Archives pour mars, 2015
Accueil des réfugiés syriens en France : une pétition utile
16/03/15
Syrie. Des milliers de personnes sont prises pour cible par le Gouvernement et les groupes armés combattants. Elles ont été torturées ou blessées, sont traumatisées par l’attaque de leur ville et parfois de leur propre maison. Elles ne peuvent s’exprimer librement sans risquer leurs vies. Pour elles, la fuite est la seule issue.
Quatre millions de civils ont réussi à passer de l’autre côté de la frontière, principalement dans les cinq pays voisins de la Syrie. Plus de 7 millions ont dû quitter leur foyer, mais se trouvent toujours à l’intérieur du pays.
La crise en Syrie est une crise internationale. Les Etats doivent apporter leur aide à ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés. La réinstallation vers un pays tiers de certains de ces réfugiés, que les premiers pays d’asile ne sont pas en mesure de protéger suffisamment, est l’un des moyens de rendre cette aide concrète. Elle permet de mettre en sécurité les réfugiés les plus fragiles comme les femmes et enfants isolés, les personnes persécutées à cause de leur orientation sexuelle ou de leur genre ou encore les personnes malades ou handicapées qui nécessitent des soins. En 2014, la France n’a délivré que 500 visas au titre de l’asile. L’accueil de 500 autres personnes vulnérables a été annoncé, mais cela reste dérisoire et insuffisant.
Face à cette situation, je viens de signer la pétition de l’ACAT (association des chrétiens pour l’abolition de la torture). Je vous invite à en faire de même en cliquant ici.
A François Hollande
Président de la République françaiseMonsieur le Président,
Face à l’ampleur du conflit qui ravage la Syrie depuis quatre ans, plus de onze millions de personnes ont dû abandonner leur foyer pour fuir les bombardements, les attaques et la persécution. Près de quatre millions d’entre elles ont trouvé refuge dans l’un des pays voisins de la Syrie dont les capacités d’accueil sont aujourd’hui largement dépassées.
Parmi ces réfugiés, certains sont fragilisés du fait de leur situation familiale, de leur isolement ou encore des menaces qui, parfois, continuent de peser sur eux. Certaines personnes nécessitent des soins spécifiques et un suivi psychologique auxquels elles ne peuvent accéder dans ces pays. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a identifié 380.000 personnes en « situation de vulnérabilité ». Leur réinstallation dans d’autres pays d’ici la fin de l’année 2016 est une priorité.Depuis le mois d’octobre 2013, la France n’a accueilli que 500 réfugiés syriens et prévoit d’en accueillir 500 autres seulement.
Je suis convaincu que la France peut et doit faire plus pour ces femmes, ces enfants et ces hommes que l’horreur de la guerre a jetés hors de chez eux. Je souhaite que la France s’engage, compte tenu de l’ampleur de la crise, à accueillir un nombre plus important de réfugiés de Syrie.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Flash info - Semaine du 9 mars 2015
16/03/15
ELECTIONS DEPARTEMENTALES - Les élections départementales auront lieu les 22 et 29 mars 2015. Elles permettront d’élire de nouveaux représentants, pour de nouveaux territoires, par le biais d’un nouveau scrutin. Elles interviennent suite au redécoupage électoral ayant divisé par deux le nombre de cantons dans chaque département. >> En savoir plus
SERVICE CIVIQUE - Désormais maillon essentiel dans le parcours citoyen de milliers de jeunes, le Service Civique a mobilisé depuis sa création 85 000 volontaires, qui ont réalisé plus de 81,5 millions d’heures d’engagement. 91% de ces jeunes ont le sentiment d’avoir été utiles et le recommanderaient à leur entourage (Enquête de satisfaction auprès de volontaires à l’issue de leur mission de Service Civique). A l’occasion de son 5ème anniversaire, et au regard de ce premier bilan positif, les pouvoirs publics souhaitent donner un nouvel élan au Service Civique pour les années à venir, aussi bien en ce qui concerne son public, les 16-25 ans, que les partenaires et le financement. La montée en puissance vers les 170 000 volontaires par an d’ici 2017 est lancée. >> En savoir plus
