L’Insee a publié mardi 9 septembre son enquête annuelle sur le niveau de vie des Français.

Il ressort de cette étude qu’en 2012, pour la France métropolitaine, le niveau de vie médian s’élève à 19 740 euros annuels ; soit une baisse de 1 % par rapport à 2011. Or cette baisse générale s’observe de manière plus marquée pour les plus modestes. Ainsi, les 10 % les plus modestes vivent avec revenu inférieur à 10 610 euros par an, soit moins de 885 euros par mois.

L’étude montre également qu’en 2012, la pauvreté a diminué et retrouve son niveau de 2010. Actuellement, 13,9 % de la population vivent en dessous de ce seuil, soit près de 8,5 millions de personnes, contre 8,7 millions en 2011. La fluctuation de ces taux montre le caractère souvent précaire des ressources, responsable chaque année de l’entrée ou de la sortie des ménages.

Le seuil de pauvreté, établi à 60 % du niveau de vie médian, s’élève à 987 euros par mois. Pour comparaison, pour une personne seule, le RSA dit « socle » s’élève à 475 euros, et l’allocation de solidarité pour personnes âgées à 777 euros. Ces montants, situés largement en dessous du seuil de pauvreté, sont en partie responsables de l’accroissement du degré de la pauvreté observée par les travaux de l’Insee. De fait, les écarts se creusent, en sorte que les personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont en 2012 plus éloignées de ce seuil que par le passé.

Par ailleurs, les taux de non-recours aux minima sociaux, (manque d’information, difficulté des procédures à entreprendre, …) expliquent également les cas de très grande pauvreté : le rapport de suivi du RSA estime que 36 % des allocataires potentiels du RSA socle ne touchent pas cette allocation. De même, 68% des bénéficiaires du RSA activité ne demandent pas à en bénéficier. Face à cette situation, je crois que nous devrions réfléchir à la mise en place de l’automaticité de ces droits, pour ne pas ajouter à la complexité de ces situations des difficultés administratives.

Rappelons que quand le taux de chômage est si élevé, l’immense majorité de ceux qui ne travaillent pas ne l’ont pas choisi et en souffrent. Ainsi, contrairement à certaines idées reçues, il y a surtout des personnes qui auraient droit à ces allocations et n’en bénéficient pas. Au-delà de la difficulté des démarches et de la crainte de la stigmatisation, cela nous montre, je crois, que leur souhait est avant tout de pouvoir vivre dignement de leur travail et non de recevoir des compléments parce leur situation ne leur permet pas l’autonomie financière.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude publiée par l’Insee en cliquant sur ce lien : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1513