Michel Sapin, ministre du Travail, lors de la présentation des emplois d'avenirLe chômage de masse qui frappe prioritairement les jeunes depuis 30 ans est un désastre générationnel qui déshonore la République. Le Président de la République et le gouvernement en ont fait une priorité nationale, à laquelle je souscris totalement. Sa première concrétisation est la présentation en urgence au Parlement cette semaine du projet de loi créant les emplois d’avenir. C’est est un immense espoir pour les jeunes et leurs familles qui voient pour la première fois depuis dix ans s’ouvrir la porte du marché du travail, même s’il ne s’agit que d’une partie de la réponse à ce fléau du chômage des jeunes (le projet de 500 000 contrats de génération devrait être présenté en fin d’année).

La création des emplois d’avenir part d’un constat et de trois chiffres marquants :

  • 671 200 jeunes sont inscrits à Pôle emploi, soit 1 jeune sur 4
  • 500 000 jeunes sans diplôme sont actuellement sans emploi ou sans formation
  • 120 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme

Face à cela, nous prenons nos responsabilités. En 2013, ce sont déjà 100 000 emplois d’avenir créés, et 150 000 en 2014. C’est un engagement très important, à hauteur de 2,3 milliards d’euros pour financer ces emplois à temps plein en CDI ou CDD de 3 ans (ou 1 an renouvelable jusqu’à 3ans) dont 75 % de la rémunération (base SMIC) est prise en charge par l’Etat.

Les emplois d’avenir sont destinés en priorité aux jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, qui ont des difficultés particulières d’accès à l’emploi. Ils concernent particulièrement les jeunes qui vivent dans les zones urbaines ou rurales les plus marquées par le chômage. Le dispositif s’adresse également aux jeunes diplômés des zones sensibles qui se heurtent aux difficultés d’insertion professionnelle.

Ce projet est, à mon sens, particulièrement utile et urgent parce qu’il offre de réelles perspectives d’insertion durable dans l’emploi pour les jeunes. Les emplois d’avenir permettent de réussir une première expérience professionnelle et de donner une véritable qualification aux jeunes, dans des activités d’utilité sociale et des secteurs avec des perspectives de croissance et d’emplois : filières « vertes », secteurs social et médico-social, métiers d’aide aux personnes, etc.

Enfin, un autre signe positif de ce dispositif est donné dans la confiance accordée aux acteurs locaux pour mettre en oeuvre les emplois d’avenir. En effet, des « comités stratégiques de pilotage », associant les collectivités locales et les principaux acteurs économiques, auront pour mission de décliner le dispositif à l’échelle des territoires pour correspondre à la réalité des employeurs et des jeunes.

Plus d’informations

Assemblée nationale : dossier sur les emplois d’avenir et l’évolution du projet de loi

Ministère du Travail : la présentation du dispositif par Michel Sapin