Archives pour janvier, 2015

Agenda - Semaine du 12 janvier 2015

AgendaLundi 12 janvier
visite au centre de tri et à l’atelier de mécanique de Gare BTT à Besançon - rendez-vous avec l’association Siel Bleu (accompagnement des personnes fragilisées) - Assemblée nationale

Mardi 13 janvier
réunion des députés « Vive la gauche » - séance dans l’hémicycle : hommage aux victimes des attentats - rendez-vous avec l’association Bloom sur la pêche en eaux profondes - rencontre avec le Collectif Roosevelt sur la réduction du temps de travail - maraude de la Croix rouge à Paris

Mercredi 14 janvier
différents rendez-vous - séance des questions d’actualité au Gouvernement

Jeudi 15 janvier
séance plénière dans l’hémicycle

Vendredi 16 janvier
différents rendez-vous à ma permanence parlementaire - rendez-vous avec l’OTRE (transporteurs routiers) - rencontre avec l’association Terre de liens, avec Eric Alauzet

Samedi 17 janvier
cérémonie des voeux à Quingey avec Jacques Breuil, conseiller général et Sarah Faivre, présidente de la communauté de communes

L’invention collective d’une vie réussie

Dans la continuité de ma chronique précédente sur les nouveaux indicateurs de richesse, je me demande souvent pourquoi cet autre modèle de développement, que nous sommes si nombreux à appeler de nos vœux, avance si peu. À mon sens, la raison principale tient à la difficulté de rompre avec le modèle idéologique historique de la gauche du XXe siècle. La foi dans le progrès, identifié à la croissance des forces productives et à la domination sans limite de l’homme sur la nature, le modèle de régulation et de redistribution par l’État des fruits de la croissance, la réduction de l’individu à son appartenance à un groupe social clairement identifié par ses besoins ne correspondent plus forcément ou totalement à la réalité. C’est d’ailleurs pourquoi le modèle keynésien de l’après-guerre ne peut être la réponse à la situation actuelle. Il en résulte un désarroi, une tentation nostalgique de revenir vers « l’avant de la crise » ou de bricoler des réponses parfois contradictoires.

L’autre explication est culturelle. Le changement d’habitude, de mode de vie, de représentation est long et difficile et donne lieu à des résistances multiples. Depuis longtemps, la gauche a abandonné le champ de la réflexion sur la consommation, la culture de masse et les modes de vie. Comme l’écrit Bernard Stiegler, elle a laissé la « captation des désirs au capitalisme pulsionnel » qui caractérise notre époque. L’hyperconsommation, le gaspillage publicitaire, la transformation du temps libre en dissipation de l’individu, le culte démesuré du corps, la médiatisation poussée à l’extrême, la réduction de la vie au « fun » et de la sphère publique au format médiatique sont les manifestations de la défaite culturelle de la gauche.

L’invention collective d’un nouveau mode de développement, c’est-à-dire de production, de consommation et donc de mode de vie, est un enjeu culturel que la gauche doit réinvestir. Elle doit clairement se préoccuper de la reconquête d’un imaginaire commun opposant aux promesses de bonheur par le consumérisme et l’exacerbation pour chaque individu de son propre ego un projet pour une société humaine conviviale dans laquelle on s’attache à bien vivre. La tâche est difficile. L’émancipation et l’épanouissement de l’individu ne sont pas traditionnellement pris en compte dans la pratique politique mais laissés au domaine privé. L’art de vivre n’est plus/pas un enjeu politique. Pourtant, si la gauche veut construire un nouveau modèle, elle ne doit pas avoir peur de proposer une autre vision d’une société/d’une vie réussie : une société de la convivialité, de l’attention aux autres, composée d’individus émancipés disposant de temps et des ressources nécessaires pour réaliser leur conception d’une vie pleine.La pensée est l’épouvante même de ce système tyrannique, de ses hommes de main.