LA FRANCE S’ENGAGE ! - La France s’engage c’est un grand chantier présidentiel, lancé en juin 2014 par François Hollande. Son enjeu est national. Il s’agit de faire émerger de nouveaux modes d’intervention, toujours plus en adéquation avec le fonctionnement et les besoins de notre société. 15 actions avaient d’ores et déjà été nommées lauréates en 2014, et profité d’une valorisation, d’un accompagnement et/ou d’un soutien financier de la part du Gouvernement et de ses partenaires. Le 10 mars 2015, le président de la République a annoncé les 15 lauréats de la seconde vague de La France s’engage, dont 3 élus par les citoyens du 2 au 7 mars 2015. >> En savoir plus
NUMERIQUE A L’ECOLE - Lancée le 20 janvier pour concevoir et préparer au mieux la généralisation du numérique à l’école annoncée par le Président de la République, la concertation nationale sur le numérique pour l’éducation s’est achevée lundi 9 mars à minuit. Plus de 50 000 questionnaires ont été remplis sur le site www.ecolenumerique.education.gouv.fr et plus de 150 rencontres, rassemblant plus de 10 000 participants, ont été organisées dans les académies afin de mobiliser les acteurs locaux. Une synthèse de l’ensemble de ces travaux sera présentée au mois d’avril. >> En savoir plus
COLLEGE - Le collège de 2016 devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves. La réforme du collège concerne simultanément les programmes, les pratiques d’enseignement et l’organisation pédagogique. Najat Vallaud-Belkacem souhaite partir de ce qui marche déjà sur le terrain, libérer les capacités d’initiatives des enseignants et leur traduire cette confiance et ce soutien dans une nouvelle organisation plus responsabilisante et collective. La ministre a présenté les évolutions du collège en 2016 afin qu’il permette à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir. >> En savoir plus
LUTTE CONTRE LE RACISME ET L’ANTISEMITISME - La Semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme se déroule du 16 au 21 mars 2015. Elle associe l’ensemble de la communauté éducative et pédagogique, dont les parents d’élèves et les personnels des établissements scolaires, les organisations étudiantes et lycéennes, ainsi que les associations complémentaires de l’éducation, en particuliers qui concourent à la lutte contre les discriminations, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme. Elle s’inscrit dans le cadre de la Grande Cause nationale 2015 consacrée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Son objectif est de sensibiliser les élèves des écoles, collèges et lycées, à la prévention du racisme, de l’antisémitisme et de toutes les formes de discriminations. >> En savoir plus
NOUVELLE FRANCE INDUSTRIELLE - Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron ont réuni les chefs de projet des 3 plans de la Nouvelle France Industrielle relatifs à la valorisation des ressources naturelles : « Textiles innovants », « Industries du bois » et « Produits pour une alimentation sûre, saine et durable ». L’objet de cette revue est de réaliser un point d’avancement des feuilles de route, de préciser le calendrier des prochaines réalisations (nouveaux investissements, commercialisation de nouvelles offres de produits et de services, nouveaux emplois) et d’échanger avec les chefs de projet sur les modalités de recentrage des priorités, d’évolution de la gouvernance des plans et d’accélération des plans qui en ont besoin. Les ministres ont pu apprécier la qualité du travail réalisé depuis six mois par les chefs de projet et des réalisations attendues dans les prochains mois. >> En savoir plus
Agenda - Semaine du 9 mars 2015
16/03/15
Lundi 9 mars
séance de travail à ma permanence parlementaire - rendez-vous avec l’association « EMNE » (Ensemble, mobilisons nos énergies) - rencontre avec le centre des jeunes dirigeants - rendez-vous avec la fédération des chasseurs du Doubs sur la loi Biodiversité - rendez-vous avec le délégué régional du groupe La Poste
