L'Assemblée nationaleAlors que nos concitoyens sont en proie depuis plusieurs années, et particulièrement depuis les crises de 2008, à des difficultés importantes relatives à l’emploi, au pouvoir d’achat et plus globalement au partage des richesses dans notre pays, l’UMP vient de publier un document pointant du doigt plusieurs mesures mises en place par le Gouvernement et la majorité depuis près de 18 mois, arguant d’un gaspillage d’argent public.

Nous ne faisons effectivement pas les mêmes choix quant au modèle que nous voulons mettre en place. Comme l’indique fort justement sur son blog, mon collègue rapporteur général du Budget, Christian Eckert, particulièrement sollicité en cette période de débats budgétaires, il est nécessaire de rappeler ces mesures dont nous n’avons pas à rougir parce qu’elles participent la politique de solidarité que nous choisissons. Je suis toutefois bien consciente que cela ne règle pas la totalité des problèmes et difficultés que nos concitoyens les plus modestes rencontrent et que, parfois, nous pourrions ou devrions aller plus loin.

  • Relèvement de 25 % de l’ARS (allocation de rentrée scolaire) en 2012 puis + 1,2 % en 2013
  • Revalorisation de l’allocation de soutien familial de 25 % sur 5 ans
  • Revalorisation du complément familial de 50 % sur 5 ans
  • Augmentation du fonds national d’action sociale (FNAS) de la branche famille, qui progressera de 7,5 % par an, pour atteindre plus de 6,5 Md€ en 2017, soit 2 Md€ de plus qu’en 2012, favorisant ainsi la création de solutions d’accueil pour la petite enfance
  • Création de 55 000 bourses annuelles de 1 000 euros pour les étudiants dont les revenus des parents sont inférieurs à 33 000 €/an
  • Création d’un nouvel échelon de bourse (échelon 7) pour les étudiants dont les revenus des parents sont inférieurs à 7 500 €/an
  • Modification des rythmes scolaires pour mieux répartir les temps d’apprentissage
  • Emplois d’avenir et contrats de génération
  • Création d’un contrat d’insertion pour les jeunes sans qualification
  • Création d’une aide forfaitaire de 5 000 € à l’embauche de jeunes résidents de ZUS (zones urbaines sensibles)
  • Relèvement du SMIC et du traitement minimum des fonctionnaires
  • Revalorisation des rémunérations des agents de catégorie C et création d’un 8e échelon
  • Revalorisation du RSA socle de 10 % sur 5 ans (en plus de l’indexation annuelle sur l’inflation)
  • Hausse de 8,5 % de l’Allocation pour adulte handicapé (AAH)
  • Généralisation du tiers-payant
  • Relèvement de 8,3 % du plafond des ressources prises en compte pour bénéficier de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et de l’Aide à la complémentaire santé
  • Compte pénibilité pour les entreprises (une dépense de 2,5 Mds€ en 2020 pour 800 M€ de recettes seulement)
  • Création de 4 500 places d’accueil en hébergement d’urgence (en plus des moyens supplémentaires accordés à l’automne 2012)
  • Garantie universelle des risques locatifs
  • Lancement de la caution locative étudiante
  • Lancement de la « garantie jeune » (18-25 ans)

Ce que souligne Christian Eckert est juste, l’enjeu est de conserver à la France son modèle social :

« Chez nous, on soigne tout le monde avec un reste à charge limité au maximum. On entre à l’hôpital avec une carte Vitale et pas avec une carte de crédit personnelle.

Chez nous, l’école est gratuite, laïque et républicaine. Veut-on la réserver aux enfants et adolescents dont les parents peuvent en assurer le coût ?

Chez nous, la retraite est assurée par répartition. Elle n’est pas réservée à ceux qui ont eu les moyens de capitaliser toute leur vie durant.

Chez nous, tout le monde bénéficie des prestations familiales, des aides au logement, des indemnisations du chômage.

C’est l’existence même de ce modèle, issu de notre histoire, que nous avons choisi de préserver. »

Au lieu de cela, la droite continue à proposer et promouvoir un tout autre modèle : laisser à chacun la possibilité de couvrir ou non ses propres besoins issus des accidents et aléas de la vie (maladie, chômage, vieillesse, retraite, éducation, sécurité…) par ses propres ressources. Ils nomment cela par un terme qui peut résonner en apparence de façon agréable aux oreilles des Français : la liberté. Elle n’est pourtant que factice puisque conditionnée aux ressources financières dont la détention n’est ni égale, ni proportionnelle au mérite, au travail ou à la place dans la société.

Dans cette période particulièrement compliquée en premier lieu pour nos concitoyens dont je comprends les craintes et parfois les exaspérations, il appartient d’apporter des réponses politiques sur le partage des richesses et la progressivité de l’impôt. Mais il convient aussi de ne pas oublier que la prétendue alternative présentée par la droite est une impasse pour l’immense majorité des citoyens dont les moyens ne seraient pas suffisants pour faire face, seuls, aux aléas de la vie sans l’action redistributive de l’État.