Archives pour décembre, 2014

Flash info - Semaine du 1er décembre 2014

Flash infoSTAGES - Les décrets d’application de la loi sur les stages sont parus. Parmi les avancées : la hausse de la rémunération des stages qui passe de 436 euros par mois à 479,5 euros dès maintenant, puis à 523 euros le 1er septembre 2015, ou encore les tickets restaurant et la prise en charge des frais de transport. >> En savoir plus

SIDA - Le risque de contamination reste bien réel dans notre pays, avec 6 200 nouvelles contaminations enregistrées l’année dernière, un chiffre stable par rapport à 2012. Pour faire reculer durablement la maladie, Marisol Touraine souhaite renforcer davantage la prévention et systématiser l’usage du préservatif. Pour rappel, le gouvernement a baissé, le 1er janvier 2014, le taux de la TVA appliqué au préservatif de 7% à 5,5%, au lieu de l’augmentation à 10% prévue à cette date. >> En savoir plus

JUSTICE - Christiane Taubira reçoit le rapport de Dominique Raimbourg, chargé par le Premier ministre de faire des préconisations sur les modalités d’application de l’encellulement individuel. Ce rapport dresse un bilan de l’encellulement individuel depuis le 24 novembre 2009, au regard des exigences du Conseil d’Etat et de la Cour européenne des droits de l’homme et étudie les moyens mis en œuvre par le ministère de la Justice, pendant cette même période, pour diminuer la surpopulation carcérale et améliorer les conditions de détention. >> En savoir plus

ENVIRONNEMENT - Afin de reconnaître les véhicules les plus polluants, pour sensibiliser les Français aux impacts de leurs déplacements sur la qualité de l’air et les accompagner dans leur démarche responsable, l’Ademe met en ligne Priorit’Air, un outil internet à destination de tous. L’objectif est d’aider les particuliers et les professionnels à connaître le niveau de pollution émis par leur véhicule, les inciter à agir sur leurs déplacements et contribuer à améliorer la qualité de l’air. >> En savoir plus

EDUCATION - Najat Vallaud-Belkacem a présenté la stratégie mathématiques qui doit permettre d’améliorer le niveau des élèves dans cette matière. Dix mesures clés sont annoncées autour de trois grands axes : des programmes de mathématiques en phase avec leur temps, des enseignants mieux formés et mieux accompagnés pour la réussite de leurs élèves et une nouvelle image des mathématiques. >> En savoir plus

Agenda - Semaine du 1er décembre 2014

AgendaLundi 1er décembre
visite de l’association d’insertion GARE-BTT à Besançon -commission d’enquête sur l’impact de la réduction du temps de travail : finalisation de mon rapport

Mardi 2 décembre
commission d’enquête sur l’impact de la réduction du temps de travail : finalisation de mon rapport - Assemblée nationale

Mercredi 3 décembre
enregistrement de l’émission « Le club des optimistes » sur Radio Shalom Besançon - commission d’enquête sur l’impact de la réduction du temps de travail : finalisation de mon rapport - vote interne pour la désignation des candidats PS aux élections départemantales

Jeudi 4 décembre
visite de Myriam El Khomri, secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville : visite du collège Diderot, inauguration de la résidence Agora, déjeuner avec des lauréats de Talents des cités à la Brasserie de l’Espace - rencontre avec Edwy Plenel, salle Battant, à l’occasion d’une conférence pour son livre « Pour les musulmans »

Vendredi 5 décembre
séance de travail à ma permanence parlementaire

Samedi 6 décembre
Téléthon à Pugey - Sainte-Barbe à la caserne Besançon-Centre

Dimanche 7 décembre
repas des aînés à Ecole-Valentin - fête de l’hiver à la maison de quartier de Saint-Ferjeux

Trente-cinq heures, quels verrous ?

Il y a quelques jours, j’ai entendu le ministre du Travail qui m’a fait part de son attachement aux 35 heures. Il a défendu cette mesure qui a permis à 350 000 personnes de retrouver un emploi, qui a équilibré les comptes sociaux, sans dégrader la compétitivité et l’attractivité de la France. Qui a stimulé la négociation sociale. Qui a enfin permis à beaucoup de salariés d’avoir davantage de temps pour eux et pour leur famille.

Le ministre a également tordu le cou au poncif selon lequel les Français ne travailleraient pas assez, et moins que leurs partenaires-concurrents européens. En vérité, la durée hebdomadaire moyenne du travail en France est de 37,5 heures, contre 36,5 heures au Royaume-Uni, 35,3 heures en Allemagne et 30 heures aux Pays-Bas. Mais le ministre du Travail a relayé cet autre poncif selon lequel les 35 heures seraient trop rigides, en invoquant une nécessité de « faire sauter les verrous ». Mais de quoi parle-t-il ?