Barbara Romagnan

Chronique publiée dans L’Humanité le 12 janvier 2015

Flash info - Semaine du 5 janvier 2015

DEMOCRATIE - Le référendum d’initiative partagée est un dispositif prévu par l’article 11 de la Constitution depuis la révision constitutionnelle de 2008. Conformément à l’article 11 dans sa nouvelle rédaction, un référendum portant sur les domaines mentionnés à l’article 11 de la Constitution « peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales ». Ce dispositif entre en vigueur au 1er janvier 2015. La loi organique prévoit que tous les soutiens sont recueillis sous forme électronique. Ouvert depuis le 1er janvier 2015, un site internet dédié a été spécifiquement conçu à cet effet ; il permet de recueillir ces soutiens. >> En savoir plus

PERISCOLAIRE - Dans le prolongement des efforts accomplis depuis la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, l’année 2015 ouvre une période de soutien prolongé et renforcé de l’Etat aux communes pour qu’elles puissent proposer, sur l’ensemble du territoire, à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi, dans le respect des compétences de chacun, la complémentarité des temps éducatifs. Avec l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2015, de la loi de finances pour 2015, le Fonds d’amorçage pour la réforme des rythmes scolaires devient un véritable fonds pérenne de soutien aux communes et aux établissements de coopération intercommunale (EPCI) pour l’organisation des activités périscolaires. >> En savoir plus

Agenda - Semaine du 5 janvier 2015

AgendaLundi 5 janvier
France inter à Paris : réaction suite à l’intervention de François Hollande dans la matinale

Mardi 6 janvier
rendez-vous avec les notaires et professions de justice sur la réforme des professions réglementées - visite de l’école de Pouilley-les-Vignes et intervention dans la classe retenue pour le Parlement des enfants

Jeudi 8 janvier
rendez-vous avec l’association E3M sur les vaccins incluant de l’aluminium - rendez-vous avec des habitants - rencontre avec le nouveau secrétaire général de la Préfecture - rendez-vous avec l’association Alternatiba - rencontre avec l’association Mosaïque emploi

Vendredi 9 janvier
France 5 : enregistrement d’une émission suite à mon rapport sur la réduction du temps de travail

Samedi 10 janvier
marche à Besançon suite aux attentats - cérémonie des voeux à Pouilley-les-Vignes

Dimanche 11 janvier
cérémonie des voeux à Emagny

Un autre modèle de développement

La période des vœux est aussi celle où l’on prend le temps de réfléchir à ce qui compte pour nous, à ce qui a de la valeur dans notre vie personnelle. L’année 2015 pourrait nous le permettre collectivement.

Cela impliquerait de prendre en considération d’autres critères que ceux du seul produit intérieur brut (PIB) pour mesurer le progrès, car ses limites sont essentielles. D’abord, le PIB totalise ce qui se vend et s’achète, ainsi que la contribution des administrations publiques, sans se demander si cela contribue au bien-être. Par exemple, les catastrophes naturelles font augmenter le PIB en raison des réparations que les dégâts exigent. Pourtant la vie a été dégradée, des constructions ont été détruites, il y a parfois même eu des morts. Ensuite, le PIB ne prend pas en compte la répartition des richesses créées. Ainsi, le PIB – ce que l’on considère être la richesse – peut augmenter et être reparti de façon très inégalitaire. Une croissance du PIB peut donc masquer une dégradation de la situation des plus fragiles et un enrichissement des riches. Enfin, le PIB ne prend pas en considération les stocks dans lesquels il faut puiser pour assurer la production. Il ne rend donc pas compte de l’épuisement des ressources naturelles liées à nos modes de consommation. Le PIB est donc un indicateur de court terme qui ne dit rien de la soutenabilité de notre modèle, tant d’un point de vue écologique que social et humain. Le PIB ne dit rien de la possibilité pour un modèle de développement de promouvoir la vie. D’où la nécessité d’en prendre d’autres en considération.

Les Nations unies et l’OCDE ont travaillé sur de nouveaux indicateurs, le plus connu étant l’indice de développement humain (IDH). En France, Dominique Méda, Jean Gadrey, Florence Jany-Catrice et Patrick Viveret ont permis de faire encore des progrès avec l’indice de santé sociale, une nouvelle version de l’indice de développement humain et de l’empreinte écologique. Récemment, France Stratégie – l’ancien commissariat général du Plan – a publié une note proposant d’adopter sept indicateurs pour mieux mesurer la qualité de la croissance. Ces indices sont utilisés, notamment, par l’Insee, mais restent secondaires dans l’évaluation des politiques publiques. Néanmoins, la mise en place de ces nouveaux indices va apparaître d’autant plus importante qu’une croissance nulle ou faible de façon durable est le scénario le plus probable. Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle dans la mesure où l’on répartit plus justement les richesses et que les ressources naturelles sont utilisées de façon respectueuse.

Barbara Romagnan

Chronique publiée dans L’Humanité le 5 janvier 2015