1ère circonscription du Doubs
SOS Amitié : des bénévoles à l’écoute
16/03/14
Vendredi soir, je me suis rendue à l’assemblée générale de l’association SOS Amitié, qui en 2013 a fêté ses 40 ans d’existence et a reçu la médaille de la Ville de Besançon pour son travail.
SOS Amitié est née d’une volonté de prévenir le suicide. Aujourd’hui, ses bénévoles continuent dans cet esprit, mais œuvrent de façon plus globale à briser l’isolement de certains de nos concitoyens en leur prêtant une oreille attentive, formée, non jugeante et anonyme. C’est un investissement majeur et très lourd pour ceux qui s’engagent : des heures d’écoute au téléphone dans la journée mais aussi la nuit. Chaque bénévole s’engage à en faire une par mois. C’est non seulement du temps qu’ils donnent mais aussi d’eux-mêmes. On ne sort pas indemne de l’écoute des souffrances qu’éprouvent ceux qui appellent.
C’est pourquoi, chaque mois, les bénévoles participent à un groupe de parole dans lequel ils parlent, non de ce qui leur a été dit au téléphone, mais de ce qu’ils ont ressenti eux en écoutant, de ce qui leur a été difficile. Parce que c’est une activité importante et que l’écoute est une activité qui demande de la compétence et des connaissances, les bénévoles sont formés, par des professionnels, pendant 35 heures, étalées sur 4 mois, avant de pouvoir débuter à l’association. On est bien formé pour écouter, c’est déjà beaucoup, mais c’est tout. Il ne s’agit pas de dire aux personnes qui appellent si ce qu’elles font, veulent faire ou pensent est bien ou mal, encore moins ce qu’elles devraient faire. En effet, les écoutants ne sont pas des professionnels et ignorent tout de la vie des personnes qui font appel à eux dans un moment de détresse.
Leur spécificité tient enfin au caractère anonyme. C’est un point extrêmement important qui fait que les appelants savent que personne ne pourra les identifier. Cela, ajouté au caractère non moralisateur de l’écoute favorise l’appel, qui peut être salvateur. Cet engagement est exigeant. Il apporte également beaucoup à ceux qui s’y investissent : la satisfaction de prendre sa part dans l’amélioration de la vie de ses semblables, une solidarité entre ses membres, choses qui ne se traduisent nulle part dans le PIB sensé mesurer la richesse nationale et qui pourtant font l’essentiel de ce qui compte dans nos vies. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à les rejoindre vous serez bien accueillis.
SOS Amitié Besançon Franche-Comté
BP 1572
25009 BESANÇON CEDEXTél. 03 81 52 17 17
Réserve parlementaire 2014 : la liste des bénéficiaires
4/02/14
Mercredi 29 janvier dernier, la présidence de l’Assemblée nationale a rendu publique, pour la première fois, l’utilisation de la réserve parlementaire par les 577 députés au cours de l’année 2013. Initiés par Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, ces progrès de transparence et d’équité dans la répartition des crédits (qui sont désormais les mêmes pour chaque député : 130 000 € à attribuer), sont à saluer. Ils vont dans le sens d’une meilleure connaissance et d’un meilleur contrôle citoyen de l’attribution des crédits de cette réserve, à défaut de la supprimer.
Comme je m’y suis engagée, et comme je l’ai fait dès le mois de février 2013, je rends publics ici les bénéficiaires de crédits de la réserve parlementaire pour l’année 2014 : 11 associations et 8 projets de collectivités locales.
Pour les crédits de cette année 2014, j’ai mis en place une procédure claire et transparente afin de permettre aux collectivités locales et associations de déposer leur demande de crédits et faire part de leur projet. Des fiches de demande ont été mises en ligne sur mon site internet et devaient m’être adressées impérativement avant le 31 août 2013.
