Discours de François Hollande en ouverture de "Le 8 mars, c'est toute l'année"Jeudi soir, lors d’un discours en ouverture de la soirée « Le 8 mars, c’est toute l’année », à la Cité des Sciences et de l’Industrie, le Président de la République a donné les grandes orientations de la politique du Gouvernement en matière d’égalité femmes-hommes et de droits des femmes, en présence de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes.

Outre la création de ce ministère de plein exercice, qui est un symbole fort, François Hollande a rappelé qu’il a demandé au Gouvernement d’agir dans quatre directions :

1. La lutte contre le harcèlement sexuel : une nouvelle loi, la première du quinquennat, a d’ailleurs été adoptée à l’été 2012 à l’unanimité.

2. L’égalité au travail : elle est au cœur de toutes les négociations qui sont engagées. L’État prend ses responsabilités et applique effectivement les sanctions prévues par la loi de 2010 et qui faisait l’objet de trop de dérogations. L’urgence n’est pas de voter des lois, c’est de faire appliquer celles qui existent, notamment en matière d’égalité salariale : à poste égal, les femmes gagnent en moyenne 27 % de moins que les hommes.

3. Le droit d’accéder à la contraception, notamment pour les mineures : la majorité a voté la prise en charge à 100 % de la contraception et de l’IVG. De même, face aux interrogations de ces dernières mois sur certaines pilules, une nouvelle politique contraceptive sera annoncée à la fin du mois de mars avec, début juin, le lancement d’une grande campagne d’information sur la contraception.

4. L’apprentissage de l’égalité à l’école : parc que tout s’apprend, même l’égalité, c’est dès l’école que l’on doit combattre les inégalités. Le programme « Les ABCD de l’égalité » sera déployé dans 10 académies. Si cette expérimentation est concluante, son déploiement sera généralisé. Par ailleurs, il sera rappelé et consacré la mixité des métiers et des formations, notamment dans les filières d’apprentissage des métiers de l’industrie, les écoles d’ingénieurs, le bâtiment…

Au-delà du travail qui a d’ores et déjà été effectué et qui reste à poursuivre, une nouvelle étape à engager. C’est pourquoi un projet de loi cadre pour les femmes sera présenté au printemps 2013 par Najat Vallaud-Belkacem. Ce projet de loi visera trois objectifs principaux :

1. Mieux protéger les femmes contre les violences : notamment en inversant la charge de la preuve et en prévoyant l’éloignement du conjoint violent quand la femme le demande car il n’est pas normal que ce soit aujourd’hui la femme battue qui parte du domicile.

2. Lutter contre la précarité des femmes seules : les familles monoparentales sont très majoritairement des femmes qui élèvent seules leurs enfants. D’ailleurs, 40 % des bénéficiaires de l’allocation rentrée scolaire (ARS) sont des femmes et 3 % seulement sont des hommes. En matière de travail, 1 femme sur 3 a un contrat à temps partiel, souvent subi et morcelé. Enfin, on sait que les femmes doivent parfois subir des irrégularités de versement de pensions alimentaires puisque 40 % ne sont pas versées : il s’agira de renforcer les moyens de faire appliquer les décisions de justice.

3. Mieux articuler les temps de vie des femmes et rendre concrète l’égalité : il faut impérativement réduire et faire disparaître les écarts entre les salaires. De même, le congé parental doit évoluer. Il sera étudié la possibilité d’un congé de libre choix d’activité afin de favoriser l’emploi des femmes (possibilité de partage du congé entre les parents), faciliter leur retour à l’emploi. S’agissant de la politique d’accueil de la petite enfance, elle sera ambitieuse avec la poursuite de création de places, malgré le contexte budgétaire difficile.

Egalité femmes-hommesLe Président de la République est également revenu sur la parité dans la sphère publique. Depuis son installation, le Gouvernement a clairement donné des signes symboliques forts avec des instances paritaires : le Haut Conseil des finances publiques, le conseil d’administration de la Banque publique d’investissement, la commission pour l’avenir des retraites… et la nomination de 3 femmes au Conseil constitutionnel.

François Hollande l’a rappelé : la parité concernera toutes les hautes autorités de la République, tous les modes de scrutin comme cela est en train d’être fait pour les conseils départementaux et les conseils municipaux. Pour les législatives, le principe doit être respecté mais certains partis politiques préfèrent encore payer des amendes. Demain, un parti présentant moins de 25 % de femmes candidates ne bénéficiera plus des financements publics.

On peut le reconnaître, la France n’est pas encore exemplaire en matière d’égalité femmes-hommes et de droits accordés aux femmes. Ce combat doit être poursuivi, il est plus que jamais d’actualité dans notre pays, mais aussi en Europe et dan le monde. Nous nous devons de défendre et promouvoir ces valeurs.


Discours d’ouverture de la soirée « le 8 mars… par elysee