Mardi 10 mars
réunion « Vive la gauche » à l’Assemblée nationale - rencontre avec des représentants des Femen - séance des questions d’actualité au Gouvernement - vote solennel en première lecture de la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) - séance dans l’hémicycle : examen de la proposition de loi sur la fin de vie - direction nationale de « L’Optimisme de la Volonté »
Mercredi 11 mars
réunion des commissaires socialistes au Développement durable et à l’Aménagement du territoire - réunion du groupe socialiste - séance des questions d’actualité au Gouvernement - séance dans l’hémicycle : examen de la proposition de loi sur la fin de vie - rencontre avec le Président de la République, François Hollande
Jeudi 12 mars
rendez-vous avec le collectif Roosevelt - réunion publique de Gérard Galliot et Myriam Lemercier, candidats aux élections départementales dans le canton 4 (Besançon 1) - soirée du centre des jeunes dirigeants au Grand Kursaal avec notamment Philippe Croizon
Vendredi 13 mars
actions militants pour les élections départementales - rencontre avec un médecin - rencontre avec l’équipe éducative de la maternelle Saint-Exupéry à Besançon Planoise - réunion publique de Claude Jeannerot et Géraldine Leroy, candidats aux élections départementales dans le canton 9 (Besançon 6)
Samedi 14 mars
soirée comtoise du réseau d’échanges réciproques de savoirs à Ecole-Valentin
Libres d’être comme elles le souhaitent
10/03/15
Autour du voile se posent des questions d’ordres très différents sur le plan des principes, mais qui sont souvent mêlées dans les débats. Par exemple, ce qui interdit à un agent public de porter le voile dans l’exercice de ses fonctions, c’est le principe de la neutralité de l’État. Bien comprise, la laïcité permet d’accepter à la fois que les religions n’interviennent pas dans la sphère politique mais que les manifestations de croyance religieuse soient libres dans l’espace civil, notamment sur la voie publique, autrement dit dans la rue.
On invoque souvent aussi l’émancipation des femmes comme argument contre le voile. Porter un voile, cacher son corps, ce serait une marque de soumission de la femme à l’homme – à son mari, à son père, à son frère… J’avais spontanément tendance à le penser également. Sans être totalement revenue sur cette idée, je vois les choses un peu différemment aujourd’hui. Jusqu’où montrer son corps est-il une manifestation de liberté ? Le port de vêtements moulants, courts ou transparents est-il toujours un signe de liberté ou parfois de soumission aux souhaits de certains hommes, ou à certains codes vestimentaires ? Imposer à une femme de porter le voile, c’est certes porter atteinte à sa liberté, mais lui interdire de le faire, cela me gêne aussi. Pourquoi serait-on obligée de montrer ses cheveux ? Qui peut décider ce qu’une femme doit ou peut donner à voir à tous dans la rue ?
Derrière la prescription ou la proscription d’un vêtement, il y a aussi l’assignation à une certaine identité, à une place à laquelle on devrait se tenir. Il me semble qu’on défend mieux les femmes en défendant leur liberté de s’habiller comme elles le souhaitent, qu’en les obligeant à enlever un voile. Une étudiante française, musulmane, mère de deux enfants, m’a dit porter un foulard parce que c’est une des dimensions de sa façon de vivre sa croyance. Mais ce foulard, elle le porte pour elle pas contre les autres, elle le porte sur elle, elle ne le jette à la figure de personne. Elle m’a dit aussi apprécier son foulard qui lui épargnait des regards trop appuyés ou des commentaires sur son physique qu’elle avait subi adolescente. Je crois que reconnaître la liberté des femmes suppose de les voir comme des sujets capables de donner le sens de leurs choix, et non comme les objets d’un discours, venu de l’extérieur, qui dirait ce qu’elles doivent faire ou être.