Ainsi, j’ai mis à profit le mois de septembre pour examiner ces dossiers et choisir les associations et projets de collectivités locales à soutenir afin de respecter les quatre priorités que j’ai définies et fixées durant ma campagne électorale en 2012 : enfance, éducation-formation, santé et développement durable. Ce critère est impératif afin de donner une certaine cohérence à l’utilisation que je fais des crédits, mais il n’est pas toujours suffisant.
En effet, les demandes entrant dans le champ des priorités définies peuvent être très nombreuses. Il m’a donc parfois été nécessaire d’arbitrer pour soutenir le maximum de projets sans pour autant saupoudrer les crédits, tout en tenant compte du plafond annuel de la réserve parlementaire.
J’ai pu faire part de mes propositions d’utilisation des crédits de la réserve parlementaire au Rapporteur général du Budget à l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre 2013, pour que celles-ci soient examinées et que les sommes correspondantes soient inscrites dans le projet de loi de finances pour l’année 2014.
Les réponses étant désormais connues, je rends publique ci-dessous cette liste des bénéficiaires pour 2014.
Par ailleurs, les formulaires de demande ainsi que la procédure actualisée pour l’année 2015 peuvent d’ores et déjà être consultés sur mon site internet : www.barbararomagnan.eu/reserve afin de solliciter des crédits pour l’année prochaine, avant le 31 août 2014.
* * *
Associations
Association : Secours populaire français
Projet : Achat de produits alimentaire et de produits pour bébés. Soutien matériel aux familles en difficultés
Priorité :Enfance
Montant : 2 500 €
Association : Emmaüs Besançon
Projet : Extension du site de la Bergerie avec hangar de réception et magasin de vente
Priorité : Développement durable
Montant : 6 000 €
Association : Association d’aide aux détenus – 2AD
Projet : Maintien du fonctionnement de la bibliothèque de la maison d’arrêt de Besançon avec un demi-poste de bibliothécaire
Priorité : Éducation
Montant : 7 000 €
Association : CAEM Planoise
Projet : Achat d’instruments pour la classe orchestre du projet MACOCO, en commun avec l’école Bourgogne
Priorité : Éducation, Enfance
Montant : 7 000 €
Association : Comité de quartier de Rosemont Saint-Ferjeux
Projet : Renouvellement de l’équipement informatique utilisé dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité
Priorité : Éducation
Montant : 3 000 €
Association : Terre de liens Bourgogne Franche-Comté
Projet : Suivi et maintien de la biodiversité en milieu agricole sur des fermes du réseau Terre de liens
Priorité : Développement durable
Montant : 3 000 €
Association : ALEDD
Projet : Participation au fonctionnement de l’association pour accueillir davantage de jeunes en situation en handicap
Priorité : Enfance, Santé
Montant : 4 000 €
Association : 35 Lez’arts dans l’école
Projet : Création d’un conte musical concluant un projet de 5 ans autour du chant, du théâtre, de la danse, de la sculpture mené dans les écoles Jean-Zay et Pierre-Brossolette
Priorité : Éducation, Enfance
Montant : 4 000 €
Association : France Nature Environnement (FNE) Franche-Comté
Projet : Maintien et développement de la biodiversité sur le bassin versant de la rivière Ognon
Priorité : Développement durable
Montant : 1 000 €
Association : RéCiDev
Projet : Actions menées par l’association dans le domaine de l’éducation au développement durable et à la citoyenneté mondiale
Priorité : Éducation, Développement durable
Montant : 7 000 €
Association : Chœur à corps
Projet : Action autour du chant et de la culture avec des élèves de l’école Île-de-France et du collège Diderot à Besançon
Priorité : Éducation, Enfance
Montant : 3 000 €
* * *
Collectivités locales
Collectivité : Commune de Serre-les-Sapins
Projet : Rénovation et amélioration de l’efficacité énergétique de l’éclairage public
Priorité : Développement durable
Montant : 12 000 €
Collectivité : Commune de Montrond-le-Château
Projet : Achat d’un défibrillateur
Priorité : Santé
