Planoise-Tilleroyes
Le coût du logement
15/01/12
Ce samedi des locataires de Planoise ont manifesté contre l’augmentation du coût de leur logement. N’ayant pu me rendre à cette mobilisation voici le courrier que je leur ai adressé :
« Vous allez à nouveau manifester ce samedi 14 janvier pour demander l’arrêt des hausses de loyer et de charges et pour limiter leur augmentation à 10 % en cas de rénovation, et plus localement, pour une annulation du rappel de charge 2009 pour Habitat 25.
Je n’ai, malheureusement, pas les moyens de répondre aux problèmes que vous soulevez et que vous vivez dans l’immédiat et votre mobilisation à ce sujet m’apparaît tout à fait légitime. Puisque je ne pourrai pas être présente à vos côtés à cette occasion, je souhaite par cette lettre vous donner mon point de vue sur cette situation.
La politique du logement conduite par l’État est aujourd’hui particulièrement défavorable aux offices HLM. Le budget national du logement d’environ 37 milliards d’euros, avait jusqu’alors pour priorité le logement public, le logement social. Ce n’est hélas plus le cas actuellement.
Le gouvernement a inversé cette priorité. Celle-ci est maintenant clairement en faveur du logement privé. Alors que 70 % du budget était consacré au logement public, aujourd’hui, nous n’en sommes plus qu’à 32 %, alors que 35 % est consacrée au locatif privé et 33 % aux propriétaires occupants. C’est donc 70 % de ce budget qui est désormais consacré au logement privé.
Parallèlement à ce retournement, on assiste à un sévère désengagement de l’État. Entre 2008 et 2011, les crédits d’aide à la construction sont passés de 800 à 473 millions d’euros (- 40 %) en application de la loi de programmation financière triennale votée par vos députés actuels.
Vous subissez ainsi largement les effets de cette politique antisociale du gouvernement, car les ressources des offices HLM sont, plus que jamais, presque réduites aux loyers que vous versez.
Conseillère générale et, à ce titre, administratrice d’Habitat 25, j’ai cherché, avec les autres membres du Conseil d’Administration, à faire en sorte que les hausses de loyer soient les plus contenues possibles, que la nouvelle charte de réhabilitation vous accorde la place qui est la vôtre en donnant le dernier mot aux locataires, que les logements rénovés ou nouveaux permettent des économies de charges, tout en permettant l’entretien du parc de logement pour vous et pour ceux qui vous succèderont.
J’ai bien conscience de la limite de mon courrier. Néanmoins, sachant que certains d’entre vous vivent des situations financières vraiment difficiles et parce que la préservation de votre niveau de vie m’importe, je tenais à vous dire que je comprends votre mobilisation et que j’en suis solidaire.
Barbara Romagnan
Conseillère générale du canton de Besancon-Planoise
Administratrice d’Habitat 25
La lettre d’octobre 2011
19/11/11
Comme chaque année, je rends compte de mon mandat de Conseillère générale, grâce à une lettre distribuée aux habitants de Planoise et des Tilleroyes. J’ai distribué cette lettre au cours des dernières semaines. Je vous invite à la lire et à me faire part de vos remarques. Vous pouvez me contacter par courriel ou grâce au formulaire de contact sur ce site.
Dégradations au collège Diderot : un acte scandaleux
2/10/11
Hier soir, samedi 1er octobre, de graves dégradations ont été commises au collège Diderot. Les dégats sont si sérieux que certains locaux et équipements sont maintenant inutilisables.
Les collègiens et les personnels dévoués de cet établissement travaillaient déjà dans des conditions, notamment matérielles avec les travaux, difficiles. Cet acte de vandalisme scandaleux va encore les aggraver. Alors que les enfants viennent de faire leur rentrée des classes, alors que l’école dans son ensemble est déjà attaquée par des suppressions de postes, des fermetudes de classes, le mépris de ceux qui travaillent dans ses murs, certains n’ont pas trouvé mieux à faire que de littéralement casser du matériel qui permet de se former.
Je me permets également de souligner que cela se produit dans un quartier où les personnes et les jeunes en particulier subissent les difficultés de tous ordres, plus que dans la plupart des autres quartiers de la ville, et qui se comportent, pour l’immense majorité d’entre eux, avec respect et dignité. Les personnels de l’établissements, les élèves et les Planoisiens dans leur ensemble n’ont pas mérité ça !
Je remercie l’ensemble des services du collège, de la police et des pompiers qui sont intervenus pour que cela ne s’aggrave pas davantage. Je dis ma colère et mon indignation face à ces actes de dégradation et mon soutien à ceux qui y travaillent au quotidien.