Barbara Romagnan
Chronique publiée dans L’Humanité le 9 mars 2015
Flash info - Semaines du 23 février et du 2 mars 2015
9/03/15
SANTE - Le projet de loi relatif à la santé prévoit, en son article 22, d’expérimenter des dispositifs d’accompagnement, dans le but de renforcer l’autonomie et la capacité de décision des personnes malades. Il s’agit de leur offrir des services susceptibles d’accroître leur capacité à s’orienter dans le système de soins, en développant l’information et l’apprentissage du patient. >> En savoir plus
PROTECTION DE L’ENFANCE - Dans le cadre de la concertation pour la protection de l’enfance, Laurence Rossignol a rencontré les représentants des présidents de conseils généraux. Les principaux axes de travail identifiés, qui se traduiront en mai dans une feuille de route pour la protection de l’enfance, ont été discutés. Les pistes d’amélioration envisagées visent à : favoriser la stabilité des parcours des enfants en protection de l’enfance ; mieux repérer et traiter les situations de danger grave ; développer des actions de prévention coordonnées au plus près des enfants et des familles. >> En savoir plus
ECOLES CONNECTEES - Le Plan France Très Haut Débit prévoit que les établissements scolaires (écoles, collèges et lycées) de métropole et des territoires ultramarins constituent des sites prioritaires de raccordement en fibre optique. A ce stade, 84 départements sont ainsi engagés dans un projet de réseau d’initiative publique. Mais pour apporter une solution aux établissements les moins bien desservis sur le réseau ADSL et qui ne seront pas concernés par les premiers déploiements de réseaux très haut débit, le Gouvernement a lancé en mars 2014 le programme « Ecoles connectées » qui propose un accès à Internet par des technologies alternatives, notamment le satellite et le Wimax. >> En savoir plus
TIMBRE FISCAL - Depuis son ordinateur, sa tablette ou son smartphone, l’usager achète en quelques clics son timbre passeport sur timbres.impots.gouv.fr. Dès le paiement effectué en ligne par carte bancaire, le site délivre les références du timbre électronique sous forme d’un flashcode ou d’un numéro à 16 chiffres, téléchargeables au format PDF ou pouvant être reçus par courriel ou SMS. Ces références doivent être présentées à l’appui du dossier de demande de passeport déposé dans les mairies agréées (ou en préfecture pour Paris). Cette nouvelle possibilité s’inscrit dans le cadre des mesures de simplification souhaitées par le Gouvernement pour faciliter les démarches administratives des usagers et enrichir l’offre de moyens de paiement dématérialisés. >> En savoir plus
PENSIONS ALIMENTAIRES - Marisol Touraine, Laurence Rossignol et Pascale Boistard ont signé avec la CNAF et la CCMSA un protocole pour améliorer l’accompagnement des familles monoparentales, des femmes seules avec enfants dans leur grande majorité, et à lutter contre les impayés de pensions alimentaires. Ce protocole précise les modalités de mise en œuvre de l’expérimentation d’une garantie contre les impayés de pensions alimentaires, instaurée par la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. L’expérimentation a démarré dans 20 départements le 1er octobre 2014 : elle sera évaluée en avril 2016 pour envisager sa généralisation à tout le territoire. >> En savoir plus
AGRICULTURE - Le décret qui fixe la nouvelle procédure pour l’agrément des groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec) est paru au Journal officiel du 27 février 2015. Il est entré en vigueur le 1er mars. Ce texte prévoit que l’agrément sera donné par le préfet après consultation, le cas échéant, d’une formation spécialisée de la commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA). Les préfets finalisent actuellement la mise en place de ces formations spécialisées. Avec ce décret, l’ensemble des textes réglementaires nécessaires pour l’application de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt s’agissant de l’agrément des Gaec et de l’application de la transparence pour les Gaec totaux sont désormais pris. >> En savoir plus
ELECTIONS DEPARTEMENTALES - Les élections départementales ont lieu les 22 et 29 mars 2015. Elles remplacent les élections cantonales et désignent les membres du conseil départemental (ex-conseil général) dans le cadre du canton. Les conseillers généraux élus en 2008 et en 2011 sont tous remplacés en mars 2015 par des conseillers départementaux. A compter de ce scrutin, les conseils généraux et les conseillers généraux seront dénommés respectivement conseils départementaux et conseillers départementaux. >> En savoir plus
Agenda – Semaines du 23 février et du 2 mars 2015
9/03/15
Lundi 23 février
séance de travail à ma permanence parlementaire - intervention sur la réduction du temps de travail à Montpellier
Mercredi 25 février
foire à Arc-et-Senans et porte-à-porte dans le canton de Saint-Vit pour les élections départementales - réunion publique de Vincent Fuster et Catherine Barthelet à l’école Fanart pour les élections départementales
Jeudi 26 février
visite de la MARPA « Les Valentines » à Ecole-Valentin - rencontre avec un artisan boulanger - divers rendez-vous à ma permanence parlementaire - actions militantes pour les élections départementales
Vendredi 27 février
actions militantes pour les élections départementales
Mercredi 4 mars
actions militantes pour les élections départementales
Jeudi 5 mars
divers rendez-vous dans le quartier de Planoise
Vendredi 6 mars
rencontre avec Marie-Guite Dufay - visite de l’entreprise DIMECO à Pirey
Mieux vaut partager le travail qu’étendre le temps partiel
5/03/15
L’extension du temps partiel est une fausse bonne idée : elle se ferait surtout par les travailleurs précaires et par les femmes, accroissant les inégalités. Une réduction globale du temps de travail est une meilleure solution.