Montant : 1 000 €
Collectivité : Commune de Franey
Projet : Construction d’une mairie répondant aux normes BBC (participation au surcoût lié à l’efficacité énergétique)
Priorité : Développement durable
Montant : 9 000 €
Collectivité : Ville de Besançon
Projet : Rénovation du groupe scolaire Dürer
Priorité : Enfance, Éducation
Montant : 18 000 €
Collectivité : Ville de Besançon
Projet : Aménagement de jardins familiaux dans le secteur de Trépillot
Priorité : Développement durable
Montant : 9 000 €
Collectivité : Commune de Quingey
Projet : Construction d’une médiathèque-bibliothèque
Priorité : Enfance, Éducation
Montant : 14 500 €
Collectivité : Commune de Dannemarie-sur-Crète
Projet : Création d’un centre socio-culturel
Priorité : Enfance, Éducation
Montant : 12 000 €
Collectivité : Commune d’École-Valentin
Projet : Création d’un verger conservatoire
Priorité : Développement durable
Montant : 7 000 €
* * *
Une maison pour les personnes âgées du Val de Loue à Arc-et-Senans
3/02/14
Coup d’envoi officiel des travaux de construction de la Marpa (maison d’accueil rural pour personnes âgées) du Val de Loue, samedi 1er février à Arc-et-Senans. Cet important projet mené par le SIVU « Marpa du Val de Loue », rassemblant 18 communes doubiennes et jurassiennes, doit permettre la création de 24 places d’hébergement pour personnes âgées non dépendantes. Ces dernières bénéficieront chacune d’un logement T1 bis indépendant, qu’elles peuvent meubler à leur guise, tout en ayant la possibilité d’être dans une structure sécurisée, à taille humaine, conviviale et où les repas et les activités peuvent être faits en commun.
C’est le concept même de ces Marpa, initiées par la MSA il y a près de 30 ans, pour offrir une solution d’accueil alternative à la maison de retraite de type EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) pour celles et ceux qui ne peuvent ou ne veulent plus rester seuls dans leur propre maison ou appartement. Une proposition complémentaire qui allie indépendance, sécurité et convivialité.
Implantées dans les bourgs structurants du secteur rural ou périurbain, les Marpa s’appuient sur le tissu commercial, artisanal et associatif local pour que les personnes âgées restent « au village », dans un environnement qu’elles connaissent et où elles ont des liens.
Le projet d’Arc-et-Senans, tout comme celui d’École-Valentin où les travaux sont en cours, répond bien à ces enjeux. L’implication de 18 communes du secteur est un préalable indispensable et un gage de succès pour le projet, qui doit être porté localement et répondre à des besoins identifiés sur le territoire.
Ainsi, à compter de novembre prochain, la Marpa du Val de Loue devrait accueillir ses premiers résidents, ainsi que 6 à 7 employés pour assurer l’accueil, l’accompagnement, les repas, l’animation et la surveillance 24h/24.
A l’heure où le Gouvernement prépare un projet de loi pour l’autonomie des personnes âgées, véritable défi pour notre société dans les années à venir, ces types d’hébergement intermédiaire entre le maintien à domicile et l’hospitalisation en EHPAD fournissent des solutions complémentaires très intéressantes, qui participent à repousser l’âge d’entrée dans la dépendance.
« Mutuelles, Mutualité : préparons l’avenir » : retour sur le débat
15/12/13
5 commentaires
Vendredi après-midi, j’ai participé à un débat organisé par la Mutualité française, à l’IRTS de Besançon. Le thème : « Mutuelles, Mutualité : préparons l’avenir ». L’occasion de jeter un regard sur le mutualisme en matière de santé. Cette rencontre à laquelle j’ai participé, a permis d’entendre le témoignage et l’expertise de plusieurs intervenants : Etienne Caniard, président nationale de la Mutualité française, Bruno Herry, nouveau président de la Mutualité française de Franche-Comté, Catherine Tirvaudey, doyenne de la faculté de droit de l’Université de Franche-Comté, Carole-Anne Didier, adhérente mutualiste, Bernard Monnet, vice-président d’ADREA mutuelle et Régis Lombard, délégué régional MGEN.
