De juillet à décembre, j’ai participé à une commission d’enquête, initiée par le groupe UDI, afin d’évaluer l’impact économique, financier, social et sociétal des politiques de réduction du temps de travail, en particulier les fameuses « 35 heures » mises en œuvre par les lois Aubry.

J’ai été élue par mes collègues députés, rapporteure de cette commission. J’ai pu ainsi auditionner près de 80 personnes, responsables d’administrations centrales, chefs d’entreprises, DRH, représentants syndicaux et patronaux, économistes, sociologues et professionnels du droit. J’ai également pu me déplacer sur le terrain, notamment dans un hôpital. Je me suis rendue à Berlin pendant 2 jours, pour rencontrer des représentants de salariés, du patronat, des fonctionnaires et des chefs d’entreprise allemands. Nos voisins européens allemands, on l’ignore souvent, ont été précurseurs en matière de réduction du temps de travail.

Ce travail, accompagné de lecture de nombreux ouvrages et de témoignages passionnants, m’a permis de dresser un bilan que je crois aussi objectif et dépassionné que possible.

J’en tire en conclusion, comme d’autres l’avaient fait avant moi, que cette politique a permis :

  • la plus grande création d’emplois depuis quarante ans,
  • une réduction du chômage que l’on n’a plus connue depuis,
  • un équilibre des comptes sociaux,
  • une dynamique dans la négociation sans équivalent depuis les lois Auroux
  • une amélioration de la vie de nombre de salariés
  • et enfin une partielle résorption des inégalités entre hommes et femmes.

Certes, le bénéfice du bilan doit être nuancé. C’est le cas dans certains secteurs, en particulier à l’hôpital, pour certains salariés peu qualifiés ou pour les salariés des petites entreprises de moins de 20 salariés qui n’ont pas bénéficié de ces mesures. Le forfait jour appliqué aux cadres pose également des questions.

Ce rapport n’a pas non plus la prétention de rendre compte de toutes les expériences particulières. Il voulait surtout, 15 ans après les passions excessives suscitées par le passage aux 35 heures, rendre justice à cette mesure phare de la gauche du gouvernement de Lionel Jospin.

Je souhaite aujourd’hui, à partir du bilan de cette réforme, réouvrir une perspective qui me semble pertinente dans le contexte actuel de croissance durablement ralentie et de chômage qui ne cesse d’augmenter. Je crois que la réduction du temps de travail constitue peut-être une partie de la solution à nos problèmes.

C’est pourquoi, je souhaite vous présenter les conclusions de l’enquête parlementaire et échanger avec vous au cours d’une soirée-débat :

Et si nous reparlions de la réduction du temps de travail ?

le vendredi 23 janvier à 19h30 au Petit Kursaal à Besançon

Pour élargir l’espace de notre réflexion, il m’a semblé intéressant d’inviter à cette soirée :

  • Margareta STEINRÜCKE, sociologue, coordinatrice allemande de l’initiative « réduire le temps de travail maintenant  » d’ATTAC-Allemagne
  • Denis CLERC, économiste et fondateur de la revue Alternatives économiques

Cette réunion est par ailleurs organisée avec la collaboration du collectif Roosevelt.