PISA : une étude qui nous engage à poursuivre la refondation de l’Ecole
Depuis ce début de semaine, une étude comparative PISA sur notre système éducatif fait grand bruit. Pourtant, elle constitue à la fois constat d’échec de la droite en confirmant les constats éducatifs posés depuis des années, mais également une motivation supplémentaire pour engager la seconde phase d’une réforme éducative dont l’urgente nécessité se trouve malheureusement démontrée.
Le poids des déterminismes sociaux dans les résultats scolaires n’a fait que s’aggraver en 10 ans. L’étude souligne que les inégalités se sont accrues entre 2003 et 2012. Qui oserait donc en rejeter la faute sur l’actuel gouvernement ? Ce n’est que le bilan malheureux de deux quinquennats de droite qui ont supprimé les IUFM, estimant inutile de former les enseignants, qui ont raccourci la semaine de cours pour les élèves en augmentant plus que de raison le nombre d’heure dans une même journée, qui ont consacré l’élitisme de leur politique éducative en supprimant la carte scolaire, piétinant la mixité sociale et laissant de côté les élèves les plus en difficultés. Bilan, les inégalités sociales ne sont pas corrigées par la réussite scolaire, bien au contraire quand on connaît le poids que l’on accord en France au diplôme dans la recherche d’un emploi. Les inégalités se creusent donc dès l’enfance.
Notre vision de la politique éducative se trouve donc confirmée. Elle montre que les systèmes les plus égalitaires, qui luttent le mieux contre les déterminismes sociaux et contre les écarts de niveau scolaires, sont souvent aussi les plus performants. Voilà ce vers quoi notre politique éducative doit tendre.
- Permettre à tous les élèves d’acquérir la même richesse de vocabulaire par une pédagogie différenciée, ce qui constitue la base de la lecture, la compréhension, mais également des capacités des enfants et futurs adultes à imaginer, à créer, à innover ;
- Supprimer les devoirs à la maison, source d’inégalités entre les enfants qui peuvent être aidés par leurs parents, et ceux qui ne le sont pas ;
- Favoriser la prise en charge publique des très jeunes enfants pour permettre aux parents, souvent aux jeunes mères, de reprendre un travail et de ne pas avoir à chercher de solution de garde privée, payante, et donc profondément inégalitaire ;
- Prendre enfin en considération l’intérêt des enfants et leurs rythmes chronobiologiques en refondant les rythmes scolaires.
Voilà tout l’intérêt de la réforme de Vincent Peillon, de la refondation de l’école de la République, qui vise à réduire les inégalités et à favoriser la réussite de tous.
Les moyens nouveaux sont concentrés sur les territoires où les élèves en ont le plus besoin grâce au dispositif « plus de maîtres que de classes », grâce à la scolarisation des moins de trois ans. Nous reconstruisons une formation professionnalisante, permettant aux nouveaux enseignants de rentrer progressivement dans leur métier. Enfin, les nouveaux rythmes scolaires qui ne constituaient d’une partie de la réforme, voient rappeler leur nécessité, pour permettre une matinée supplémentaire par semaine en classe, ainsi qu’un accès à de nouvelles activités pour les enfants, souvent gratuites. C’est d’abord pour ces enfants que cette réforme a été conçue. Nous serons donc là pour la poursuivre.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 5 décembre 2013 à 15 h 39, et placée dans Culture et éducation. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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about 1 year ago
quel regret de continuer dans un tel errements , une réforme bâclée qui ne changera rien du tout, une réforme à la solde de lobbies, comme la FCPE. une réforme qui va mettre à mal notre système éducatif et les finances publiques des petites communes, voir ne servir à rien pour les enfants. Oui une réforme est nécessaire, elle est demandée par les enseignants, sur le temps scolaire, sur les programmes, sur la nécessité de rétablir les fondamentaux et non pas augmenter les matières a enseigner à des enfants de 5à 7 ans. Une restructuration des apprentissages des enfants de 3 ans réalisés plus par des enseignants bac +5, mais par une catégorie de personnel formé sur la base de bac pro ou BTs petite enfance , et restructurer les CP en classe maximum 15 élèves en replaçant les professeur d’école dans niveaux des petites sections. Économie substantielle et meilleure scolarisation des CP
about 1 year ago
Il est là, le constat d’échec de deux quinquennats de droite qui a voulu tout à la fois s’attacher l’électorat enseignant, favoriser le tourisme et maintenir discretement mais sûrement, l’élitisme scolaro-scolaire favorable aux classes les plus aisées et pas du tout vitalisant économiquement, socialement et intelectuellement.
La réforme doit promouvoir tout à la fois : l’esprit de coopération, le plaisir des réalisations, l’esprit d’entreprendre, l’esprit critique et d’analyse (TP scientifiques et techniques, petits travaux d’enquête en histoire-géo), tout autant que l’acquisition des savoirs.
Sur la suppression des devoirs à la maison, je suis contre. Ces devoirs favorisent à mon sens l’autonomie, l’autodiscipline, la mémoire. L’enfant peut être content de réciter à ses parents sa récitation, l’en priver parce tous les enfants n’ont pas la chance d’avoir des parents présents pour lui le soir, c’est dommage.