Après une introduction du nouveau président M. Herry, qui a posé les enjeux du débat, une historienne, Patricia Toucas-Truyen, nous a présenté une très intéressante histoire de la Mutualité. Elle a notamment exposé que les questions que la mutualité se posait sur elle-même aujourd’hui ressemblaient beaucoup à celles d’hier. Elle a également mis en évidence que, loin de s’opposer, la Mutualité et la Sécurité sociale avaient des histoires et des « intérêts » étroitement liés. Il était demandé aux participants de la table ronde de donner leur vision de la mutualité.
C’est justement sur ce lien entre les mutuelles et la Sécurité sociale que j’ai centré mon propos initial, cherchant à faire la part des choses dans leurs rôles respectifs. J’ai commencé par rappeler que j’avais signé une pétition au mois de septembre pour préserver la Sécurité sociale. Constatant le recul de la Sécu dans la prise en charge des soins courants, les auteurs en appelaient à un grand débat public sur le partage dans la prise en charge des soins entre l’assurance maladie et les assurances complémentaires. Ils regrettaient le désengagement de la Sécurité sociale, alors qu’elle est l’outil le plus égalitaire et solidaire. Je partage pleinement ce souci majeur de défense de la Sécu, la nécessité de voir sa part progresser dans la prise en charge des soins courant et ce souhait du débat. Néanmoins, dans ce texte, il n’était pas fait mention des différences, fondamentales, entre les mutuelles complémentaires et les assurances, même si, bien sûr, les auteurs de la pétition maitrisent parfaitement tout cela.
La suite >
Elues, pourquoi pas vous ? : soirée d’échanges pour l’engagement des femmes
6/11/13
Les prochaines élections municipales auront lieu les dimanches 23 et 30 mars 2014. Les lois du 17 avril 2013 relatives à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires ont introduit plusieurs évolutions importantes : réduction du nombre de conseillers municipaux pour les communes de moins de 100 habitants, déclaration de candidature, fléchage pour les intercommunalités…
Pour les communes de plus de 1 000 habitants, il s’agit d’un changement notable. Elles seront désormais concernées par le scrutin de listes bloquées, qui introduit en particulier la parité femmes-hommes. A mon sens, cette disposition doit être vue comme une opportunité de renouvellement et d’un meilleur reflet de la société. C’est un objectif collectif que l’on peut se fixer, y compris dans des communes de plus petite taille.
Pour y parvenir, il convient de mobiliser les femmes, de susciter des vocations et ainsi lever les freins réels ou supposés, pour participer à la gestion de sa commune. Ces freins sont principalement liés aux questions légitimes d’organisation personnelle, familiale ou professionnelle, mais aussi à l’estime de soi, à la perception de ses capacités et connaissances, à l’engagement parallèle dans le monde associatif… Ce sont des sujets qui m’importent et sur lesquels je travaille depuis plusieurs années.
Aussi, et dans cette perspective, il me semble nécessaire d’encourager l’engagement public des femmes. C’est pourquoi, j’invite la population, et notamment les femmes, à un temps d’échanges, de témoignages et de discussion avec des élues (maires, adjointes, conseillères municipales) aux profils différents, qui feront partager leur expérience, les satisfactions et les difficultés rencontrées durant leur mandat.
Cette soirée aura lieu le lundi 18 novembre à 20h à la maison des Loups de Boussières (rue des Richets).
Peut-on encore s’épanouir au travail ? : réécoutez toute la conférence
15/10/13
Près de 250 personnes ont fait le déplacement ce lundi soir au théâtre de l’Espace - Planoise, à Besançon, pour assister à la conférence « Peut-on encore s’épanouir au travail ? » que j’organisais avec la participation de Sophie Prunier-Poulmaire, ergonome et psychologue du travail et de Danièle Linhart, sociologue du travail. Je tiens à remercier les intervenantes pour leur participation, le public venu en nombre ainsi que les équipes du théâtre et les bénévoles qui ont permis la réussite de cette soirée.