De nouvelles places de crèche à Planoise
9/07/11
Ce matin j’ai participé à la pose de la première pierre de l’espace multi-accueil pour la petite enfance, rue d’Artois, pour lequel le Conseil général a participé à hauteur de 95 622 euros.
Je suis particulièrement sensible a cet investissement qui me semble un outil pour favoriser l’égalité à la racine. D’abord l’égalité entre les enfants quelle que soit leur origine et le niveau de revenu de leur parents. En effet, pour lutter contre les inégalités sociales, il est nécessaire de s’y atteler au plus tôt. Mais également l’inégalité entre les hommes et les femmes. On le sait, les femmes assument toujours l’essentiel des responsabilités domestiques et familiales quand elles vivent en couple. Elles représentent également 85 % des chefs de famille monoparentale. Elles sont davanatge au chômage que les hommes et quand elles occupent un emploi, il est plus souvent à temps partiel et / ou précaire. On comprend bien que les lieux d’accueil qui permette une bonne prise en charge des enfants est essentiel.
Le risque des « modes de garde à deux vitesses » / Sylviane Giampino
16/05/11
Sylviane Giampino, psychanalyste, psychologue et spécialiste de la petite enfance, que j’ai invitée ce mardi 17 mai pour débattre avec nous, a été interviewée par L’Est Républicain paru aujourd’hui.
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Psychanalyste libérale à Paris et psychologue en structures publiques en Seine-Saint-Denis, Sylviane Giampino est une spécialiste de la petite enfance. Chercheur, elle est notamment auteur de « Notre société n’aime-t-elle plus ses enfants ? »
Elle débattra demain soir à Besançon avec le pionnier de l’observation des rythmes des tout-petits, Hubert Montagner, autour du thème « Inégalités sociales, inégalités scolaires inévitables ? Les enjeux de la petite enfance », organisé par la conseillère générale de Planoise, Barbara Romagnan (PS).
Vous êtes engagée dans le réseau associatif et syndical «Pas de bébé à la consigne» après avoir animé en 2006 le collectif «Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans ». Êtes-vous une militante ?
Je suis une professionnelle qui pense qu’elle doit restituer à la société le matériau qui lui a été confié pendant son travail. Je suis désolée de voir les affres de culpabilité des mères qui travaillent.
Vous êtes invitée par une élue de la gauche du PS…
Je travaille aussi, par exemple, pour la municipalité UMP de Lambersart (banlieue de Lille), bien connue pour son action en faveur de la petite enfance.
Quels sont les avantages et inconvénients des différents modes de garde ?
Je ne vais pas faire de tableau comparatif. Un bon mode de garde correspond à la sensibilité et au mode de vie de la famille. Il garantit que la garde est confiée à un professionnel formé, encadré, soutenu.
Débat : Inégalités sociales, inégalités scolaires inévitables ? L’enjeu de la petite enfance.
16/05/11
J’ai le plaisir de vous inviter à un débat que j’organise sur le thème « Inégalités sociales, inégalités scolaires inévitables ? L’enjeu de la petite enfance » :
Mardi 17 mai 2011
19h30
Centre Nelson Mandela
13 avenue d’Île-de-France à Besançon
(Bus 5 et 10 - Arrêt « Île-de-France »)
Activités prévues pour les enfants
Pour débattre avec nous, j’ai convié :
- Sylviane GIAMPINO, psychanalyste, spécialiste de la petite enfance, auteur de Notre société n’aime t-elle plus ses enfants ?, A l’écoute des bébés et de ceux qui les entourent, Les mères qui travaillent sont-elles coupables ?, a mené le combat contre le retour du déterminisme dans la politique de la petite enfance.
- Hubert MONTAGNER, Docteur ès sciences, professeur des universités en retraite, ancien directeur de recherche à l’INSERM, ancien directeur de l’Unité “Enfance Inadaptée”, spécialiste du développement, des comportements et des rythmes de l’enfant. Durant toute sa carrière, il s’est battu pour faire connaître les besoins des enfants en termes de santé, d’environnement, d’accueil en crèche, de scolarité… Il a publié récemment L’arbre enfant. Une nouvelle approche de l’enfant.
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La petite enfance désigne les enfants ayant moins de 6 ans, les enfants qui n’ont pas encore l’âge de fréquenter l’école primaire élémentaire.
Les enfants de moins de 3 ans peuvent être accueillis de façon individuelle, par les assistantes maternelles, de façon collective, dans les structures multi-accueil (crèche, halte-garderie) ou à l’école maternelle pour les enfants de 2 ans en zones d’éducation prioritaires en particulier, s’il y a des places et s’ils sont propres. A partir de 3 ans, la quasi-totalité d’entre eux est scolarisée à l’école maternelle.
