le dépistage, l’accès aux traitements, la vie pendant et après le cancer, que l’exposition aux risques notamment le tabac, l’une des cibles principales du plan.
C’est pourquoi ce nouveau Plan cancer marque un tournant dans la lutte contre les inégalités et les pertes de chance, grâce à 4 priorités :
- Guérir plus de malades
- Donner plus de moyens à la recherche fondamentale et à la recherche clinique
- Améliorer la vie des malades pendant et après le cancer
- Faire de la prévention une priorité pour réduire le nombre de cancers aux causes évitables (40 % du total des décès dus au cancer tiennent à des facteurs de risques évitables : 44 000 décès sont liés au tabac, 15 000 à l’alcool, 2 300 à l’obésité et 1 000 à l’exposition solaire)
L’ambition première du Plan, doté de 1,5 milliard d’euros dont près de la moitié financera des mesures nouvelles, est de guérir plus de personnes malades, en favorisant des diagnostics précoces et en garantissant l’accès de tous à une médecine de qualité. La lutte contre les inégalités en santé est au cœur des mesures nouvelles de prévention et de dépistage : les personnes les plus modestes bénéficieront d’un accès gratuit sans avance de frais au dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal, deux des cancers les plus fréquents respectivement chez la femme et chez l’homme. Par ailleurs, pour corriger les disparités dans l’accès aux soins entre les régions, le plan prévoit d’ici à 2019 de réduire le délai moyen d’attente pour un examen d’IRM de 27 à 20 jours : une enveloppe de 15 millions d’euros sera affectée aux régions sous-équipées. Au-delà de l’amélioration des soins et des pratiques médicales, le Plan cancer propose une prise en charge globale de la personne dans le cadre d’un parcours de soins coordonné.
Il créé aussi les outils pour conduire un combat pour la vie, en permettant aux personnes qui sont frappées ou qui ont été frappées par le cancer de poursuivre leur scolarité, de bénéficier d’aménagements dans leur vie professionnelle ou dans leur accès à l’emploi et de simplement conserver ou retrouver les conditions d’une vie normale. Ce combat pour la vie se mène pendant et après le cancer. Ce plan entend lutter contre tout ce qui pourrait ramener ceux qui ont vaincu la maladie à leur statut d’ancien malade. A ce titre, le Plan institue un véritable « droit à l’oubli » dans l’accès à l’emprunt pour les malades guéris : avant la fin 2015, les personnes qui ont eu un cancer dans l’enfance ou l’adolescence, ainsi que les anciens malades dont les données scientifiques confirment la guérison n’auront plus à déclarer qu’ils ont eu un cancer.
Le Plan entend également marquer un pas décisif pour faire reculer le tabagisme, responsable à lui seul de près d’un tiers des décès par cancer. C’est pourquoi la présentation du Plan cancer s’accompagne du lancement d’un Programme national de réduction du tabagisme, destiné à dissuader l’entrée dans le tabac, notamment des jeunes, et à aider les fumeurs à s’arrêter. Son contenu sera présenté par la ministre des affaires sociales et de la santé d’ici cet été.
Enfin, il investit dans la médecine personnalisée et la recherche comme levier majeur de la lutte contre les cancers, afin d’accélérer les progrès et l’innovation au bénéfice des malades. Ainsi, un programme unique au monde par son ampleur prévoit à terme le séquençage de l’ensemble des cancers : de 10 000 tumeurs analysées en 2015, on passera à 60 000 en 2018. Ce programme sera doté de 60 millions d’euros sur la durée du plan.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 20 février 2014 à 10 h 37, et placée dans Affaires sociales. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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