Comme je l’ai déjà fait à plusieurs reprises lorsque j’étais conseillère générale et récemment encore, le 30 janvier, en tant que députée, je souhaite organiser régulièrement ce type de conférence, des moments de rencontre avec des intellectuels, des chercheurs qui ont généralement une actualité dans leurs travaux et publications. L’idée n’est pas d’être impérativement dans le feu de l’actualité, mais au contraire d’être dans la réflexion, le temps long, la profondeur des enjeux et des problématiques en se mettant un peu à distance.
Prévue il y a déjà plusieurs mois, cette conférence autour de l’épanouissement au travail trouve un prolongement dans l’actualité (le débat sur le travail le soir et le dimanche) et dans le travail parlementaire (système de retraite, égalité professionnelle…).
Au moment où le Gouvernement est engagé dans la bataille pour l’emploi et s’efforce de faire face à ces disparités, j’ai donc souhaité réfléchir sur la place du travail dans nos vies et notre société pour envisager à quelles conditions (d’organisation, d’autonomie, de rémunération, de temps) le travail peut être source d’épanouissement, de plaisir et de bonheur.
Je vous propose donc de réécouter l’intégralité des interventions de cette conférence :
A Besançon, la prison expliquée aux députés - L’Est Républicain
14/10/13

Elle ne comprend pas, Barbara Romagnan. Elle s’est séparée de son sac, a vidé ses poches, envisage d’ôter sa ceinture, rien n’y fait. Le portique de sécurité de la maison d’arrêt de Besançon ne cesse de se déclencher à tout va. La surveillante lui conseille d’enlever ses chaussures. Enfin, l’engin se calme. La première découverte de la députée (PS) du Doubs, qui exerce son droit parlementaire de visite d’un lieu de privation de liberté, aura été le sexisme du détecteur électronique. L’armature des bottines féminines lui est insupportable tandis qu’il se fait indulgent envers les godillots masculins.
C’est la seconde fois depuis leur élection que l’élue et son collègue (EELV) Eric Alauzet viennent dans l’institution qu’au dehors on surnomme « La Butte ». Ils s’y sont déjà entretenus avec la directrice, Céline Jusselme, mais n’ont jamais parcouru les lieux. C’est leur grand jour. Lors du dernier conseil des ministres, Christiane Taubira a présenté son projet de loi sur la prévention de la récidive et l’individualisation des peines. L’examen du texte à l’Assemblée ne viendra qu’en avril 2014. Il faudra d’ici là que nombre de députés maîtrisent le sujet. À regarder ceux du Doubs pénétrer, gênés, dans le bâtiment carcéral du XIXe siècle, on devine l’initiation utile.
Autour d’une tasse de café, Céline Jusselme et Amadou Camara, son adjoint, sondent les attentes de leurs hôtes afin de mieux les guider dans les méandres de l’établissement. « Où n’avons-nous pas le droit d’aller ? », s’inquiète Eric Alauzet. « Vous pouvez vous rendre partout et parler à qui vous voulez », répond la directrice, qui leur détaille le circuit proposé sur une photo aérienne. « Sauf sous les combles. Ou alors, c’est sans moi. Je n’aime pas les cadavres de pigeons. Et des autres petites bêtes… »
Les questions des parlementaires fusent, en vrac. La maison d’arrêt de Besançon se situe aux antipodes du pénitencier d’Alcatraz, mais les rapports de force entre détenus, gardiens et direction y sont une réalité. À Barbara Romagnan, curieuse de savoir comment la jeune femme de 34 ans s’impose face au personnel majoritairement masculin, blanchi sous le harnais, Céline Jusselme dit que ce n’est pas forcément de tout repos, que « certains ont tendance à se considérer comme les chefs », qu’on remarque à « La Butte » une « vraie résistance qu’on ne connaît pas ailleurs » chez les surveillants. À sa prise de fonction, elle a aussi noté qu’il y avait ici davantage de détenus condamnés pour faits de violence que dans ses précédentes affectations. Ceci explique cela, peut-être.