Invité sur France Inter le 4 mars, François Rebsamen, ministre du Travail, s’est prononcé en faveur du développement du temps partiels pour combattre le chômage plutôt que de la réduction et le partage global du temps de travail.
Le temps partiel constitue effectivement une manière de partager le travail, mais il est socialement injuste, et par ailleurs vecteur d’inégalités entre les femmes et les hommes. A l’inverse d’une réduction du temps de travail des contrats à temps plein – comme ce fut le cas lors de la mise en place des 35 heures –, le temps partiel fait peser sur une petite partie de la collectivité tous les efforts de résorption du chômage.
Or les salariés à temps partiels appartiennent souvent à des catégories sociales déjà fragilisées : comme le rappelle régulièrement la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, le travail à temps partiel concerne majoritairement les femmes : 31 % des femmes contre 7 % des hommes ; mais également 27 % des jeunes, 25 % des seniors ou encore 25 % des personnes les moins diplômés.
Parmi ces catégories, les femmes sont les plus concernées : en France, 82% des salariés à temps partiel sont des femmes. Cette inégalité se double d’une autre caractéristique : la proportion de femmes à temps partiel est considérablement accrue lorsqu’elles ont des enfants à charge. Ainsi, plus de 45 % des femmes salariées ayant trois enfants travaillent à temps partiel.
A l’inverse, selon l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), le choix du temps partiel par les hommes suit une courbe opposée, car ils choisissent ce type de contrat majoritairement lorsqu’ils n’ont pas d’enfants à charge : 18 % d’entre eux travaillent à temps partiel afin d’exercer une autre activité professionnelle, reprendre des études ou se former.
Par ailleurs, le travail à temps partiel est une solution précaire et incertaine. En effet, les 32 % de salariés déclarant travailler à temps partiel faute de trouver un emploi à temps plein, sont en majorité moins diplômés que les autres salariés, occupent des emplois dits à faibles qualifications et leur contrat sont le plus souvent des CDD (contrats à durée déterminée) ou relèvent de l’intérim. Par ailleurs, parmi les 41 % déclarant choisir de leur plein gré le temps partiel, beaucoup le font parce qu’ils s’occupent de leurs ou de leurs parents. Qu’il s’agisse du soin des enfants ou des parents (des leurs ou ceux de leur conjoint), ce sont quasi-exclusivement les femmes qui sont, de fait, impliquées. Ces contraintes relativisent assez largement la notion de choix.
Quand on sait qu’en France plus de la moitié des travailleurs à temps partiel gagnent moins de 850 euros par mois, on voit en quoi un partage plus juste du temps de travail est un enjeu décisif en termes d’égalité et de dignité. Accroitre le recours au temps partiel comme outil de lutte contre le chômage, c’est donc favoriser des logiques inégalitaires déjà en place, qui ne permettent ni l’autonomie des salariés ni l’indépendance financière des femmes.
