Groupe Simonin : une entreprise qui ne manque pas de ressort
Vendredi 19 octobre, j’ai eu le plaisir de découvrir le groupe Simonin en visitant l’usine siège de l’entreprise, à Beure. Bertrand Simonin, le directeur général, a pu me présenter en détail l’activité, les méthodes de production et les questions actuelles de cette entreprise familiale créée par son arrière-grand-père en 1929 pour produire des ressorts pour l’industrie horlogère.
Avec la crise de l’horlogerie dans les années 1980, l’entreprise a dû se diversifier au fil des années, en s’appuyant sur son savoir-faire. Aujourd’hui, elle est spécialisée dans la fabrication de pièces métalliques, plastiques et électroniques : autant de composants qui rentrent ensuite dans la conception de voitures, d’appareils électroniques ou électro-ménagers… L’activité est donc exclusivement en sous-traitance. Le groupe Simonin compte environ 500 clients, dont une partie à l’étranger. Certains sont importants : PSA, Valéo, Faurécia Schneider électrique, etc. Il réalise 47 M€ de chiffre d’affaires, dont 50 % pour le secteur automobile et 20 % pour l’automatique de la maison. Ce chiffre d’affaires est essentiellement réalisé en France (85 %) et dans une moindre mesure dans le reste de l’Europe (11 %).
Le siège de l’entreprise, à Beure, compte environ 120 salariés. La diversification des activités a conduit l’entreprise à être implantée également à Saône (injection plastique, 50 salariés), à Saint-Vit, en Bretagne, et enfin au Maroc près de Casablanca. En tout, l’entreprise compte 450 salariés, dont 200 environ dans le Doubs.
Au-delà de la découverte passionnante de la production réalisée sur le site de Beure, nous avons pu aborder les sujets de préoccupation de l’entreprise, en présence de Stéphane Leclercq, déléguée général adjoint du Gimef (groupement français des industries transformatrices des métaux en feuilles). Nous avons pu partager deux constats. Le premier est que les grands groupes donneurs d’ordre, français y compris, exercent depuis une dizaine d’années une pression très forte sur leurs sous-traitants pour baisser les coûts de production et donc les inciter à délocaliser dans des pays à « bas coût ». Pour certains, il s’agit même quasiment d’une condition pour attribuer les marchés, alors qu’il arrive que les coûts soient équivalents en France. On est donc bien loin du patriotisme économique… Le second constat, connexe, est donc celui de la distorsion des coûts de production envers des pays comme la Chine, ceux de l’Europe de l’Est ou du Maghreb. Cette question de la « compétitivité » n’est pas seulement -et parfois même pas principalement- la question du coût du travail, d’autant qu’il serait socialement et économiquement dangereux de vouloir rivaliser avec le coût du travail dans ces pays. En revanche, il serait juste et logique que les productions réalisées hors de France et hors d’Europe, c’est-à-dire qui ne sont pas soumises aux mêmes règles sociales et environnementales, soient taxées lorsqu’elles arrivent. D’autres pays dans le monde le font. Nous ne devons pas rester désarmés.
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 21 octobre 2012 à 18 h 09, et placée dans Franche-Comté. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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about 2 years ago
« …il serait juste et logique que les productions réalisées hors de France et hors d’Europe, c’est-à-dire qui ne sont pas soumises aux mêmes règles sociales et environnementales, soient taxées lorsqu’elles arrivent. »
Oui, c’est pour ça que la TVA « sociale » devrait être mise en oeuvre depuis longtemps au lieu de servir de punchingball entre politiques assez inconséquents. Traiter les problèmes, voilà la seule priorité, qui n’empêche pas d’avoir des convictions, mais qui ne zappe pas la réalité.
about 2 years ago
Il ne faut pas confondre la « taxe sur les importations de produits fabriqués dans des pays ne respectant pas les mêmes standards que nous, et la « TVA sociale » qui n’aurait en rien résolu la question de la compétitivité et de la « concurrence déloyale » en matière de coût du travail et de respects de normes sociales et environnementales, puisqu’elle aurait pénaliser directement les consommateurs et se serait appliquée à tous les secteurs économiques, y compris ceux qui ne sont pas en concurrence avec les pays à bas coût…
about 2 years ago
La réponse de Barbara est claire …l’Europe ne peut accepter le dumping social mais la droite en Europe nous emmène dans le mur depuis plus d’une décénie d’où montée du national-populisme …
about 2 years ago
Désolé, mais, compte tenu notamment du principe de « déductibilité » de la TVA payée en « amont » et de sa non application aux exportations, la TVA (elle seule dans le carcan européen actuel…)peut jouer le rôle que vous dites souhaiter pour lutter contre le dumping économique et/ou social. (cf pour faire simple, Wikipedia ci-dessous:
« La TVA représente un avantage de compétitivité si on la substitue à des prélèvements portant sur la production. Un pays exporte alors en franchise des prélèvements sociaux alors que l’importateur a l’inconvénient d’appliquer la TVA sur un produit dont les coûts hors taxe comprennent les frais sociaux. Ce mécanisme est à la base du concept de « TVA sociale. »)
about 2 years ago
En outre, augmenter la TVA frappe le consommateur mais, une fois retirés les produits de première nécessité, lui laisse une marge de choix entre acheter ou non, tout de suite ou plus tard, en mobilisant ou non son épargne, etc…. Alors qu’une augmentation de la CSG affecte systématiquement tous ses revenus assujettis. Une réflexion approfondie et sans a priori de chapelle est nécessaire.
about 2 years ago
Bien dit : la CSG le seul impôt qui soit juste car basé sur tous le revenus du capital et du travail …des marges existent pour un vrai projet de société mais une bone partie du PS n’a pas changé de lunettes depuis les années 2000 …