Sophie Prunier-Poulmaire : « Veut-on travailler 7 jours sur 7 ? »
11/10/13
Interview de Sophie Prunier-Poulmaire, parue dans L’Est Républicain ce vendredi 11 octobre.
- - -
Besançon. Sophie Prunier-Poulmaire est ergonome et maître de conférence à l’Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense, experte auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire, auteur de deux récents ouvrages : « Le Travail révélé » et « Le bonheur au travail, regards croisés de dessinateurs et d’experts du travail » (éditions du Cherche-Midi). Avec Danièle Linhart, sociologue du travail, spécialiste de ses mutations, des stratégies managériales et des rapports entre hommes et femmes dans l’emploi, elle participera à la conférence-débat organisée, lundi 14 octobre à 20 h, au théâtre de l’Espace Planoise, place de l’Europe à Besançon, par la députée PS du Doubs, Barbara Romagnan. Sur le thème : la place du travail dans la société et les enjeux de la parité.
Chacun a pu voir les images de la manifestation festive des employées du magasin Sephora sur les Champs-Élysées à Paris, mardi soir, protestant contre l’interdiction de travailler après 21h dont elles estiment être « victimes ». Après les polémiques sur l’ouverture de magasins de bricolage le dimanche, quelle lecture en avez-vous ?
Sephora, c’est un cas spécifique. Les questions qu’on peut se poser sont : qui sont ces salariées ? Quelle est la population dont on parle ? Sont-elles représentatives du monde du travail dans son ensemble ? Lorsqu’on observe les personnes qui se déclarent en faveur du travail dominical ou nocturne, on constate la plupart du temps qu’il s’agit de gens plutôt jeunes et que cela va de pair avec des caractéristiques individualisées : célibataires souvent, sans enfants, avec une vie privée qui n’est pas forcément contrainte par des obligations horaires.
Autrement dit, ça va leur passer ?
Cela dépend bien sûr des individus mais, en règle générale, on construit son parcours de travail tout au long de la vie selon l’âge, la situation affective, les enfants, etc. Quand on est jeune, on est immortel ! Les attentes vont ensuite évoluer, fluctuer. Il faut à chaque étape trouver le bon équilibre entre les contingences du travail et celles de la vie personnelle.
Le débat semble avoir un retentissement important…
Les événements de ces dernières semaines montrent que notre société est en phase de recherche de nouveaux rythmes : scolaires, de travail, etc. Et tout est lié. Si vous modifiez le rythme des enfants, vous avez des conséquences directes sur le rythme des parents. C’est un choix philosophique et idéologique, pas seulement économique : à quel rythme veut-on engager nos vies ? Souhaitons-nous une société du « 24 heures sur 24 » et du « 7 jours sur 7 » ? Quelle place entendons-nous réserver à l’échange approfondi en famille, aux amis ? La délimitation du champ du travail borne mécaniquement celui du hors travail.
Conférence : « Peut-on encore s’épanouir au travail ? » - Lundi 14 octobre, 20h, Théâtre de l’Espace à Besançon
11/10/13
Avec la crise, le travail revient sur le devant de la scène. Face à la montée du chômage, nous sommes incités à nous investir toujours plus dans nos activités professionnelles. Pourtant, « les attentes immenses des salariés à l’égard du travail ne sont pas satisfaites », constatent les sociologues Dominique MÉDA et Patricia VENDRAMIN dans leur étude récente en Europe (Réinventer le travail, PUF, 2013).
Aujourd’hui, pour beaucoup d’hommes et de femmes, le travail est une souffrance. Souffrance d’avoir trop de travail pour certains ou de faire un travail dégradé, qui n’a pas de sens. Sans oublier les souffrances liées aux accidents et maladies du travail.
Pour d’autres, il est en même temps souffrance tout aussi forte de l’absence de travail : le chômage, vécu comme une véritable dépossession d’identité et de dignité.