On peut penser à l’inverse que le chômage est un problème collectif, et que sa résorption, pour être juste, doit passer par des mesures qui mobilisent l’ensemble des salariés et de ceux et celles qui souhaiteraient pouvoir l’être. La réduction et le partage du temps de travail et des richesses font parties des solutions à enfin prendre en compte et mettre en œuvre.
Jean-Christophe Lagarde sur France inter : erreurs et contrevérités sur la réduction du temps de travail
3/03/15
Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et maire de Drancy, était ce matin l’invité de France Inter.
Interrogé sur les solutions à apporter à la crise, M. Lagarde a notamment préconisé un retour aux 39 heures payées 35, sans compensation de salaire, au motif que la génération qui a connu leur mise en place se serait « offert des loisirs ».
Or il ne s’agit pas de s’offrir des loisirs (d’autant que la RTT recouvre un champ bien plus large, en termes de temps familiaux, d’engagements bénévoles, d’aidants familiaux), mais d’absorber les gains réguliers de productivité afin d’éviter le chômage. La politique de réduction du temps de travail a des effets sociaux en termes de qualité de vie, - d’ailleurs appréciés des Français -, mais elle est avant tout une nécessité économique. Dans les années 1950, la durée moyenne hebdomadaire du temps de travail était de 45 heures. Sans diminution du temps de travail, les gains de productivité opérés depuis 1950 auraient eu pour conséquence de mettre au chômage une grande partie des travailleurs.
Un scrutin binominal et paritaire
3/03/15
Les élections cantonales ne semblent pas passionner. C’est dommage, car les élus de cette collectivité ont la responsabilité de politiques sociales majeures, importantes pour nombre de nos concitoyens : petite enfance, handicap, personnes âgées, insertion. Indépendamment de cet enjeu, l’élection de cette année présente des nouveautés qui méritent l’attention : nouveau découpage et scrutin binominal. Ce redécoupage ne fait pas toujours sens et peut être contesté. Néanmoins, il constitue un progrès démocratique.
Dans certains départements, des cantons pouvaient compter dix fois plus d’habitants que d’autres. Ainsi, certains conseillers généraux représentaient dix fois plus de citoyens que d’autres. En rééquilibrant la population vivant dans les cantons tout en prenant en compte les spécificités géographiques, par exemple la faible densité des zones de montagne, cette inégalité est partiellement corrigée.
Une autre nouveauté est à noter : le scrutin binominal et paritaire. Il va permettre de faire un progrès considérable dans l’égalité de la représentation politique entre les hommes et les femmes. En effet, grâce à ce mode de scrutin, le nombre de femmes élues sera exactement le même que le nombre d’hommes alors que cette collectivité se distinguait jusque-là par sa misogynie. Depuis 1970, seules 11 femmes ont présidé un département et moins de 15 % de femmes composent les élus des départements.
Certains s’étaient inquiétés de la difficulté de trouver des candidates. Il est vrai qu’il n’a pas suffi de changer la loi pour déclencher les vocations, notamment en secteur rural. Mais cela ne devrait pas nous surprendre quand on se rappelle que les femmes exercent toujours la quasi-totalité des tâches ménagères, représentent plus de 90 % des chefs de familles monoparentales et ont des salaires inférieurs de 29 % à ceux des hommes. Elles assument aussi l’immense majorité des responsabilités familiales, qu’il s’agisse du soin des enfants ou des aînés. Reste enfin le sentiment d’incompétence qui me semble plus présent chez les femmes.
La loi ne répond pas à ces difficultés, notamment matérielles, mais incite davantage les femmes à se poser la question de leur engagement malgré tout et d’y répondre éventuellement positivement. Reste à la société de créer les conditions d’une participation plus simple des femmes à la vie publique, notamment par le développement des lieux d’accueil de la petite enfance, par l’encouragement d’un meilleur partage des responsabilités familiales, par une politique d’égalité salariale, des améliorations favorables à un meilleur bien-être de tous dans la société. Reste à la société de créer les conditions d’une participation plus simple des femmes à la vie publique.
Barbara Romagnan
Chronique publiée dans L’Humanité le 2 mars 2015