Lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier à l’Elysée, François Hollande est revenu sur les six premiers mois de son mandat et a tiré un premier bilan des principales mesures.
Je voudrais saluer ce bilan. En six mois, la gauche a amorcé le changement qu’elle avait promis, qu’il s’agisse de la justice, de l’éducation ou encore de la façon d’exercer le pouvoir. Les lendemains de victoires font souvent oublier contre qui l’on a gagné. Il y a six mois, nous terminions un quinquennat marqué par des manquements graves aux pratiques républicaines et par des divisions profondes des Français, éventuellement attisées par les ministres eux-mêmes. Les lendemains de victoire sont généralement marqués par les doutes, voire les inquiétudes, et ce revers est bien naturel, car l’on ne s’expose à décevoir que si l’on exerce le pouvoir. De ce point de vue-la également, l’action de François Hollande est à saluer.
En matière de politique européenne tout d’abord, le Président est parvenu à infléchir la tendance de la dernière décennie ; c’est un premier pas, trop timide peut-être mais un premier pas quand-même, vers une Europe au service de ces citoyens et non pas de ses marchés. Loin s’en faut pour que les mesures soient suffisantes, et je n’ai pas caché mon scepticisme en votant contre le TSCG, mais il s’agit d’un progrès, et tout progrès est bon à prendre.
En matière de justice sociale ensuite, le poids de l’effort fiscal s’est déplacé de manière significative, garantissant que l’impératif de réduction des déficits ne remette pas en cause les principes de solidarité et d’équité. Les six derniers mois ont été marqués par une opposition nette aux politiques conservatrices consistant à réduire les déficits au mépris des valeurs d’égalité et de partage. A l’inverse, les socialistes ont affirmé qu’il existe des dépenses impératives qui justifient l’endettement, car elles constituent un investissement décisif pour l’avenir : l’éducation, la santé, la recherche, etc.