Les résultats aux élections municipales et européennes ont illustré gravement la coupure et souvent la défiance existant entre les citoyens et les élus chargés de les représenter. La colère, la déception et plus souvent le doute envers les politiques, liés à l’absence de résultats observables, expliquent largement la désaffection des citoyens pour les urnes et le rejet des partis traditionnels. Plus profondément, une interrogation s’est installée sur la capacité des politiques à répondre aux défis du chômage de masse, à l’augmentation des inégalités et à la relance de l’activité économique auxquels est confronté notre pays.

Députée PS de la majorité présidentielle, j’entends et comprends cette impatience et cette inquiétude. Comme plusieurs de mes collègues, je m’interroge aussi et ne pense pas que le pacte de responsabilité réponde aujourd’hui efficacement aux enjeux de la crise actuelle.

C’est pour cette raison, et aussi par fidélité aux engagements pris devant mes concitoyens, que j’ai décidé de m’abstenir lors du vote de la confiance au gouvernement ainsi que lors du vote sur le pacte de responsabilité. Je pense que face au désarroi et à la crise de confiance politique actuelle, nous avons besoin de débat pour redonner du sens à notre action et nous autoriser à élaborer d’autres réponses, qui ne soient pas celles de l’austérité.

L’enjeu politique est important. En entretenant l’idée qu’il n’existe qu’une seule politique économique qui passerait par la baisse des dépenses publiques, de la protection sociale et du coût du travail, nous laissons le monopole de l’alternative à la démagogie des partis populistes. Le succès du Front national aux dernières élections illustre cette dérive dangereuse.

Au moment où il s’agit d’engager des sommes considérables – entre 50 et 80 milliards d’euros – n’est-il pas indispensable d’engager un débat approfondi sur les choix à opérer ? N’est-il pas paradoxal au moment où l’on souhaite vouloir réduire les déficits, d’engager 41 milliards d’euros d’allègement de cotisations indifférenciées aux entreprises ? Peut-on affirmer que les baisses de cotisations entraîneraient de façon décisive et durable la baisse du chômage et la relance de l’activité économique ? Comment articuler la réduction du déficit et la relance économique ? Comment concilier l’investissement productif et le soutien aux revenus des ménages ? Quelles seraient les propositions alternatives réalistes pour sortir de cette impasse ?

Pour nous aider à répondre à ces questions et apporter son expertise, j’ai invité :

Éric HEYER
économiste, directeur adjoint
au département analyse et prévision
de l’Observatoire français
des conjonctures économiques (OFCE)

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Je vous donne rendez-vous :

jeudi 26 juin à 20h
salle de la Malcombe à Besançon

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