D’abord, les 35 heures ne sont pas un plafond, mais un seuil – le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. La meilleure preuve en est que la durée moyenne des temps pleins en France est supérieure à 39 heures (Insee 2013). L’employeur peut faire travailler davantage ses salariés, à la seule condition de respecter la législation européenne qui fixe la limite de temps de travail hebdomadaire à 44 heures (ou 48 heures sur un cycle court). Les lois sur les 35 heures ont aussi ouvert la voie aux « forfaits jours » et à l’annualisation qui permettent de moduler le temps de travail sur l’année. Un salarié peut faire 40 heures une semaine et 30 heures la semaine suivante sans que le patron ait à payer les 5 heures supplémentaires de la première semaine.

Cette nouvelle organisation du travail a également permis d’augmenter la durée d’utilisation des équipements sans investissement supplémentaire. Ainsi, non seulement les 35 heures n’ont pas rigidifié le droit du travail, elles l’ont au contraire largement assoupli, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette. D’autres assouplissements sont intervenus depuis, faisant passer le contingent d’heures supplémentaires autorisées de 130 heures annuelles en 2002 à 220 heures en 2008 
(soit 6 semaines). Enfin, l’Accord national interprofessionnel de 2013 permet aux entreprises en difficulté conjoncturelle de conclure des accords augmentant le temps de travail sans hausse de salaire, ou baissant le temps de travail et le salaire en échange d’engagements sur l’emploi. Les salariés français sont aujourd’hui loin d’être tous, vraiment, aux 35 heures.

Quels verrous s’agirait-il encore de lever ? Mais peut-être ces 35 heures sont-elles devenues aujourd’hui un symbole, de grande conquête sociale pour les uns, de revanche 
à prendre pour d’autres.

Barbara Romagnan

Chronique publiée dans L’Humanité le 8 décembre 2014

Double imposition de travailleurs frontaliers : enfin un accord franco-suisse

France-SuisseLe 30 juillet 2013, j’ai posé une question écrite au ministre délégué chargé du Budget concernant un problème rencontré par certains frontaliers travaillant dans le canton de Vaud et ayant leur résidence principale à plus de 1h30 de leur lieu de travail suisse. En effet, ces travailleurs se voient pénalisés en raison du paiement de l’impôt sur le revenu à la fois en Suisse (à la source) et en France, alors qu’ils ne devraient s’en acquitter qu’en France, conformément aux accords bilatéraux entre les deux pays, accords que ne respecte par le canton de Vaud.

Il y a un an, j’ai eu l’occasion de m’entretenir de ce problème avec une délégation de frontaliers concernés ainsi qu’avec l’Amicale des frontaliers. J’ai adressé un courrier au ministre de l’Économie et des Finances d’alors pour insister sur la nécessité de parvenir à un accord rapide et partagé avec les autorités suisses, afin que les travailleurs en question ne soient plus pénalisés par cette double imposition des revenus.

Le processus de dialogue avec les autorités fédérales suisses a pris un peu de temps, mais je viens d’être informée par un courrier de Michel SAPIN, ministre des Finances et des Comptes publics et de Christian ECKERT, secrétaire d’État au Budget, que « les divergences d’interprétation de l’accord du 11 avril 1983, à l’origine des difficultés rencontrées par les travailleurs frontaliers, ont pu être surmontées ».

En résumé, la nouvelle interprétation conjointe établi qu’un trajet aller/retour de 3h entre le domicile français et le lieu de travail en Suisse est présumé satisfaire au principe du retour quotidien, entrainant donc l’imposition des revenus uniquement en France. Dans le cas d’un temps de trajet aller/retour supérieur à 3h, c’est au contribuable d’apporter à l’administration suisse la preuve du retour quotidien effectif en France. Des circulaires d’application ont été élaborées par l’administration des contributions suisse, en lien étroit avec la France, à destination des travailleurs frontaliers et de leurs employeurs.

C’est une bonne nouvelle qui met fin à ce système de double imposition qui n’avait pas lieu d’être et qui permet d’assurer désormais une sécurité juridique et fiscale pour les travailleurs frontaliers du canton de Vaud.

Soutien à Pinar Selek

Pinar SelekVendredi 5 décembre à Istanbul, Pinar Selek sera jugée pour la quatrième fois. Ce procès s’inscrit dans un long parcours judiciaire, initié en 1998 et qui a vu cette universitaire et militante féministe acquittée trois fois des charges de terrorisme qui pesaient contre elle. Pourtant, à chaque fois, le parquet stanbouliote a fait appel.

Pinar Selek bénéficie aujourd’hui du statut de réfugiée politique en France, et de soutiens internationaux importants.

Mais pour l’heure, elle reste condamnée à la prison à perpétuité depuis janvier 2013 par la 12ème cour pénale d’Istanbul, bien qu’elle ait été acquittée en 2006, 2008 et 2011 par celle-ci. Le procès du 5 décembre portera sur le fond, il constitue l’occasion pour ses avocats de prouver une nouvelle fois son innocence.

L’acharnement judiciaire dont elle est victime rappelle s’il en était besoin la difficulté de faire valoir et appliquer les principes démocratiques et judiciaires.

Parce que le cas de Pinar Selek était censé décourager les universitaires et militants des causes féministe et pacifiste, son combat est primordial, et les soutiens - internationaux notamment - décisifs. Je lui apporte tout mon soutien, comme députée mais aussi comme citoyenne, car la liberté d’expression et de recherche nous concerne tous.