Archives pour juin, 2010

Crèches : lettre à Nadine Morano

Depuis plusieurs mois déjà, les professionnels de la petite enfance se mobilisent dans toute la France, et notamment dans le Doubs, dans le mouvement "Pas de bébé à la consigne", refusant l'assouplissement déraisonnable des conditions d'accueil des enfants en crèche.

J'ai souhaité interpeller directement Nadine Morano, Secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, qui est à l'origine du décret paru le 8 juin dernier.

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Madame la Ministre,

Le décret du 8 juin 2010 relatif aux établissements et services d’accueil des enfants de moins de six ans est pour moi, Conseillère générale du Doubs, l’occasion de vous faire part de mon incompréhension et de ma désapprobation face à la politique que vous portez en matière de petite enfance

 Ce désaccord porte sur le fond, mais également sur la forme.

L’absence de concertation est en effet réellement choquante. D’une part, les professionnels de la petite enfance méritent un minimum de considération lorsque leur domaine de compétences est réformé. D’autre part, il est dommageable pour le public visé par cette réforme, les enfants de moins de six ans, que vous n’ayez pas bénéficié davantage de l’expertise de ceux qui travaillent avec et pour eux au quotidien.

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Sur le terrain - Juin 2010

Lundi 31 mai : Lycée – Rendez-vous avec un spécialiste des discriminations – Déjeuner de travail SPIP – Rendez-vous avec un nouvel adhérent potentiel - Rencontre quartier/école - AG LDH (Ligue des droits de l'homme)

Mardi 1er juin : Marché des Epoisses – Centre d’information des droits des femmes et de la famille – CA (conseil d'administration) puis AG (assemblée générale) de l'Institut régional du vieillissement

Mercredi 2 juin : CA de l'Association régionale du travail social – Réunion d’information sur l’enfance en danger – Travail sur la banque et le reste à vivre sur les comptes avec un responsable de Centre médico-social

Jeudi 3 juin : Commission Locale de Coordination – Médecin - Championnats de foot universitaire – AG du PS sur le tramway 

Vendredi 4 juin : Lycée – Journée annuelle du personnel d’Habitat 25 

Samedi 5 juin : Marché de Pugey – Accueil de nouveaux adhérents PS – Vide grenier à Planoise 

Dimanche 6 juin : "Amateurs en scène" à la Saline royale d'Arc-et-Senans – Triathlon Place de la Révolution

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Des sardines pour Nadine

Aujourd’hui, la ministre de la famille Nadine Morano clôturait les états généraux de la petite enfance quelques jours après la publication du décret modifiant les conditions d’accueil en crèche vient d’être publié (le 8 juin). 

Alors que nous sommes dans un contexte général de pénurie de places, le texte permet d’inscrire les enfants en surnombre, jusqu’à 20 % dans les structures de plus de 40 places, 15 % pour les crèches de plus de 20, 10 % pour les lieux d’accueil plus petits. Ce décret permet également d’augmenter la part des personnels moins qualifiés. Il y aura donc davantage d’enfants sous la responsabilité de chaque adulte, qui sera en moyenne moins qualifié.

Ce n’est pas faire montre d’une grande considération pour les personnels qui travaillent dans les crèches et pour les plus jeunes de nos concitoyens, d’où le terme de « sardines » utilisé par les manifestants en parlant des enfants.

Mon intervention au Conseil national du Parti socialiste

Voici mon intervention au Conseil national du Parti socialiste, le 8 juin dernier, concernant le non-cumul des mandats.



Discours de Barbara Romagnan au conseil national
envoyé par PartiSocialiste. - L'info internationale vidéo.

Le Monde / « Non cumul : l’exemplarité morale peut être politiquement efficace, par Barbara Romagnan »

Voici la tribune que j'ai signée, parue dans Le Monde du 3 juin 2010.

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A propos du cumul des mandats, le débat engagé entre les sénateurs socialistes et Martine Aubry semble opposer efficacité électorale et exemplarité morale. Il arrive quelques mois après que les militants socialistes ont débattu, puis voté à 71 % l'application de la règle du cumul à partir de 2011. Au moment de ce vote, le 1er octobre 2009, le calendrier des élections cantonales et sénatoriales de 2011 était connu, comme la perspective d'un éventuel basculement à gauche du Sénat. Tous ont voté en connaissance de cause.

