Perte d
’
autonomie et fin de vie
Les retraités sont sensibles aux problèmes liés à la fin de vie soit pour eux-mêmes soit pour leurs ascendants.
Quelle est votre position sur la fin de vi
e ? Euthanasie, accompagnement… ?
Je vous renvoie ci-
dessous à la chronique que j’ai publiée en février 2015 dans
L’Humanité
qui exprime ma réflexion personnelle sur ce sujet complexe.
« Pour que la fin de vie soit aussi la vie »
Comme tout le monde, je s
ouhaite que l’on permette à chacun de vivre et de mourir dans la dignité. Quant à savoir ce que signifie « mourir dans la dignité », c’est là
quelque chose de plus difficile à définir. En effet, cette question ne se résout pas à partir de la position que l
’on occupe sur l’échiquier politique. Il n’y a pas une réponse de gauche et une réponse de droite sur la fin de vie. Il n’y a pas non plus une opinion
progressiste et une autre qui serait réactionnaire ou moralisatrice. Il y a quelques
points que j’ai clar
ifiés pour moi-
même, d’autres qui sont plus difficiles.
Je crois essentiel que les directives anticipées aient un caractère contraignant, que les
décisions du malade soient respectées, que le patient soit bien au cœur du dispositif. Dans l’état actuel du droit, les directives anticipées ne s’imposent pas au corps
médical. Ce qui, de surcroît, lui fait porter une responsabilité considérable. Je crois
aussi crucial que l’on permette l’apaisement des souffrances par sédation profonde et continue jusqu’à la mor
t. Les projets de loi en discussion actuellement le prévoient tous les deux. Le débat porte sur le fait de savoir si, au-delà de la sédation profonde
et continue, il faut légaliser l’aide active à mourir.
Si la loi autorise l’aide active à mourir, comment
empêcher, surtout dans une société qui valorise la jeunesse, la performance, la rentabilité, que celles et ceux qui, vieux,
diminués, seuls, se sentant comme un poids pour les autres demandent à mourir ? Il
me semble que nous, la société, avons la responsabilité de les aider à vivre, non de les
confirmer dans l’idée qu’ils n’ont plus de raison d’être des vivants, que leur existence n’a plus de sens. Pour autant, si malgré tout, quelles qu’en soient les raisons, ses raisons, la personne demande à ce qu’on l’
aide à mourir, peut-être faut-il que la
possibilité existe, qu’on puisse lui dire que si vraiment c’est son choix, elle pourra le faire et qu’elle ne sera pas seule pour cela.
L’expérience belge montre que certains des malades qui avaient demandé une
eutha
nasie ont choisi de vivre jusqu’au bout quand cette demande avait été
accueillie, reconnue et prise en compte, quand ils avaient pu expliquer au personnel médical et à leurs proches les raisons de leur décision. Une grande part de ces demandes disparaît quand la personne est soulagée de ses souffrances et bien
entourée. Mais comment savoir ce que l’on choisira finalement quand on sera
personnellement confronté à ce choix pour soi-
même ou ses proches ?
Auparavant nous devenons de moins en moins autonomes. Quelles réponses pensez-vous apporter sur l
’
aménagement des logements ? Sur le financement de l
’
aide à domicile et/ou du financement des séjours en EPHAD ?
Différents dispositifs existent d’ores et déjà pour aider au financement de l’adaptation des logement
s au vieillissement, en particulier
avec des crédits de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) dans le cadre d’opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH), mais restent insuffisantes. Il