Pauvreté des enfants dans les pays riches : le rapport alarmant de l’UNICEF
Le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF a rendu public un rapport intitulé « Les enfants de la récession. Impact de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les pays riches », classant les 41 pays les plus riches en fonction de l’évolution de la pauvreté des enfants entre 2008 et 2012. Selon le rapport, la situation des enfants vulnérables dans l’ensemble de l’Union Européenne et de l’OCDE s’est considérablement détériorée principalement du fait des pertes d’emplois, du sous-emploi des familles et des mesures d’austérités opérées par les gouvernements.
L’UNICEF dénombre 76,5 millions d’enfants pauvres en 2012. Ainsi, 2,6 millions d’enfants supplémentaires sont passés sous le seuil de pauvreté depuis 2008. Le déclin du bien-être des enfants est en réalité le fait de 23 pays sur les 41 avec de grandes variations selon les pays. En tête du tableau de classement de l’évolution de la pauvreté des enfants, figurent l’Irlande, la Croatie, la Lettonie, la Grèce et l’Islande. Ces pays ont connus une sévère aggravation du dénuement matériel après le début de la crise financière et économique mondiale. En revanche, c’est au Chili, en Pologne, en Australie et en Slovaquie que le taux de pauvreté des enfants a le plus diminué. La France se situe au 30ème rang avec une augmentation du taux de pauvreté des enfants de 3 points.
A partir de ces données, l’UNICEF établit un lien direct entre la détérioration des conditions économiques générales et le bien-être des enfants. En particulier, on constate que les politiques familiales et de protection sociale peuvent jouer un rôle majeur dans la baisse de la pauvreté. Il n’y a donc rien d’inexorable. La politique menée peut changer la situation des enfants. Ainsi, la Pologne, où le taux de pauvreté est passé entre 2008 et 2012 de 22.4% à 14.5%, a mis en place un certain nombre de réformes modestes telles que l’allègement fiscal pour les familles ayant plus de deux enfants ou encore l’augmentation des allocations familiales.
Si le rapport constate que dans certains pays les institutions et programmes publics ont réussi à préserver les droits fondamentaux des enfants, l’UNICEF incite néanmoins les gouvernements à s’engager sans équivoque dans l’éradication de la pauvreté des enfants en renforçant les stratégies de protection, faute de quoi les enfants continueront à ressentir les effets de la crise et s’encreront dans l’exclusion.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 17 novembre 2014 à 10 h 34, et placée dans International. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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