La prise en charge individuelle ou collective des jeunes enfants joue un rôle très important dans l’apprentissage de l’autonomie, du rapport aux autres, de la vie collective. C’est aussi un atout pour notre société qui permet également aux parents, presque toujours les femmes, d’engager ou de poursuivre une activité sociale et/ou professionnelle, tout en donnant aux enfants la possibilité de construire ou reconstruire des dimensions essentielles et complémentaires de celles qui se développent dans le milieu familial.
L’accueil, dans de bonnes conditions, des jeunes enfants dans des crèches, écoles maternelles mais aussi dans des structures de prévention et de socialisation est fondamental pour que chacun puisse être acteur de son développement, et ainsi se réaliser dans toutes ses dimensions, quelles que soient ses particularités et celles de sa famille. A défaut d’être suffisantes, ces structures sont indispensables pour prévenir les fragilités psychiques, réduire ou éviter les inégalités sociales et culturelles qui peuvent conduire plus tard les êtres humains à la marginalité sociale, aux “troubles” du comportement, aux conduites d’agression et de destruction.
Comment construire ou développer des structures pour que tous les jeunes enfants puissent s’installer dans l’apaisement, l’épanouissement, l’éducation et l’acquisition de toutes les formes de compétences et d’apprentissage, en particulier quand leur famille est démunie, fragile, vulnérable, “abîmée” par les blessures de la vie et/ou isolées ?
Au moment où un certain nombre de mesures et de menaces frappent ce secteur (manque de places dans les crèches, maisons d’assistantes maternelles et jardins d’éveil médiocres, décrets régressifs de la Secrétaire d’État Nadine MORANO, postes d’enseignants et de psychologues de RASED supprimés dans les écoles, système scolaire en panne…), il nous a semblé important de demander à deux professionnels reconnus dans ce domaine d’apporter leur éclairage de chercheur et de praticien sur les enjeux d’une prise en compte améliorée et intelligente de la petite enfance, mais aussi d’une amélioration de l’école.
Je vous attends nombreux !
Barbara Romagnan
Expulsion : ça se passe à Planoise
30/04/11
Mercredi 27 avril 2011, Meleka (7 ans), scolarisée dans une école de planoise, et Amra (4 mois) ZEKIROVSKI ont été arrêtées avec leurs parents. Ils sont en ce moment au Centre de Rétention Administrative (CRA) d’Oissel près de Rouen en vue d’être expulsée en Macédoine.
Pour quelle raison sont-ils arrêtés ? Pourquoi le Gouvernement veut-il les expulser ? Pas parce qu’ils auraient commis un quelconque délit, mais parce qu’ils sont en situation irrégulière. Bien sur, l’Etat a le droit de décider de qui peut rester sur son territoire. Bien sur également, la France ne peut pas accueillir tous les opprimés sur son territoire. Pourtant, aujourd’hui leur vie est en France. Ils sont sur notre territoire depuis 2 ans et ne troublent en rien l’ordre public. Retourner en Macédoine, leur pays d’origine qu’ils ont quitté n’est pas envisageable.
En effet, cette famille fait partie de la communauté rom de Macédoine. La discrimination dont est victime cette communauté a poussé la famille ZEKIROVSKI à quitter le pays. Monsieur ZEKIROVSKI est un handicapé poliomyélite dont le handicap est évalué entre 50 et 75%. Or en Macédoine, les handicapés n’ont pas leur place dans la société et sont eux aussi discriminés.
Cette double discrimination dans un pays où le chômage avoisine les 50 %, est pointée par la Commission européenne en novembre 2009, suite à la demande d’adhésion de la Macédoine à l’Union européenne.
Des atteintes à l’Ecole, une atteinte à la République !
17/03/11
Face aux suppressions de postes :
A Planoise comme ailleurs, défendons l’école : le patrimoine de ceux qui n’en ont pas !
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Luc Chatel l’a annoncé en ce début d’année 2011, à la prochaine rentrée scolaire, 16 000 postes seront supprimés. Dans le Doubs, l’inspectrice d’Académie a confirmé la suppression de 29 postes budgétaires.
La répétition de ce type de mesures finit par nous rendre indifférent ou fataliste. Encore une réduction de postes qui s’ajoute aux précédentes ! Après les 50 000 postes qui ont déjà été supprimés depuis 2007, on déplore une nouvelle fois la politique menée par Nicolas Sarkozy… Pourtant, je crois profondément qu’avec cette nouvelle réduction des moyens alloués à l’éducation nous sommes entrés dans une situation beaucoup plus grave.
Les conditions d’enseignement sont déjà très difficiles depuis plusieurs années, mais avec cette nouvelle « coupe » dans le budget de l’éducation, les conséquences vont être aggravées, en particulier à Planoise.
- Un alourdissement de toutes les classes avec les conséquences que l’on connaît… : à Planoise, 1 classe supprimée dans chaque école primaire, soit 5 classes en moins.