Heureusement, pour beaucoup, le travail est encore source de joie, de satisfaction et de réalisation de soi dans le cadre de l’entreprise et de la société.
Le rapport que chacun de nous entretient avec son travail est donc très variable et souvent ambivalent. Il est très différent selon les groupes sociaux, les générations, selon qu’on est une femme ou un homme. Ainsi, si le taux de chômage est de 11 % dans notre pays, il s’élève en réalité à près de 12 % pour les femmes, à plus de 25 % pour les jeunes et à plus de 50 % dans certains quartiers de nos villes ! De même, le travail à temps partiel, très souvent subi, est occupé à plus de 80 % par les femmes, avec les conséquences que l’on connait en termes de niveau de rémunération et de retraite.
Au moment où le Gouvernement est engagé dans la bataille pour l’emploi et s’efforce de faire face à ces disparités, j’ai souhaité réfléchir avec vous sur la place du travail dans nos vies et notre société pour envisager à quelles conditions (d’organisation, d’autonomie, de rémunération, de temps) le travail peut être source d’épanouissement, de plaisir et de bonheur.
Et, plus concrètement aujourd’hui, dans quelle mesure la nouvelle loi sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, discutée au Parlement, peut-elle être une opportunité pour améliorer les conditions de travail de tous.
Pour cela, je vous invite à la conférence que j’organise :
lundi 14 octobre de 20h à 22h
au théâtre de l’Espace-Planoise
Place de l’Europe à Besançon
avec la présence de deux invitées, spécialistes, engagées dans cette réflexion
- Danièle LINHART, sociologue du travail, spécialiste des mutations du travail, des stratégies managériales et des rapports entre les hommes et les femmes au travail, auteure de très nombreux ouvrages : La Modernisation des entreprises, Perte d’emploi, perte de soi, Travailler sans les autres…
- Sophie PRUNIER-POULMAIRE, ergonome et psychologue du travail, maîtresse de conférence à l’université Paris Ouest Nanterre, experte auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire, auteure de deux récents ouvrages : Le Travail révélé, Le bonheur au travail, défis ou défaite.
Dès 19h au Théâtre de l’Espace, retrouvez l’expo :
Le travail révélé : regards de photographes et paroles d’experts
École-Valentin : halte là !
10/10/13
Mardi 3 septembre, 6h11. Cette date restera gravée dans l’histoire ferroviaire d’Ecole-Valentin. En effet, c’est il y a un peu plus d’un mois qu’a été mise en service la halte ferroviaire de la commune, située sur la ligne reliant la gare Besançon Viotte et la gare Besançon Franche-Comté TGV.
Installée au centre d’Ecole-Valentin, jouxtant la zone commerciale en développement, accessible par les personnes à mobilité réduite et par des cheminements piétonniers, elle est desservie par tous les TER circulant sur la liaison entre les deux gares, ce qui met la commune à 6 minutes de la gare du centre-ville de Besançon et à 8 minutes de la gare TGV d’Auxon. Il faut également souligner qu’un parking de 120 places avec bassin de rétention est actuellement en cours d’aménagement.
Pour tous les abonnés au réseau Ginko, il est important de préciser que cette nouvelle halte, comme les autres figurant dans le périmètre de la communauté d’agglomération, est accessible sans frais supplémentaire. L’intermodalité est de mise pour emprunter bus, car et TER dans le Grand Besançon.
Ce jeudi 10 octobre avait lieu l’inauguration officielle en présence de tous les partenaires de ce projet de longue haleine, qui devrait voir également dans les années à venir la réalisation d’une halte similaire à Miserey-Salines et une autre à l’entrée de Besançon, dans le secteur des Portes de Vesoul.
D’un coût de 3 M€ pour créer un évitement, des quais, un passage supérieur et tous les aménagements afférents, la halte ferroviaire est une réalisation conjointe de la Région Franche-Comté, la Communauté d’agglomération du Grand Besançon et RFF (réseau ferré de France), en lien avec la commune d’École-Valentin.