Mes premières semaines à l’Assemblée nationale
Nous sommes tout juste un mois après cette belle soirée du dimanche 17 juin, qui a vu une majorité d’hommes et de femmes de gauche rejoindre les bancs de l’Assemblée nationale – une première depuis 1997 : un moment fort d’union de la gauche et des écologistes pour la victoire à Besançon et sa périphérie.
Depuis cette soirée du 17 juin, le programme a été très chargé entre l’installation, les formalités administratives, les élections et désignations au Palais Bourbon, les rencontres et rendez-vous, l’ouverture de la session parlementaire extraordinaire, le travail sur les premiers dossiers majeurs… D’autant que la campagne ne s’est pas arrêtée le 17 juin au soir. J’ai pris le temps de la terminer correctement, en remerciant par courrier toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette victoire, avec Gérard Galliot, mon suppléant. En effet, une campagne, ce n’est pas seulement une candidate en photo sur les affiches, c’est une équipe, une mobilisation collective, un élan qui demande pour beaucoup un investissement personnel fort, de la fatigue. C’était aussi le sens du moment convivial organisé le 30 juin avec Eric Alauzet, Michèle Besançon-De Wilde, Gérard Galliot et moi-même pour les deux circonscriptions de Besançon.
Aujourd’hui, je souhaite prendre le temps de revenir sur ces semaines, sur mes premières impressions et sur le travail d’ores et déjà engagé.
Mardi 19 juin, je me suis rendue à l’Assemblée nationale pour la première fois en tant que députée, avec forcément un peu de trac devant l’inconnu. J’ai été agréablement surprise par l’accueil qui m’a été réservé, tout comme à mes collègues. Le Palais Bourbon est une véritable ruche. Pour nous guider, le personnel, les huissiers sont nombreux, sympathiques, sans être obséquieux. Les accès sont, bien sûr, très contrôlés et le personnel apprend à connaître les nombreux nouveaux élus. Les contacts avec mes nouveaux collègues ont été plutôt faciles.
Le travail collectif a véritablement commencé le jeudi 21 juin et les jours suivants, que ce soit au niveau du groupe Socialiste, républicain et citoyens (SRC) dans lequel je siège avec 294 autres collègues, ou au niveau de l’ensemble des 577 députés. Ainsi, nous avons procédé à l’élection du Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, mais sans les voix des députés écologistes qui se sont abstenus, ce que je regrette. Nous avons également élu le président du groupe SRC, Bruno Le Roux, les questeurs (qui règlent le fonctionnement administratif et financier de la “maison” Assemblée nationale), les présidents des 8 commissions thématiques… Il y avait peu de place pour l’improvisation.
L’enseignement majeur que je tire de ces premiers moments, c’est qu’il est impératif d’anticiper au maximum le travail parce que les réunions sont nombreuses, parfois courtes. Pour intervenir et être utile, il est donc nécessaire de bien préparer en amont.
Durant les premiers jours, tous les députés ont dû émettre des vœux pour la commission thématique dans laquelle ils souhaitaient être inscrits. Pour ma part, j’ai rejoint la commission des affaires sociales, qui compte 74 membres. C’était mon premier choix, dans la suite logique des priorités que j’ai définies pendant la campagne électorale. Les champs de compétence de cette commission sont très larges et touchent de près le quotidien de toute la population. Beaucoup de travail nous attend. J’ai également fait le choix d’intégrer la délégation aux droits des femmes.
Mardi 26 juin, j’ai siégé pour la première fois officiellement dans l’hémicycle du Palais Bourbon pour l’élection du président. C’est un moment qui, pour moi, a été intimidant parce que nous avons été élus par nos concitoyens pour servir l’intérêt général pendant cette législature de 5 ans. Pour cette première séance, nous étions placés par ordre alphabétique. J’étais donc à côté de Bernard Roman, le député socialiste de la 1ère circonscription du Nord qui est désormais l’un des 3 questeurs. Ce jour-là, nous avions parmi nous notre collègue Olivier Ferrand, député des Bouches-du-Rhône et fondateur de Terra Nova. Sa disparition brutale le 30 juin a été un véritable choc. J’ai eu, à plusieurs reprises ces dernières années, l’occasion de le croiser et de discuter avec lui. Sa voix manque.
J’ai pris conscience, dès les premières séances, de l’aspect théâtral de l’hémicycle, avec ses postures et ses effets oratoires. Mais je n’oublie pas, qu’il s’agit d’un « théâtre à ciel ouvert », diffusé sur les chaînes télévisées, accessibles à l’ensemble des citoyens.
Quoi qu’il en soit, le travail a bel et bien commencé avec l’ouverture de la session extraordinaire le 3 juillet dernier et le discours de politique générale du Premier ministre auquel nous avons accordé notre confiance. Mes collègues socialistes et moi-même allons nous mobiliser fortement jusqu’à la fin du mois pour étudier les sujets inscrits à l’ordre du jour, réfléchir et travailler pour mettre en œuvre la politique nationale définie par François Hollande et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Pour ma part, je fournis un travail plus approfondi sur le projet de loi relatif au harcèlement sexuel dont je suis rapporteure pour avis au titre de la Commission des affaires sociales.
Chaque député représente une partie de nos concitoyens. Nous devons donc participer aux travaux de l’Assemblée nationale, nous renseigner et demander des avis de spécialistes si nécessaire, avoir des collaborateurs pour être au fait de ce qui se passe avant de nous exprimer et de voter en toute connaissance de cause.
J’organise donc mon travail entre l’Assemblée nationale, où je suis présente du mardi au jeudi, et notre circonscription le reste du temps. Ici, sur le terrain, j’ai pu me rendre dans une école de Planoise pour aborder les difficultés de l’Education nationale et la situation particulièrement délicate des emplois de vie scolaires (EVS), sujet sur lequel j’ai interrogé les services de l’Assemblée nationale, qui après avoir consulté les équipes ministérielles, ont pu apporter une réponse pertinente.
En matière de santé, j’ai rencontré le directeur du CHU afin d’échanger sur les réformes nécessaires et mon souhait que nous collaborions durant la législature sur les questions de santé. J’ai également échangé avec des syndicats du secteur de la santé ou encore avec le bâtonnier de Besançon sur les problématiques de Justice.
Je reçois de nombreuses sollicitations, réponds à un important volume de courriers, de félicitations, de demandes. Enfin, j’ai constitué l’équipe parlementaire qui travaillera avec moi.
La tâche est importante, elle est passionnante. Le changement que nos concitoyens attendent est d’ores et déjà en marche avec les premières mesures du gouvernement. Les parlementaires devront jouer tout leur rôle de législateur et de contrôle de l’action du gouvernement, dans le cadre de l’équilibre des pouvoirs prévu par la Constitution. J’y prendrai toute ma part.
Je ferai en sorte d’être une députée active, mobilisée et à l’écoute du terrain. J’aurai besoin, comme au cours des mois et des années précédentes, de vos conseils, de vos impressions et de votre expertise. Vous pouvez compter sur ma détermination et mon engagement.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 16 juillet 2012 à 20 h 19, et placée dans Politique. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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