Archives pour décembre, 2012

Prisons : une violation grave des droits fondamentaux

Contrôleur général des lieux de privation de libertéAujourd’hui, 6 décembre, ont été publiées au Journal Officiel, les recommandations du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue. L’enquête, d’une durée de quinze jours, a porté sur la prison des Baumettes à Marseille, l’un des plus importants établissements pénitentiaires français.

Le rapport produit est accablant : outre l’absence de fenêtres dans certaines cellules alors que l’hiver approche, les inspecteurs dénoncent la présence de rats en très grand nombre, l’absence de point d’eau autre que les toilettes dans certaines cellules, la vétusté des installations électriques dans des constructions très humides, et la liste est sans fin : « pas de lumière (ampoule manquante), pas de veilleuse pour le surveillant de nuit ; pas d’interphone d’urgence ; WC récent mais non fixé au sol et chasse d’eau quasi inexistante ; pas de cloison d’intimité, lavabo bon état mais fuite au sol au niveau du siphon ; pas de miroir ; réfrigérateur très sale et infesté de cafards tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; murs sales, dégradés et presque couverts d’inscriptions en tous genres, nombreuses araignées et cloportes ; sol sale, nombreux détritus, pas de cabine de douche ni d’eau chaude ; aucun placard ni rangement, pas de quoi s’asseoir, pas de table. » rapporte Jean-Marie Delarue.

En deux ans, les crédits de maintenance ont diminué de 26%, dont près de 58% pour l’hygiène et la propreté des détenus. Au premier octobre, on comptait 1769 détenus pour seulement 1190 places. Ces données illustrent assez bien la situation que connaissent nombre de prisons sur le territoire, comme l’avait déjà souligné Jean-Marie Delarue pour la prison de Nouméa en 2008.

Alors que faire ? A l’instar de la Ministre de la justice Christiane Taubira, je ne suis pas favorable à l’instauration de partenariats public-privé, qui délèguent à un opérateur privé la construction et la gestion des établissements pénitentiaires. Comment accepter, sur un plan moral, que des intérêts privés tirent profit du fonctionnement de la justice ? Nous devons nous donner les moyens de nos exigences démocratiques, et investir dans les prisons.

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