- La fermeture de nombreuses filières, options et formations professionnelles dans les lycées.
- Une réduction très forte du nombre d’enfants scolarisés à deux ans ; alors que l’on sait que c’est un véritable moyen de lutte contre les inégalités culturelles et sociales. A Planoise, où 12 écoles et un collège (Diderot) sont en Zone d’Education Prioritaires (ZEP), il n’y aura pas toujours assez de places dans les écoles pour les prendre tous les enfants de deux ans.
- Une mise à mal des réseaux d’aide en difficultés (RASED) qui permettent d’accompagner les enfants en grande difficulté : à Planoise, 2 postes et demi, un demi poste de psychologue à Champagne, 1 poste de rééducateur à Bourgogne, 1 poste d’aide pédagogique à Ile de France sont supprimés.
- Une dégradation des conditions de formation et de travail des élèves et des enseignants : à Planoise, fermer des postes, c’est augmenter les effectifs de toutes les classes, priver les élèves en difficulté d’un temps précieux d’aide par leur enseignant. C’est aussi, la moitié des décharges des directeurs des école à Champagne et Dürer, qui vont être supprimées, c’est moins de temps pour recevoir les familles, moins de temps pour suivre les élèves et leurs dossiers, moins de temps pour travailler en équipe et faire vivre l’école.
- Une remise en question des moyens donnés aux ZEP : à Planoise, c’est la suppression des crédits ZEP de toutes les écoles et la suppression d’un des postes supplémentaire d’enseignant pour les écoles.
Compte rendu / Débat « Le quartier, résumé de l’état de notre société ? »
6/03/11
Jeudi 17 février dernier, j’ai organisé une table-ronde intitulée « le quartier : résumé de l’état de notre société ? ».
L’idée était de s’interroger sur l’ambivalence du rapport que l’on peut avoir avec le quartier, selon que l’on soit dehors ou dedans. S’agit-il d’attachement ou de stigmatisation, d’intégration ou d’exclusion, d’un refuge ou d’un ghetto ? Il ne s’agissait pas de parler spécifiquement du quartier de Planoise (que les intervenants ne connaissent pas, d’ailleurs), mais Planoise était notre point de départ pour la réflexion.
Pour nous y aider, le sociologue Didier Lapeyronnie (auteur de Le ghetto urbain : ségrégation, violence, pauvreté) et le journaliste à Libération Olivier Bertrand (qui vient de terminer un film sur les 20 ans des émeutes à Vaulx-en-Velin), ont eu la gentillesse de répondre à mon invitation. L’assistance était nombreuse (170 personnes) et attentive, composée essentiellement d’habitants du quartier mais aussi de quelques personnes venues du reste de la ville et des communes alentours.
Les intervenants ont su rendre compte de leur travail exigeant et intéresser un public très varié : des habitants de différents lieux du quartier, des professionnels concernés par le sujet, des responsables d’associations, des personnes de tout âge, des anciens du quartier depuis 40 ans, de nouveaux arrivants et même quelques élus qui avaient fait le déplacement… Les questions nombreuses qui ont suivies ont permis de saisir les manières très différentes de vivre le quartier. Nous avons poursuivis assez longuement la discussion autour d’un pot convivial.
Le texte qui suit vise à rendre compte des interventions de Didier Lapeyronnie et Olivier Bertrand, ainsi que des discussions qui leur ont fait suite.
En direct du guetto urbain
15/02/11
Voici l’interview de Didier Lapeyronnie, sociologue, auteur du livre-choc Guetto urbain (éd. Robert Laffont), publiée dans L’Est Républicain de ce lundi 14 février 2011.
Didier Lapeyronnie sera à Besançon à mon invitation ce jeudi pour un débat sur « le quartier : résumé de l’état de notre société ? » avec Olivier Bertrand et Réda Didi (19h30 - Médiathèque Nelson Mandela).
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Un policier tabassé dans un quartier, auquel on crache « t’es pas chez toi, t’as rien à faire ici » cela vous étonne ?
Non, ce n’est pas très original. C’est ce que j’ai expliqué dans mon ouvrage « Ghetto urbain ». Ce sont des choses qui tiennent à la construction dans les quartiers d’une autre société, une sorte de culture contre l’institution, la police, les services sociaux, l’école…
Qu’est-ce qui favorise ce phénomène ?
Cela tient souvent à la pauvreté au sein d’une population qui concentre les difficultés qui la conduisent au repli sur soi. Tout le monde n’y participe pas mais un nouveau mode d’organisation sociale s’installe avec son économie noire, des modes de régulation qui lui sont propres et un mode d’intégration marqué par une coupure avec l’extérieur qui crée de la tension.