Or, à quelques semaines de la convention nationale sur la modernisation du Parti socialiste, les sénateurs semblent vouloir revenir sur ce choix. Leur argument est fort : s'appliquer de façon unilatérale la règle du non-cumul lors de cette échéance interdirait à la gauche la possibilité d'une conquête "historique" du Sénat. Au nom de l'efficacité, il faudrait différer une nouvelle fois, l'application de la règle "morale" que le parti s'est librement fixée. Qu'en est-il réellement ?

Le Sénat étant l'expression des collectivités locales, pour être élu, il est donc préférable d'avoir l'expérience d'un mandat local. En revanche, une fois élu, en quoi le cumul de deux mandats dans des collectivités différentes est-il gage de compétence et d'efficacité ? Le travail d'un sénateur ne nécessite-t-il pas en lui-même une implication exclusive dans le cadre d'un mandat clairement identifié ?

Certes, certains "grands élus" sont en même temps de remarquables et talentueux parlementaires et d'honnêtes responsables d'exécutifs locaux. Mais n'est-il pas plus logique, sinon démocratique, de penser que deux mandats seraient mieux exercés par deux personnes différentes travaillant en bonne intelligence que par une seule ?

Concentration des risques

Enfin, l'argument traditionnel du cumul comme atout puissant de réussite électorale reste à vérifier. Cette pratique très répandue au sein du PS ne lui a pas permis jusqu'ici de revenir au pouvoir au niveau national. C'est là que l'exemplarité morale peut rejoindre l'efficacité électorale.

Que se passera-t-il si l'on repousse une fois de plus l'application de la règle du non-cumul ? Le PS gagnera peut-être des sièges au Sénat, peut-être même pourrait-il le gagner. Mais, au-delà, ce qui apparaît encore plus probable, c'est le risque que le PS perde les élections suivantes. En effet, quelle crédibilité les électeurs, et les abstentionnistes, accorderaient-ils à un parti et à des élus qui s'exonéreraient des règles qu'ils se sont eux-mêmes données, approuvées très largement par les militants et considérées comme prioritaires pour moderniser et renouveler la vie démocratique. Comme si la parole publique et les politiques n'étaient pas déjà suffisamment décriés !

Pour le PS, il y a plus à perdre que la conquête du Sénat : sa crédibilité à l'égard des citoyens et la valeur morale de son message politique. Si les militants PS (dont les élus tirent leur légitimité) sont très largement opposés au cumul des mandats, ce n'est pas par ignorance ou mépris de l'efficacité électorale, c'est parce que c'est une pratique qui n'est ni démocratique ni de gauche.

Le cumul est un empilement de pouvoirs dans les mains de quelques-uns, alors que le principe de base du socialisme est le partage de ces mêmes pouvoirs. Le cumul affaiblit la participation démocratique à la vie politique et hypothèque son renouvellement. Enfin, le cumul va à l'encontre de l'efficacité, car, en concentrant les responsabilités sur les mêmes personnes, non seulement il exclut certains de ces responsabilités, mais il concentre les risques de mal les assurer et fragilise la collectivité publique.

La crise actuelle nous oblige dans ce domaine aussi à penser au-delà du court terme des échéances électorales prochaines. Redonner du sens et du crédit à l'action politique est une priorité. Mettre en conformité les paroles et les actes est aujourd'hui, en plus d'être moralement souhaitable, peut-être politiquement efficace. Cela vaut la peine d'essayer !

Barbara Romagnan est conseillère générale PS du Doubs.

Quelle réforme territoriale ?

Depuis le 25 mai, se tient à l’Assemblée nationale le débat sur la réforme territoriale. Le projet de loi a déjà été adopté par le Sénat, il sera soumis au vote des députés le 8 juin. Le texte est complexe, mais les enjeux n’en sont pas moins cruciaux, c’est pourquoi cette note est un peu plus longue que les autres…

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Dès 1982, l’Etat s’est progressivement dessaisi d’un certain nombre de prérogatives au profit de collectivités territoriales et autres structures intercommunales, pensant qu’elles seraient mieux exercées plus près des citoyens et répondraient mieux aux besoins d’organisation et de gestion des territoires.

Aujourd’hui presque toutes les familles politiques reconnaissent que la nouvelle organisation pose un certain nombre de problèmes qui rend la situation peu lisible pour le citoyen : empilement des structures qui multiplie les niveaux de décision, enchevêtrement des compétences, financements croisés, insuffisance démocratique…

Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy et le Gouvernement proposent une réforme qui est loin de répondre aux interrogations. Par certains aspects, elle apparaît surtout comme une manœuvre politicienne dirigée contre les forces de gauche qui détiennent l’essentiel du pouvoir territorial. Et, loin de s’attaquer au problème de l’empilement des structures, il en rajoute de nouvelles.

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